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BROSSARD, Québec - Le gardien Carey Price reviendra enfin au jeu pour les Canadiens de Montréal à domicile contre les Coyotes de l'Arizona jeudi (19 h 30 (HE); SN360, RDS, FS-A). Il met ainsi un terme à une période difficile pour lui en raison d'une entorse au LCI à son genou droit subie il y a presque 11 mois et qui a été prolongée par une grave grippe.
Pourtant, Stéphane Waite, l'entraîneur des gardiens de Price, sait depuis longtemps que son célèbre élève est prêt à renouer avec l'action de la LNH.

C'est arrivé la première semaine de juillet, quand Waite et Price ont chaussé les patins au centre d'entraînement des Canadiens en banlieue de Montréal. Ils ont alors décidé qu'il était temps de chasser tous les doutes concernant ce fameux genou.
« On voulait mettre son genou à l'épreuve, a révélé Waite. On a refait les mêmes mouvements [qu'il a fait] quand il s'est blessé à New York et il n'a rien senti. Il a dit : "Steph, ça va, je me sens bien." Il a souri toute la journée parce qu'on savait tous les deux qu'il était remis.
« On a alors pu tourner la page. »
Waite et Price n'ont plus reparlé de ce genou, pas même lorsque les deux ont été réunis au sein d'Équipe Canada à la Coupe du monde de hockey 2016, pas même lorsque Price a disputé son premier match préparatoire de la Coupe du monde le 9 septembre. C'était neuf mois et demi après le 25 novembre, date à laquelle il s'était blessé, et il semblait quelque peu rouillé.
Cette blessure a occupé beaucoup de place dans l'esprit de Price pendant longtemps, alors Waite voulait s'assurer qu'il l'oublie dès qu'il confirme que son genou était complètement rétabli. C'est peut-être pour cette raison que Price a paru contrarié lorsqu'on l'a interrogé sur le sujet à la Coupe du monde. Pour lui, c'était le passé, même si c'était encore d'actualité pour le public qui le regarde et le suit.
C'est cette force mentale qui est le plus grand atout de Price, selon Waite. Et selon Price, c'est justement Waite qui lui a inculqué cette qualité.
« Quelle est la principale qualité de Carey? C'est une bonne question parce que je pense qu'il excelle dans tout : sa technique, sa vitesse, son langage corporel, son agressivité, tout », a indiqué Waite pendant le camp d'entraînement. « Il est complet par la façon dont il lit le jeu, dont il réagit, dont il manie la rondelle. Tout ce qu'il fait, il le fait très bien.
« Mais s'il faut nommer sa plus grande qualité, je crois que c'est mental. La manière dont il se prépare et dont il reste calme. »
Price a déjà déclaré qu'avant l'arrivée de Waite à Montréal comme entraîneur des gardiens le 4 juillet 2013, il se concentrait trop sur les résultats et pas assez sur ce qu'il devait faire pour obtenir ces résultats. Waite l'aurait imploré de concentrer toute son énergie sur la tâche suivante et rien d'autre. Donc, Price a cessé de répondre aux questions portant sur le long terme en insistant sur le fait qu'il ne pensait plus qu'au prochain match.
Une question sur les séries éliminatoires de la Coupe Stanley en mars? Question suivante, s'il vous plaît.
« C'est comme quand on s'entraîne sur l'escalier roulant, a mentionné Price. On regarde seulement la prochaine marche. »
Difficile de contredire les résultats.
Depuis que les Canadiens ont embauché Waite avant la saison 2013-14 jusqu'à la fin de la dernière campagne, Price a dominé la ligue avec un pourcentage d'arrêts de ,931 (chez les gardiens ayant disputé au moins 100 parties). L'écart entre son taux d'efficacité et celui du deuxième à ce chapitre, Cam Talbot des Oilers d'Edmonton avec un pourcentage de ,924, est le même que celui entre le taux de Talbot et celui du 15e meilleur gardien au cours de cette période (Sergei Bobrovsky des Blue Jackets de Columbus avec un taux de ,917).
Les Canadiens sont souvent critiqués pour être une équipe qui ne peut pas gagner sans Price. C'est quelque chose qui ne fait pas broncher le directeur général Marc Bergevin.
« Peu importe le nom, c'est la position, a expliqué Bergevin. C'est la position la plus importante. C'est comme construire une maison sans fondation. Le gardien est notre fondation. Si on n'a pas une bonne fondation, on ne gagnera pas. Avec ce qui est arrivé l'an passé, on a constaté que cette fondation n'était pas très solide. »
Les Canadiens occupaient le premier rang de la LNH quand Price s'est blessé le 25 novembre, mais ils ont ensuite connu une séquence de 7-20-2 à leurs 29 matchs suivants pour chuter au classement de l'Association de l'Est et rater les séries éliminatoires avec Mike Condon comme gardien partant.
Bergevin a réalisé d'autres transactions pour s'assurer de ne pas revivre le même cauchemar. Il a fait l'acquisition du défenseur Shea Weber et de l'attaquant Andrew Shaw pour leur leadership, il a embauché le joueur autonome Alexander Radulov pour améliorer l'attaque montréalaise et il est allé chercher Al Montoya comme nouveau gardien auxiliaire. Or, c'est le retour de Price au sommet de son art qui demeure l'élément crucial.
Toutefois, selon Waite, il ne s'agit pas de savoir si Price peut être aussi bon qu'il l'était, chose qu'il a déjà prouvée à la Coupe du monde avec une fiche de 5-0-0, un pourcentage d'arrêts de ,957 et une moyenne de buts accordés de 1,40.
Non. Waite croit que Price peut faire encore mieux qu'à sa dernière saison complète dans la LNH en 2014-15, alors qu'il a mis la main sur les trophées Hart et Vézina.
« Il y a deux ans, après avoir gagné le Vézina et tout le reste, lors de notre rencontre de fin de saison, il a dit : "Je pense que je peux être encore meilleur." C'est ce qu'il veut faire et il y croit, a conclu Waite. Il peut s'améliorer dans quelques aspects. Je ne vous dirai pas lesquels, mais on a identifié quelques points à améliorer. C'est ce que j'aime de Carey : il veut encore s'améliorer et il croit qu'il peut être encore meilleur. »
C'est une bonne nouvelle pour les Canadiens, mais pas nécessairement pour le reste de la ligue.