BedardEspoirsLepageLNH

LANGLEY, C.-B. - Le spectacle Connor Bedard qui devait avoir lieu au Match des meilleurs espoirs de la LCH/LNH, mercredi, n'aura finalement pas eu lieu.
Alors qu'on s'attendait à ce qu'il en mette plein la vue contre ses homologues, la jeune sensation a été blanchie de la feuille de match sauf dans quelques colonnes : celles du différentiel (moins-2), des tirs au but (6) et des minutes de pénalité (2). Son équipe - les Rouges - s'est aussi inclinée 4-2 contre les Blancs.

Il faut préciser ici qu'une seule formation avait réussi à le blanchir dans la Ligue de l'Ouest, cette saison, et qu'il est présentement sur une séquence de 32 matchs avec au moins un point.
« C'était plaisant, a-t-il résumé en quelques mots. Il y avait plusieurs bons joueurs et c'était un bon match. »
Disons qu'on l'avait déjà vu plus loquace et enjoué qu'après cette rencontre. Il sait très bien que ça ne changera rien à son statut d'éventuel premier choix du prochain repêchage de la LNH, mais il ne paraissait évidemment pas tout à fait satisfait de la manière dont il s'est comporté.
Bedard a montré des signes de frustration à plusieurs reprises pendant la soirée, se permettant même un double-échec à l'endroit d'Oliver Bonk pendant que les Blancs célébraient le but dans un filet désert, qui venait clore le débat. Frappé à répétition et frustré par les gardiens, il était à prendre avec des pincettes.
« C'est ça, le hockey, a-t-il rétorqué quand on lui a parlé du jeu physique. C'est compétitif et on a le droit de frapper, donc il faut toujours s'attendre à ça. […] C'est un sport de contact; tu vas te faire frapper et on va te frapper. Ça fait partie du jeu et c'est bien correct. »
Reste que les Blancs ont accompli une mission que très peu d'équipes ont réussi : ils sont parvenus à entrer dans la tête du prodige et à le faire sortir de son match. Ç'a été en grande partie - revenons à lui - l'œuvre de Bonk, le fils de Radek, l'ancienne gloire des Canadiens de Montréal.
Le défenseur a souvent été confronté à Bedard et il avait manifestement comme mission de le déranger. Pour ce faire, il a dû accepter de recevoir quelques coups de bâton sournois derrière le jeu et un double-échec en fin de match, gracieuseté de sa cible favorite.
« Le but n'était pas seulement d'entrer dans sa tête, c'était de le museler parce qu'il est le meilleur joueur de notre âge au monde en ce moment, a lancé candidement Bonk. C'était un de mes objectifs. […] Quand un joueur est aussi bon, il faut tenter de le déranger en faisant tout ce que tu peux pour y parvenir. »
Du haut de notre perchoir, il était difficile d'identifier la technique exacte qu'utilisait l'arrière de 18 ans pour agacer royalement son vis-à-vis. Comme ils sont probablement plusieurs à vouloir la recette, on lui a posé directement la question.
« Je ne me suis pas gêné pour lui envoyer quelques pointes verbales, a rigolé Bonk. J'imagine que ç'a fonctionné parce que j'ai réussi à l'envoyer au banc de punitions. C'est bon pour mon équipe. »
L'attaquant des Voltigeurs de Drummondville, Tyler Peddle, s'est aussi joint à la fête en distribuant la mise en échec la plus percutante de la soirée à l'endroit du no 98. Le Néo-Écossais l'a envoyé sur le derrière devant le banc de son équipe. Il a toutefois avoué qu'il s'agissait plus d'une collision accidentelle.
« Je ne le visais pas particulièrement, a-t-il précisé. Je ne savais même pas que c'était lui. Ça fait partie de mon style de jeu de distribuer les coups d'épaule. Ça infuse de l'énergie à l'équipe et à moi-même. L'opportunité s'est présentée et j'ai simplement montré ce que je fais de mieux. »
Sur la même séquence, Carson Rehkopf a inscrit le but qui a donné les devants aux Blancs pour de bon en troisième période. Comme quoi, la mise en échec a eu l'effet escompté.
Et les Québécois?
Peddle n'a pas été le seul représentant de la LHJMQ à s'être mis en évidence au cours de la soirée. Mathieu Cataford a ouvert la marque pour les Rouges avec seulement 3:21 d'écoulées en touchant la cible d'un tir du revers précis, décoché de l'enclave.
« C'est sûr que ç'a enlevé les nerfs tout de suite en partant, a reconnu l'attaquant des Mooseheads d'Halifax. C'était seulement ma deuxième présence. La pression est descendue un peu et j'ai vraiment eu du plaisir pour le restant du match. »
Parlant de nerfs, Étienne Morin a mis quelques minutes avant de retrouver son aplomb. Sa première présence a été pour le moins difficile - une chute, des revirements, etc - mais il s'est bien repris en formant une très bonne paire avec Cam Allen.
« Ça n'a pas été ma meilleure présence, mais en fin de compte, je sais que ces choses vont parfois arriver, a-t-il lancé en riant. Dans une situation comme celle-là, soit tu restes en bas ou tu continues et tu remontes la pente. C'est ça que j'ai fait. »
De son côté, Ethan Gauthier a offert une bonne prestation dans une situation loin d'être évidente. Frappé par une indigestion, il n'avait pas dormi de la nuit et avait eu de la difficulté à ingérer la moindre chose.
« J'ai eu un peu peur de ne pas être en mesure de jouer, a-t-il confié. C'était difficile ce matin, je n'avais pas d'énergie et j'avais mal au ventre. Après l'entraînement matinal, j'étais optimiste de pouvoir jouer. J'étais un peu fatigué à la fin du match, mais je suis satisfait de ma prestation. »
\Crédit photo: Bob Frid/LCH*