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EDMONTON - Tout vient à point à qui sait attendre. Et à qui sait se tenir prêt à toute éventualité.

Même s'il n'a disputé qu'un match depuis le début du Championnat mondial junior, Riley Kidney a été patient, il a fait ses devoirs et il va enfin revoir de l'action quand le Canada croisera le fer avec la Tchéquie en demi-finale, vendredi.
L'attaquant néo-écossais a été inséré dans la formation en remplacement de Ridly Greig. Ce dernier a raté les deux dernières périodes du match de quarts de finale contre la Suisse et brillait par son absence à l'entraînement, jeudi.
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« Ils m'ont dit dès le début du tournoi que je serais laissé de côté, mais que je devais m'entraîner fort et me tenir prêt, a indiqué l'espoir des Canadiens de Montréal. C'était en prévision de ce genre de situation. […] L'entraîneur (Dave Cameron) m'a dit d'être prêt pour demain, et je lui ai dit que je l'étais. Je suis très excité. »
La marche sera quand même haute pour Kidney, qui n'a effectué que six présences pour un total de 4:26 de temps de jeu contre la Lettonie, en ouverture de tournoi. Il n'aura pas beaucoup de temps pour s'adapter au niveau de jeu des Tchèques, qui viennent tout juste de causer la surprise en éliminant les États-Unis.
« Je serai peut-être un peu rouillé, mais mon travail c'est de jouer au hockey, a-t-il lancé. C'est sûr que les Tchèques vont avoir le vent dans les voiles. Pour moi, ce sera important de rentrer dans mon match le plus rapidement possible. J'ai fait ça toute ma vie, donc ça ne devrait pas être trop difficile. »
C'est exactement pour cette raison que Cameron et ses adjoints n'ont aucun doute quant à la capacité de Kidney d'accomplir le mandat qui lui sera confié. Après tout, on parle d'un joueur qui a inscrit 30 buts et amassé 70 aides en 66 matchs avec le Titan d'Acadie-Bathurst, la saison dernière.
« Je répète toujours aux gars qu'ils ne sont pas ici parce qu'ils ont gagné un voyage à Edmonton, a illustré le pilote. Ils ne sont pas ici parce qu'on a tiré leur nom dans un chapeau. Ils sont ici parce que ce sont de bons joueurs. Si l'on fait appel à Riley, ce sera une opportunité pour lui de se faire valoir. »
« C'est un jeune homme extraordinaire, a renchéri l'entraîneur adjoint Louis Robitaille. Il a une attitude incroyable, il a toujours le sourire. Il est content d'être ici et il attend cette opportunité. C'est sûr qu'il en voudrait plus, on est conscients de ça, mais on sait qu'il va faire le travail s'il entre dans la formation. »
On ne sait pas exactement quel rôle il occupera et qui seront ses compagnons de trio puisque les combinaisons ont changé tout au long de l'entraînement.
Il ne devrait pas être envoyé dans la mêlée régulièrement, mais d'autres joueurs ont prouvé au fil des années qu'ils n'avaient pas besoin de 20 minutes de temps de glace pour faire la différence dans un match. C'est un peu ce qui anime Kidney à la veille de ce grand moment.
« Ça me trotte évidemment dans la tête (d'être le héros obscur), a-t-il avoué. L'important pour moi sera de tout donner chaque fois que je serai envoyé sur la glace. Ce serait une situation parfaite (si je pouvais produire), mais nous verrons bien comment ça va se dérouler. »
Répercussions
En l'absence de Greig, le Canada pourrait devoir modifier trois de ses quatre trios selon ce qu'on a pu voir à l'entraînement. Seule la deuxième unité pilotée par Logan Stankoven devrait demeurer intacte.
Mason McTavish prendrait la place de Greig entre les attaquants Joshua Roy et William Dufour. C'est donc dire que le duo de McTavish et Connor Bedard, plutôt discret en quarts, serait démantelé pour la première fois du tournoi à un moment crucial.
« Les changements ne nous inquiètent pas, a dit Dufour. Ça fait trois semaines qu'on est tous ensemble et que la chimie opère entre tous les gars. […] McTavish, c'est un joueur complet un peu dans le même genre que Greig. Ce n'est pas exactement le même joueur, mais ce n'est pas différent pour Josh et moi. »
Les deux complices québécois obtiendraient par le fait même une promotion, eux qui formaient l'un des trios les plus constants avec Greig. Ils s'étaient notamment illustrés contre la Finlande en muselant le premier trio adverse et en produisant offensivement.
« Ils jouent de la bonne façon, a conclu Cameron. Ils ont fait du bon travail contre la Finlande. Ce que j'aime d'eux, c'est que ce sont des marqueurs mais ils n'ont pas tendance à tricher. On demande à tout le monde de mettre de côté leur égo pour le bien de l'équipe dans ce tournoi, et c'est exactement ce qu'ils font. »