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Quand une équipe perd par trois buts avec moins de sept minutes à écouler, elle peut habituellement commencer à plier bagage et à penser au prochain match. À moins, peut-être, de pouvoir compter sur les services d'une machine à « scorer ».

Avec Alex Beaucage dans leurs rangs, les Huskies de Rouyn-Noranda jouissent de ce luxe. C'est en grande partie ce qui explique comment un déficit de 4-1 face aux Foreurs de Val-d'Or s'est transformé en une égalité de 4-4 en l'espace de 5:51… puis en une victoire de 5-4 en prolongation, samedi.
Quatre tirs, quatre buts. Ç'a été aussi simple que ça pour l'attaquant de 19 ans, qui a visiblement bien compris le chanteur Bob Bissonnette lorsqu'il disait que « le plus important, c'est de la mettre dedans ».
« Ç'a été une grosse semaine, et de gros matchs contre les Foreurs, a déclaré l'espoir de l'Avalanche du Colorado au bout du fil. La remontée, c'est arrivé tellement vite. On était confiants de remonter, mais à ce score-là et avec le temps qu'il restait, nos chances étaient assez minces.
« C'est la première fois qu'une chose pareille m'arrive. Je ne pense pas me tromper en disant que ça risque de ne pas se produire à nouveau. »

Au rythme où il accumule les buts depuis le début de la saison, il ne faudrait quand même pas se surprendre si son nom refaisait surface à la suite d'une autre spectaculaire prestation. Le choix de troisième ronde en 2019 (78e au total) totalise déjà 13 buts et six passes en 10 rencontres.
Il a été tenu à l'écart de la colonne des buts à seulement deux occasions et n'a été blanchi qu'une seule fois jusqu'à maintenant. Ce n'est pas un nouveau phénomène. Il faut rappeler que Beaucage a touché la cible 105 fois en 197 matchs avec les Huskies, et il est à 10 buts de devenir le meilleur marqueur de l'histoire de l'équipe.
Ce qu'on voit en ce moment est simplement la somme de plusieurs facteurs liés à sa progression.
« Pour moi, Alex est possiblement le meilleur joueur offensif de la Ligue en ce moment, a fait valoir son entraîneur, Mario Pouliot. […] Il est rendu à 19 ans, il est en confiance. Il s'est beaucoup entraîné cet été et il arrive de plus en plus à maturité physiquement. Il est dominant et il peut changer un match à lui seul.
« Il a des mains, un tir et une vision de niveau élite. Il est fort physiquement et il a beaucoup amélioré son coup de patin. Dans les 10 dernières minutes du match contre les Foreurs, il a tout mis ça ensemble, il a varié son jeu et il a été exceptionnel. On lui doit cette victoire-là. »
Son équipe
Un autre facteur à considérer dans l'équation est le fait qu'il a désormais pris ses aises en tant que meneur offensif de l'équipe. Il l'a aussi été, l'an dernier, après les départs de plusieurs éléments-clés qui avaient participé à la conquête de la Coupe Memorial en 2019, mais c'est encore plus vrai cette saison.
À sa quatrième saison au sein de la meute, il est devenu le vétéran qui montre la voie à suivre.
« Je dirais que la dernière saison m'a préparé à ce que je vis cette année, a-t-il expliqué. Même avec les nombreux départs, nous avions encore quelques vétérans qui faisaient partie du noyau. Cette année, nous sommes plus jeunes et Mario me donne beaucoup de temps de jeu et me fait confiance.
« C'est à moi de bien répondre et d'en profiter. Sans nécessairement être trop présent avec les plus jeunes, j'essaie de les suivre et de les guider dans la bonne direction. »
Il serait difficile pour lui d'en profiter davantage qu'il ne le fait présentement. Et on a déjà vu de pires modèles à suivre pour les plus jeunes qui lui succéderont dans les prochaines années.
« Cette année, c'est réellement son équipe à lui, a renchéri Pouliot. Il est confortable et il est un peu différent dans le vestiaire. Il n'a pas peur de parler et de prendre sa place. Il est plus vocal dans les rencontres d'équipe. C'est de la maturité et de l'expérience qu'il utilise à bon escient. »