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À pareille date l'an dernier, Jordan Spence n'appartenait encore à aucune équipe de la LHJMQ et concluait sa première saison dans la Ligue junior A des Maritimes.

Un an plus tard, voilà que le défenseur des Wildcats de Moncton en a fait suffisamment à sa première campagne dans le circuit junior québécois pour être considéré comme le 59e meilleur espoir en Amérique du Nord par le Bureau central de dépistage de la LNH en vue du prochain repêchage.
« C'est un sentiment incroyable, a lancé Spence. Pour être honnête, je ne m'attendais pas à ça. Ce n'était même pas un de mes objectifs d'être repêché cette année. Ce l'est devenu avec la saison que j'ai connue et j'espère que tout ira bien d'ici là. »
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La saison de l'arrière de 5 pieds 10 pouces et 164 livres a pris fin lorsque les Wildcats ont été balayés par les Mooseheads d'Halifax au deuxième tour des séries, mais il a été appelé en renforts par la formation canadienne qui prendra part au Championnat du monde des moins de 18 ans, qui s'amorce jeudi en Suède.
Il s'agit un peu du couronnement d'une impressionnante saison au cours de laquelle il a amassé six buts et 43 aides en 68 matchs en plus de maintenir un différentiel de plus-11. Une campagne qui lui a d'ailleurs permis de mettre la main sur le titre de recrue de l'année dans la LHJMQ, un prix qu'il a reçu des mains du légendaire attaquant des Blackhawks Denis Savard au Gala des Rondelles d'or, en avril dernier.
« Je ne pouvais pas trouver les mots, il n'y en a pas vraiment pour décrire ce moment, a dit le jeune défenseur à propos de sa rencontre avec Savard. Je suis extrêmement heureux d'avoir reçu ce prix et je n'aurais pas pu y arriver sans mes coéquipiers, mes entraîneurs et ma famille.
« Mais j'aimerais aussi remercier l'organisation des Wildcats de m'avoir sélectionné cette année et d'avoir cru en moi dès le Jour 1. C'est très apprécié. »
Il faut rappeler qu'aucune des 18 équipes de la LHJMQ n'a daigné lui donner une chance à sa première année d'admissibilité au repêchage parce qu'il n'était soi-disant pas assez imposant.
« Quand on le regarde jouer, on voit qu'il joue avec la motivation de prouver à tout le monde qu'ils avaient tort, a déclaré le recruteur Troy Dumville, du Bureau central de dépistage. Quand on lui parle, il dit qu'il va jouer dans la LNH. Avec son intelligence et ses habiletés, je suis persuadé qu'une équipe va tenter sa chance. »
Le patineur originaire de Cornwall, sur l'Île-du-Prince-Édouard, a dû attendre à la deuxième ronde du repêchage de 2018 pour que la formation des Maritimes prononce finalement son nom. Les Wildcats s'en frottent maintenant les mains.
« Dès notre premier entraînement, c'est lui qui était le quart-arrière de notre avantage numérique, a raconté son coéquipier Jakob Pelletier. C'est rare que tu vois ça d'un joueur de première année. C'est un passionné, il voulait apprendre jour après jour. Il a peaufiné son jeu défensif tout en étant constamment une menace offensive. »
Question de confiance
La question qui a été soulevée à plusieurs occasions en cours de saison consiste à savoir comment un défenseur ignoré par toutes les équipes de la Ligue à l'âge de 16 ans peut passer du Junior A à la LHJMQ avec autant d'aisance et dominer aussi rapidement à un niveau supérieur.
« Je crois que ma confiance y est pour beaucoup, a avancé Spence. Je n'étais pas très confiant après ma première année au repêchage de la LHJMQ et je savais que je devais changer ça. J'ai été déçu d'avoir été ignoré, mais ça m'a vraiment motivé à devenir un meilleur joueur et à tout faire pour y arriver. »
Il a pris les bouchées doubles au cours de l'été et a partagé la glace avec son compatriote prince-édouardien Noah Dobson à quelques reprises. Pour un défenseur offensif comme Spence, le choix de premier tour des Islanders (12e au total en 2017) n'est certes pas un mauvais exemple à suivre.
« Je m'entraîne avec lui quelques fois pendant l'été, a fait valoir Spence. Il a connu toute une saison l'an dernier et c'est l'un des gars que je tente de suivre. Je regarde aussi les petits défenseurs qui connaissent du succès dans la LNH et j'aime bien ce que je vois. »
Crédit photo : Simon Clark/Agence QMI