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VANCOUVER - Christian Wohlwend a un style qui jure avec ce que l'on est habitué de voir dans le monde du hockey. Honnête, il ne passe jamais par quatre chemins pour livrer son message que ce soit avec ses joueurs ou devant les médias.
C'est ce qui fait la clé de son succès, croit-il. Et franchement, ça permet de sortir des clichés habituels.

C'est fort possiblement aussi l'une des raisons pour lesquelles la Suisse a réussi l'invraisemblable exploit de blanchir la Suède 2-0 en quarts de finale pour atteindre la demi-finale du Championnat mondial junior. Les Suisses affronteront la Finlande, vendredi (20h HE; RDS, TSN).
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« L'honnêteté, c'est l'une de mes valeurs les plus chères, a lancé le coloré entraîneur. Je crois en l'authenticité. Agir comme un robot, c'est vraiment la pire chose que nous pouvons faire en tant qu'humains. Nous sommes humains, nous sommes l'amour, nous sommes l'énergie!
« Il faut être honnête et partager l'amour avec les gens qui nous entourent. Tu peux toujours donner, donner, donner et donner de l'amour. Et une chose est sure : quand tu en donnes, tu en reçois toujours. C'est un fait. »
C'est exactement ce qui se produit au cours de ce tournoi dans le vestiaire de la Suisse. Les joueurs reconnaissent le dévouement et l'implication de leur pilote, qui en est à sa troisième expérience à la barre de l'équipe, et se défoncent pour lui.
Même chose pour Wohlwend. Dans les bons et dans les moins bons moments. Comme quand il a enguirlandé l'attaquant Sandro Schmid alors que son équipe menait 2-0 avec 1:34 à faire à la rencontre face à la Suède.

Qui aime bien châtie bien, a rappelé le pilote.
« Chaque entraîneur a sa manière de faire avec ses joueurs, mais lui, on le sent vraiment derrière nous, a déclaré l'attaquant Valentin Nussbaumer. Quand on loupe une occasion, il vient nous encourager. On sait que peu importe ce qui se passera dans le tournoi, il sera tout le temps derrière nous.
« C'est important. C'est pour ça que demain, il y a une partie du match qu'on devra lui dédier. On devra tout donner sur cette glace pour lui parce qu'il nous donne beaucoup. C'est du donnant-donnant. »
Après les grandes émotions que leur a procurées cette grande victoire contre la Suède, les troupiers de Wohlwend devront s'assurer de redescendre sur le plancher des vaches avant le duel contre la Finlande. Avec une victoire, ils pourraient s'assurer d'une première médaille depuis 1998 - une deuxième dans l'histoire du pays au CMJ.
« Nous avons déjà eu deux rencontres ce matin parce que Christian veut vraiment que nous nous concentrions sur le match de vendredi, a expliqué Nussbaumer. On sent vraiment qu'il y a quelque chose à faire cette année, qu'on a l'équipe pour le faire. On ne veut pas passer à côté de cette demi-finale de demain. »
Changement de mentalité
Sans compter sur de grandes vedettes, la Suisse s'est présentée au CMJ avec le couteau entre les dents. On l'a senti dès le premier match contre la République tchèque quand elle s'est inclinée 2-1 en prolongation avant de chauffer le Canada dans un revers de 3-2.
Le dénouement auquel on assiste présentement est vraiment le résultat d'un effort concerté des 20 joueurs qui enfilent jour après jour l'uniforme rouge et blanc.
« On joue à quatre trios, a expliqué le défenseur Simon Le Coultre. Tout le monde joue. C'est ce qui nous aide aussi parce qu'on veut jouer de façon rapide et avoir une transition rapide. On a besoin de nos quatre lignes et de nos trois paires de défense. Tout le monde a embarqué dans le bateau. »
C'est précisément le changement de mentalité que voulait opérer Wohlwend quand il est arrivé à la barre de l'équipe, il y a trois ans. Après avoir été éliminée en quarts l'an dernier, voilà que son équipe aspire à la médaille d'or.
« Absolument, a-t-il répondu quand on lui a demandé s'il croyait pouvoir gagner l'or. Nous n'en parlons pas présentement parce que nous devons battre la Finlande. Mais tout le monde croit en notre groupe et c'est bien. C'est l'accomplissement d'un long processus qui a duré trois ou quatre ans.
« Nous avons amené une nouvelle identité. Nous voulions jouer gros, nous sentir gros et croire en nous. Ça fonctionne. […] C'est la chance d'une vie pour tout le monde. Nous n'allons jamais oublier ça. Nous pourrions écrire l'histoire du hockey suisse. »