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SHERBROOKE -Alexander Romanov n'a pas mis trop de temps à comprendre ce qu'impliquait le fait d'être un espoir bien en vue de l'organisation des Canadiens de Montréal.

Présentement en tournée canadienne avec une partie de la formation russe des moins de 20 ans dans le cadre de la Série Canada-Russie, le défenseur de 18 ans a rapidement pu constater qu'il comptait déjà des partisans au pays.
« Pendant le troisième match à Sarnia (jeudi), un partisan criait mon nom pour m'encourager », a rigolé le choix de deuxième ronde du Tricolore au dernier repêchage (no 38) après la victoire de 5-1 des siens face à l'équipe d'étoiles de la LHJMQ, mardi.
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Romanov n'a pas que remarqué l'intérêt des amateurs envers lui, mais aussi celui des médias montréalais. Même s'il n'a récolté aucun point et qu'il n'a pas nécessairement été un facteur dans le gain de son équipe, le dynamique arrière a dû répondre aux questions durant une dizaine de minutes avec l'aide d'un interprète après la rencontre.
C'est normal. L'état-major des Canadiens a beaucoup vanté Romanov à la suite de sa sélection, mais bien peu de gens l'avaient vu à l'œuvre. Et le fait qu'il était considéré comme un choix de troisième ou de quatrième ronde par la majorité des observateurs n'a pas contribué à rassurer les amateurs.
Comme il joue dans la Ligue continentale russe (KHL) cette saison, disons que ses faits et gestes sont plus difficiles à suivre. Mais déjà, le fait qu'il se soit taillé une place avec le CSKA Moscou à son âge est un bon indicateur de son potentiel.

Là-bas, le patineur de 5 pieds 11 pouces et 185 livres a été blanchi en 21 rencontres et maintient un différentiel de plus-10 tout en étant utilisé en moyenne 9:51 par match.
« C'est difficile de jouer dans la KHL parce que les adversaires sont plus expérimentés et ont plus d'habiletés, a-t-il indiqué. Ici, le jeu est plus rapide parce que la patinoire est plus petite. J'essaie toujours de faire de mon mieux. Que ce soit dans la KHL, à la Série Canada-Russie ou dans une autre ligue, je joue toujours selon mon style. »
Contre l'équipe de la LHJMQ, mardi, il n'a rien fait d'éclatant, mais il a joué de manière efficace. Il a su appuyer l'attaque à quelques occasions, s'est servi de son corps à bon escient et a limité les erreurs dans son territoire tout en obtenant quelques minutes de jeu sur l'avantage numérique des siens.
Même si ça n'a pas trop paru, il a affirmé que la fatigue commençait à se faire sentir dans le camp russe. La troupe de Valeri Bragin en était tout de même à son cinquième match dans une cinquième ville en neuf jours, et avait joué lundi à Oshawa, en Ontario.
La Russie a malgré tout pris les devants 3-2 dans la série et aura l'occasion de confirmer sa victoire lors du dernier match, jeudi, à Drummondville.
Le CMJ dans la mire
Si ce petit tournoi sert d'audition aux meilleurs espoirs de la LHJMQ en vue du camp de sélection d'Équipe Canada junior, c'est aussi le cas pour Romanov et les Russes.
Historiquement, Bragin préfère mettre le sort des siens entre les mains de joueurs de 19 ans en décembre, mais l'espoir du CH est techniquement bien positionné pour se tailler un poste. En jouant près de 10 minutes par match contre des hommes dans la KHL, il prouve qu'il est en mesure de tenir tête à des joueurs plus âgés.
En cinq matchs face aux équipes d'étoiles de la Ligue canadienne, Romanov a enregistré un but et affiche un différentiel de plus-1.
« Ce tournoi n'est pas encore terminé, il reste encore un match, a-t-il fait valoir. J'essaie de gagner mon poste en vue du CMJ, mais au final c'est l'entraîneur qui aura le dernier mot. »