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Chaque mercredi pendant la saison 2018-19, LNH.com s'entretient avec un intervenant du monde du hockey pour discuter de leur opinion sur l'état de ce sport, de leur vie et de leur carrière, en plus de revenir sur l'actualité.

Cette semaine, cinq questions avec Steve Bégin.
Si vous croisez Steve Bégin dans un aréna de la LHJMQ, cette saison, dites-vous que vous n'avez pas la berlue.
L'ancien attaquant, qui a connu ses meilleures années avec les Canadiens de Montréal, a décidé de renouer avec le hockey cette saison en acceptant le poste d'entraîneur adjoint à Steve Hartley chez les Voltigeurs de Drummondville.
Il avait brièvement donné un coup de main aux Foreurs de Val-d'Or en 2014, peu de temps après avoir accroché ses patins, mais il s'agit pour lui d'une véritable première expérience derrière un banc.
« J'apprends, a lancé le sympathique Bégin. Pour moi, c'est une année de transition. Ça fait longtemps que je n'étais plus impliqué à ce point dans le hockey. J'adore ça de plus en plus et je suis bien entouré. J'avais dit à Steve Hartley que je viendrais pour apprendre au début et il était bien d'accord avec ça. Il savait ce que je pouvais amener à l'équipe. »
Il ne peut certes plus enfiler les patins et manger les bandes comme il le faisait à l'époque, mais il a désormais d'importantes responsabilités. Et ce ne sont assurément pas celles auxquelles on aurait pu s'attendre.
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« Je m'occupe des défenseurs et de l'avantage numérique, a-t-il lancé en riant. J'étais un attaquant et je jouais sur le désavantage numérique (rires). Je dois faire un peu d'ajustements, mais ça va de mieux en mieux. »
Voici cinq questions avec Steve Bégin :
Tu parles d'une année d'apprentissages. Tu as joué pendant longtemps dans la LNH et tu as côtoyé plusieurs entraîneurs. Qu'est-ce que tu dois apprendre particulièrement?
« Être joueur et entraîneur, c'est complètement différent. Maintenant, je dois préparer les joueurs et le plan de match tandis qu'avant, j'étais de l'autre côté et je recevais les informations. Ce n'est pas parce que j'ai joué au hockey professionnel pendant longtemps que je peux diriger et penser tout connaître.
« Premièrement, les jeunes sont complètement différents qu'à mon époque. Ce n'est plus la même mentalité, il faut que tu t'y prennes d'une autre façon. Le système de jeu a aussi complètement changé. Ce n'est plus comme avant. J'ai joué sous la vieille garde à l'époque où les joueurs des années 70-80 dirigeaient. Leur mentalité, c'était d'y aller à fond et de se défoncer… C'est là-dedans que j'ai appris, mais maintenant ce n'est plus du tout ça.
« Les jeunes sont pas mal plus talentueux, ils sont tous bons avec la rondelle. Dans mon temps, tu en avais un qui était incroyable, trois ou quatre super bons et le reste ça variait de moyens à pas très bons. Maintenant, ils sont tous bons, super bons ou extrêmement bons. Ils ont aussi accès à tout ce qui se passe dans le monde du hockey par les réseaux sociaux. Ils peuvent voir Crosby faire ses feintes et ses passes instantanément… Nous ce n'était pas ça. Dans le temps, télécharger une chanson de deux minutes, ça prenait une heure! »
Tu as passé du temps derrière le banc des Foreurs en 2014 pendant leur route vers la Coupe du Président et le tournoi de la Coupe Memorial, donc ce n'est quand même pas tout nouveau pour toi. Qu'est-ce qui est différent dans ton rôle présentement?
« Je suis arrivé avec les Foreurs durant les séries. En premier, j'étais sur la galerie de presse et je descendais dans le vestiaire entre les périodes. Avant les matchs, j'étais là et aussi dans les entraînements. Je motivais les gars avant que l'entraîneur fasse son discours d'avant-match. Je venais d'arrêter de jouer, donc j'étais quand même encore dedans.
« Mais ça s'arrêtait là, je n'avais pas de vidéo à faire. Ils me demandaient toujours d'aller en arrière du banc, mais je ne voulais pas péter leur balloune. Je ne voulais pas arriver en séries et briser la chimie qu'ils avaient installée en saison. Finalement après deux rondes de séries, ils m'ont eu et je suis allé derrière le banc.
« J'avais toujours dit que je ne voulais pas coacher et que je ne voulais pas faire ça dans la vie, mais j'ai vraiment eu du plaisir. On a gagné, on est allé jusqu'au bout donc c'est sûr que c'est plus facile. Maintenant, je me suis embarqué dans quelque chose de gros et c'est un défi que je veux relever. »
Est-ce que tu as pris cette décision parce que tu t'ennuyais du hockey?
« C'est sûr que tu t'ennuies. Je voulais sortir du hockey pour passer du temps avec ma famille. J'adore ma famille et mes deux filles. J'ai manqué beaucoup de temps avec eux à cause du hockey. Je voulais attendre jusqu'à l'an prochain pour que mes deux filles soient au secondaire pour revenir dans le hockey.
« Les Voltigeurs m'ont finalement eu un an d'avance.
« J'habite à Candiac et je voyage jusqu'à Drummondville. Les Foreurs m'ont souvent demandé d'aller les aider derrière le banc, mais c'est loin un peu et ça ne passait pas au conseil de déménager la famille là-bas. Les enfants sont bien installés et ont leurs ami(e)s aussi. C'était un bon fit à Drummondville. »
Tu as vécu la Coupe Memorial avec les Foreurs comme capitaine (1998) et comme entraîneur (2014). Qu'est-ce que tu peux amener à une équipe comme celle des Voltigeurs qui aspire aux grands honneurs cette saison?
« C'est sûr que l'objectif de n'importe quelle équipe est d'aller au bout et de gagner la Coupe. Nous avons de très bons éléments, mais c'est de mettre tout ça ensemble, de bien mélanger la salade et d'essayer d'avoir quelque chose d'uniforme qui va bien prendre ensemble. Tu ne sais jamais ce qui peut se produire.
« C'est sûr que nous avons eu un début en dents de scie et c'est un peu normal parce qu'il manquait beaucoup de joueurs au camp d'entraînement en raison des camps de la LNH. Tranquillement pas vite, on commence à retrouver nos repères et à trouver notre vitesse de croisière.
« On a les bons outils, il suffit de les placer dans les bonnes chaises. »
Depuis le début de la saison, on peut te voir dans la vidéo d'avant-match au Centre Bell vanter les mérites des partisans montréalais et du fait de jouer à Montréal. Quel lien conserves-tu avec l'organisation?
« J'ai souvent fait des activités pour la Fondation - c'est sûr que cette année ça va être plus compliqué. Quand je jouais, j'étais aussi beaucoup impliqué donc ça n'a pas changé. Dans les deux dernières années, j'avais plus de temps pour le faire. Au début de mon changement de carrière, je gérais une compagnie et ça demandait beaucoup de temps.

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« Les Canadiens, c'est tellement une bonne organisation. J'ai eu du plaisir pendant mon séjour à Montréal et ça me permet de redonner à la communauté. »