Duncan-Keith 10-12

CHICAGO- Il est difficile de ralentir Duncan Keith.
On a demandé à l'entraîneur des Blackhawks Joel Quenneville s'il pensait à réduire le nombre de minutes jouées par le défenseur de 35 ans. Mais dire à Keith de ralentir et le pousser à le faire réellement sont deux choses différentes.

« Ce n'est même pas quelque chose que l'on considère, car il est excellent. Il est toujours excellent, a répondu Quenneville. « "Tout va bien", me dit-il. La dernière chose dont il se soucie est de ralentir. Si tu lui demandes de le faire, il te demande pourquoi. Il est comme n'importe quel joueur. Il veut toujours jouer plus. »
C'est une formule qui a permis à Keith d'atteindre un plateau important dans la LNH. Il devrait jouer son 1000e match quand les Blackhawks accueilleront les Blues de St. Louis, samedi au United Center (20 h 30 HE, NBCSCH, FS-MW, NHL.TV). Il deviendra le sixième joueur des Blackhawks et le troisième défenseur (Bob Murray, Brent Seabrook) à jouer 1000 matchs avec Chicago.
À LIRE AUSSI : Super 16 : Les Hurricanes, les Stars et les Blackhawks se manifestent
« C'est très significatif, a mentionné Keith. C'est un privilège d'être dans cette ligue. J'ai grandi en rêvant de jouer dans la LNH un jour. Être à un match du plateau des 1000 en carrière n'est pas quelque chose à quoi j'ai vraiment pensé. Je voulais simplement me rendre ici. »
Depuis sa saison recrue en 2005-06, Keith a cumulé plus de minutes de jeu que n'importe quel autre joueur de la LNH (25 190:29), une moyenne de 25:13 par match en 999 rencontres en carrière. Il a été tout aussi occupé en séries éliminatoires de la Coupe Stanley. Depuis 2008-09, la première fois où les Blackhawks ont atteint les séries durant la carrière de Keith, il totalise 3551:53 de temps de glace en 126 parties en séries, une moyenne de 28:11 par match. Des 13 défenseurs actifs à avoir joué plus de 100 rencontres en séries depuis 1997-98 - lorsque le temps de jeu est devenu une statistique officielle - deux ont joué en moyenne plus de 25 minutes par partie : Zdeno Chara des Bruins de Boston (26:43 en 159 matchs) et Ryan McDonagh du Lightning de Tampa Bay (25:14 en 113 rencontres).
Keith a gagné la Coupe Stanley à trois reprises (2010, 2013 et 2015). Il a gagné le trophée Norris, remis au meilleur défenseur de la LNH, en 2009-10 et en 2013-14, et il a reçu un vote unanime au scrutin du trophée Conn Smythe, remis au joueur le plus utile à son équipe en séries, lors des séries éliminatoires 2015, alors qu'il avait amassé 21 points (trois buts, 18 passes) en 23 parties.
Il est l'un des trois défenseurs à avoir remporté le Conn Smythe lors des 16 dernières années, rejoignant Scott Niedermayer des Ducks d'Anaheim (2007) et Nicklas Lidstrom des Red Wings de Detroit (2002).
« Il a été l'un des premiers défenseurs à gagner un Conn Smythe depuis longtemps, et je ne sais pas pourquoi, mais j'étais très heureux quand c'est arrivé, car j'ai l'impression que les défenseurs sont souvent négligés lorsqu'on décerne ce genre de prix », a affirmé le défenseur des Kings de Los Angeles Drew Doughty. « Il joue des minutes difficiles, il affronte les meilleurs éléments adverses, il dirige le jeu de puissance, il écoule des punitions, il fait tout. »
Quand les Blackhawks ont sélectionné Keith (6 pieds 1 pouce, 192 livres) en deuxième ronde (54e au total) au repêchage 2002 de la LNH, les défenseurs gros et robustes étaient encore la norme dans la LNH. Keith compensait son plus petit gabarit par sa vitesse et son endurance.
Amateur d'entraînement, Keith essayait de trouver n'importe quel avantage qu'il pourrait avoir sur ses adversaires.

« Je n'ai jamais eu d'entraîneur d'habiletés ou un entraîneur personnel, mais je faisais toujours mes propres recherches, a dit Keith. Le plus important est que je savais que je voulais m'améliorer. Je savais qu'il y avait moyen que je devienne plus rapide hors de la glace. J'appliquais ce que je trouvais dans mes recherches et je me sentais mieux. Je suis donc devenu un peu obsédé par tout ça. »
Chara, le capitaine de 41 ans des Bruins, a joué plus de minutes que n'importe quel joueur actif dans la LNH (34 564:51 en 1427 matchs) depuis 1997-98. Il affirme que le jeu complet de Keith est un avantage.
« Je pense que c'est son coup de patin et le fait qu'il ne joue pas complètement un style de jeu physique, mais il ne recule devant rien. Il est responsable défensivement, a expliqué Chara. Il est également productif. Il est un joueur intelligent qui crée des occasions, surtout sur le jeu de puissance. Et il compétitionne. Il est l'une des grandes raisons qui expliquent que Chicago ait remporté ces Coupes Stanley. »
Le temps de jeu de Keith demeure stable cette saison. Il mène les Blackhawks avec 24:36 de temps de jeu par match, plus de quatre minutes de plus que son plus proche poursuivant chez les défenseurs (Henri Jokiharju est deuxième avec 20:25 par match).
Quant à réduire le nombre de minutes de Keith, le défenseur membre du Temple de la renommée du hockey Chris Pronger, qui a joué en moyenne 27:27 par rencontre en carrière, a dit que c'est plus facile à dire qu'à faire.
« Quelle que soit la raison, les choses ne tournent jamais de cette façon », a expliqué Pronger, conseiller sénior aux opérations hockey pour les Panthers de la Floride. « Les matchs sont plus difficiles ou quelqu'un finit par se blesser. Les punitions, les jeux de puissance, l'infériorité numérique, tu te retrouves sur la première vague d'avantage numérique. Plusieurs choses peuvent survenir, que ce soit dans un match, une séquence de matchs, un mois ou une saison où tu veux jouer un peu moins. Mais tu finis par jouer autant ou tu te retrouves à jouer plus.
« En général, tu tires de la fierté de ces matchs. Quand tu joues souvent, tu es fier de stopper ton adversaire et tu t'entraînes durant la saison morte pour endurer les rigueurs d'une campagne. »
La saison dernière, Keith a avoué qu'il aimerait jouer au hockey jusqu'à l'âge de 45 ans. Il aura 39 ans à la fin de son contrat actuel (2022-23) avec les Blackhawks. Le défenseur membre du Temple de la renommée Chris Chelios, qui a joué jusqu'à 48 ans, croit qu'il pourrait y arriver.
« Quand il faudra passer le flambeau aux plus jeunes - et je ne dis pas qu'il est près de cette étape - il acceptera de jouer un rôle différent s'il veut continuer à jouer », a dit Chelios, qui est ambassadeur pour les Blackhawks. « Il est capable de s'ajuster à toutes les situations. J'aime ce qu'il dit. Je veux qu'il joue pour toujours, moi aussi. »
\ La journaliste NHL.com Amalie Benjamin et le correspondant Sean Farrell ont contribué à cet article.*