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Martin Biron a connu une carrière de 15 saisons dans la LNH et il a signé 230 victoires en 508 matchs, connaissant notamment deux saisons de 30 gains et plus. Il a également atteint la finale de l'Association de l'Est avec les Flyers de Philadelphie en 2008. Le gardien natif de Lac-St-Charles a été sélectionné au 16e rang au total du repêchage 1995 par les Sabres de Buffalo. Il a évolué avec les Sabres, les Flyers, les Islanders de New York et les Rangers de New York. Martin a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com chaque semaine afin de discuter de l'univers des gardiens et d'analyser l'actualité de la LNH.
À tous les débuts de saison, que ce soit pour les Sabres ou pour les Bills, les gens de Buffalo voient toujours le positif et se disent que ça va être une bonne saison. Ils n'ont malheureusement pas vraiment eu la chance de célébrer avec les deux sports dans les dernières années, mais cette fois, c'est différent.
Quand je parlais aux gens autour de Buffalo cet été, je leur disais qu'il fallait faire attention de ne pas se laisser emporter par la vague positive et de demeurer réaliste.

Mais à un moment donné, tu te laisses envelopper dans tout ce changement d'attitude, le changement de leadership, Jack Eichel qui me semble être un gars qui a pris beaucoup de maturité dans la dernière année... Tout cela fait en sorte que l'intérêt et l'excitation sont là.
Pas seulement pour les partisans, pour les joueurs aussi!
Si les Sabres avaient besoin de frapper trois ou quatre circuits d'affilée dans les six derniers mois, je pense qu'ils les ont frappés : le repêchage de Rasmus Dahlin, l'échange de Ryan O'Reilly qui a amené Patrik Berglund, Vladimir Sobotka, Tage Thompson et un choix de première ronde, l'échange de Jeff Skinner, celui qui a amené Conor Sheary et la signature de Sam Reinhart à un très bon salaire en début de semaine.
Ce sont cinq grosses étapes pour les Sabres de Buffalo, et ils en sont sortis gagnants chaque fois.
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Depuis sa sélection au repêchage, Dahlin a un sourire dans le visage. Chaque fois qu'il embarque sur la patinoire, il regarde autour et on dirait qu'il se demande s'il est dans un rêve. Il n'en revient pas du soutien qu'il a reçu des partisans depuis son arrivée. Il a un coeur de jeune qui joue au hockey comme il le faisait quand il était pee-wee.
Ça, c'est contagieux dans un vestiaire qui n'a pas vraiment connu de succès dans les dernières années; ç'a été de pire en pire en pire. Maintenant, un gars comme Dahlin arrive et s'émerveille chaque jour comme si c'était un gros cadeau de fête.
Au tournoi de golf de la Fondation des Sabres, la semaine dernière, j'ai pu discuter avec lui quelques fois du camp, de son arrivée et de la ville de Buffalo. Il parle comme s'il n'y avait rien d'acquis. Souvent, les joueurs disent qu'ils doivent d'abord faire l'équipe avant de penser à la saison, mais tu vois qu'ils pensent qu'ils sont assurés d'être retenus.
Mais ce n'est pas comme ça avec Dahlin. Il sait qu'il a été repêché au premier rang, mais son objectif principal c'est de faire l'équipe. Il ne pense pas à ce qui va se passer cette année, il ne regarde pas trop loin. Quand il le dit, moi je le crois. C'est vraiment quelque chose d'impressionnant pour un jeune comme lui.
Sur la glace, il m'a impressionné par sa confiance. C'est facile de dominer au camp des recrues ou dans un match intraéquipe, mais Dahlin a essayé deux ou trois fois de pousser le rythme du jeu à son premier match préparatoire face aux Penguins, mardi.
Il est jeune et j'espère que le groupe d'entraîneurs, Phil Housley en tête, va être capable de le laisser jouer son style au lieu de lui mettre des menottes au début. En début de match, mardi, il a fait deux ou trois erreurs en essayant de déjouer un joueur au centre de la patinoire, mais il a réessayé plus tard dans le match et il a réussi.
C'est ça la différence entre un défenseur avec beaucoup de talent et un autre qui se doit de garder les choses simples. Il a eu la confiance d'essayer le même jeu plusieurs fois même si ça n'avait pas fonctionné en début de match. C'est vraiment plaisant de voir ça.

Pas donné à tous
Quand j'étais avec les Flyers, Luca Sbisa avait aussi percé la formation à 18 ans. Il avait vraiment une confiance incroyable, mais il n'avait pas le même niveau de talent que Dahlin. Pour être efficace à 18 ans dans la LNH, il devait vraiment garder les choses simples.
Michael Del Zotto avait fait la même chose quand je jouais pour les Rangers, mais le problème avec lui, c'était que tout ce qu'il faisait était risqué. Il n'avait pas la chance d'être un surdoué comme Dahlin et de pouvoir réessayer le même jeu plus tard dans le match.
C'est complètement différent pour le numéro 26 des Sabres. C'est un gars qui a tellement de talent que tu ne peux pas lui dire de ne pas réessayer parce que tu sais que c'est comme ça qu'il va devenir le meilleur défenseur des Sabres.
Comme gardien de but, un vétéran comme Carter Hutton en a vu des joueurs avec beaucoup de talent qui vont faire des erreurs, mais qui vont se reprendre : Filip Forsberg à Nashville et Vladimir Tarasenko à St. Louis en sont des exemples.
S'il prend trop de chances, peut-être que j'aurais une conversation avec son partenaire de jeu pour lui dire de faire attention, mais je ne m'adresserais pas directement à lui pour lui dire de garder les choses simples.
On le sait ici à Buffalo : Jack Eichel et Rasmus Dahlin, ce sont des gars avec énormément de talent qui vont faire des erreurs, mais qui vont être capables de se racheter grâce à leur talent.
Vaut mieux les laisser s'exprimer que de les menotter.
* Propos recueillis par Guillaume Lepage, journaliste LNH.com