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« Quoi de plus excitant que les tirs de barrage dans la LNH? » C'est probablement ce qu'aurait dit l'amateur de hockey moyen jusqu'à tout récemment. Or, les temps ont changé depuis, plus précisément depuis 2015-16 lorsqu'on a décidé d'instaurer la très électrisante prolongation à 3-contre-3.
Vous aimez les chiffres et les statistiques? En voici quelques-unes pour vous. En 2014-15 - dernière saison avant l'arrivée de la prolongation à 3-contre-3 -, il y a eu 169 séances de tirs de barrage.

Depuis le changement de règlement, ce total (169) est passé à 107 en 2015-16, puis sous la barre des 100 l'an dernier, avec 99. Cette tendance semble vouloir se maintenir cette saison, alors qu'encore une fois, de plus en plus de matchs se décident lors de la prolongation et de moins en moins de matchs nécessitent la tenue des tirs de barrage.
Au moment de son implantation, on a salué l'élément spectaculaire de cette facette du jeu. Elle est venue combler un besoin, car elle est venue ajouter un aspect de nouveauté, un aspect excitant et un aspect « sexy » à la LNH, ce qui a longtemps tenu les partisans au bout de leur siège.
Une prolongation au moins aussi excitante
Par contre, on peut dire, sans se tromper, que le nouveau format de la prolongation a été à la hauteur des attentes jusqu'ici. De l'action à couper le souffle et plus d'espace sur la patinoire. Cela veut donc dire que les marchands de vitesse sont servis à souhait et les fins manieurs de rondelle se régalent. Les joueurs vedettes ont tout le temps voulu pour s'exprimer.
Cette formule a même aidé à redonner du dynamisme au Match des étoiles de la LNH, qui se déroule maintenant sous la formule d'un tournoi à 3-contre-3.
Certains joueurs ont déjà indiqué qu'ils préfèrent voir les matchs se terminer de cette manière.
L'attaquant de l'Avalanche du Colorado Nathan MacKinnon admet avoir aimé la fusillade quand celle-ci a fait son entrée dans la LNH, mais il aimerait mieux que la prolongation à 3-contre-3 soit davantage utilisée.
« C'était vraiment "cool" quand j'étais gamin de regarder ça [la fusillade], mais, je pense que le 3-contre-3 est tellement excitant. Je serais en faveur d'une prolongation de 10 minutes ou même de continuer à jouer jusqu'à ce que quelqu'un marque. 80 pour cent des matchs se terminent en prolongation de toute façon, donc si on prolongeait le tout d'encore cinq minutes, quelqu'un marquerait, c'est sûr », avait déclaré MacKinnon au magazine The Hockey News après le dernier Match des étoiles..
Le nombre de matchs décidés en séances de tirs de barrage est de plus en plus faible.
À titre d'exemple, l'Avalanche du Colorado, pour laquelle évolue MacKinnon, a eu besoin des tirs de barrage à dix reprises en 2014, ce qui représentait 12 pour cent de leurs matchs. En 2015, ç'aura été quatre matchs, puis un seul en 2016, bon pour un maigre total de 1 pour cent.
Au niveau de la Ligue nationale, en 2014-2015, soit la dernière saison avant l'implantation du 3-contre-3, 42 pour cent des matchs s'étant prolongés au-delà du temps réglementaire se sont terminés en prolongation. Depuis, ce total est passé à près de 66 pour cent en deux ans. Pas besoin d'avoir un doctorat en mathématiques pour comprendre que la formule adoptée a contribué à augmenter le nombre de parties où l'issue se décide avec un but marqué alors qu'il y a plus qu'un tireur et un gardien sur la glace.
Pas facile pour les défenseurs!
Si l'idée d'une prolongation à 3-contre-3 plus longue semble plaire aux meilleurs attaquants de la LNH, ce n'est pas nécessairement le cas pour les défenseurs du circuit, eux qui passent parfois près de 30 minutes sur la patinoire.
Prenons le cas d'Erik Karlsson, par exemple. Ce dernier est le général des Sénateurs d'Ottawa. Il est utilisé à toutes les sauces, donc en fin de match, il ne reste plus beaucoup d'essence dans le réservoir. Donc, de poursuivre à 3-contre-3 pendant cinq minutes supplémentaires ne l'enchante pas autant que d'autres.
« Je ne sais pas si je serais capable d'endurer cela », a déclaré Karlsson au magazine The Hockey News en janvier dernier. « Au moment où la prolongation survient, tout le monde est épuisé. Et ça marche bien avec la formule actuelle du 3-contre-3. Cette formule a mis fin à beaucoup plus de matchs que la formule du 4-contre-4. Donc, je pense que le format actuel va demeurer. »
Qu'on soit pour ou contre la fusillade, il reste néanmoins qu'elle est de moins en moins utilisée. Le 3-contre-3 avec ses nombreux revirements et ses superbes montées à l'emporte-pièce procure beaucoup de sensations fortes aux partisans.