03252017demers

Il y a des échanges que je ne m'explique pas. Les Panthers de la Floride ont envoyé dimanche le défenseur Jason Demers aux Coyotes de l'Arizona en retour de l'attaquant Jamie McGinn. De toute évidence, les Panthers cherchaient à se débarrasser de Demers, mais le prix payé par les Coyotes laisse songeur.

Les Panthers ont connu une saison décevante l'an dernier et on a décidé de secouer le pommier de l'équipe cet été. Fort bien. On a notamment décidé de ne pas ramener Jaromir Jagr sous les drapeaux et, surtout, il semble bien qu'on considère que Mark Pysyk et Alexander Petrovic soient capables de tenir leur bout sur le flanc droit derrière Aaron Ekblad.
Demers, il faut le dire, n'a pas connu une bonne saison l'an dernier, peinant à tenir le coup
lorsqu'il ne jouait pas derrière Aleksander Barkov
, et ce bien qu'on l'ait associé à Keith Yandle. L'ennui, c'est que personne n'a bien fait l'an dernier en Floride lorsqu'on les séparait de Barkov. Si Demers a obtenu l'an dernier un Corsi relatif de -2,7 pour cent et qu'Aaron Ekblad a lui affiché un score de +2,1 pour cent, la différence vient principalement du temps passé aux côtés du géant Finlandais. Sans Barkov, Ekblad passe
lui aussi de 54 à 50 pour cent des tirs obtenus
. Bref, on se débarrasse un peu rapidement d'un joueur qui est encore dans la force de l'âge et qui, dans quatre de ses cinq saisons précédentes,
avait aidé son équipe à faire mieux aux différentiels de tirs
.
Jamie McGinn s'amène en Floride, un ailier gauche qui a bien connu quelques saisons fort honorables par le passé, frôlant trois fois plutôt qu'une le cap des 40 points. Est-ce qu'à 29 ans, on peut encore attendre de lui pareilles performances? McGinn a basé ses succès sur une réelle capacité à produire un volume de tirs intéressants, près de deux tirs par match, avec un taux de conversion en carrière supérieur à 10 pour cent. En termes simples : s'il joue 80 matchs, McGinn réussit à obtenir entre 170 et 190 tirs et s'approche alors de la vingtaine de buts.
McGinn n'est pas un joueur défensif. On ne l'utilise pas en désavantage numérique et historiquement, on ne lui demande pas
de partir très souvent en zone défensive
. Sachant qu'il joue généralement sur un troisième trio, c'est dire qu'on doit lui trouver un trou bien spécial en Floride. Si on décide de lui demander de prendre la place de Jonathan Marchessault dans le top-9, il pourrait profiter à son tour de la présence de Barkov, ou encore de Jonathan Huberdeau.
Les Coyotes, dans toute l'affaire, viennent quand même de ramasser le joueur le plus intéressant. Les bons défenseurs droitiers capables de produire à l'attaque sont rares et Demers, avec ses six saisons de plus de 20 points obtenues en jouant des minutes de top-4, est une valeur sûre. L'arrivée d'Alex Goligoski en Arizona n'a pas porté fruit l'an dernier. Mais l'ajout de Niklas Hjalmarsson et Jason Demers donne aux Coyotes, du jour au lendemain, les pièces nécessaires pour prétendre avoir un top-4 légitime. Oliver Ekman-Larsson, laissé seul à son compte depuis si longtemps, doit se pincer pour y croire.
Ces vétérans aguerris, mais encore dans la force de l'âge, vont énormément aider les jeunes attaquants des Coyotes qui, ajoutés aux nouveaux venus en direct de New York (Derek Stepan et Antti Rantaa), sont mieux entourés que jamais. La Coupe Stanley ne se pointera pas en Arizona, mais il semble que cette équipe est enfin en droit d'espérer sortir la tête hors de l'eau.