Jerabek

BROSSARD - On dit souvent que le rêve de tous les jeunes hockeyeurs est d'enfiler un jour le chandail d'une équipe de la LNH. Ce n'était pas celui de Jakub Jerabek.
Dans sa jeunesse, le défenseur se voyait plutôt évoluer pour le HC Plzen dans la Ligue tchèque, une prestigieuse organisation fondée en 1929. Et c'est ce qu'il a fait durant huit saisons, de 2008 à 2016, avant de prendre une décision qui allait changer le cours de sa carrière.
Après avoir amassé quatre buts et 29 mentions d'aide en 52 rencontres avec Plzen en 2015-16, sa meilleure campagne en carrière, Jerabek a décidé de mettre le cap vers la Ligue continentale de hockey, où il a porté les couleurs de Podolsk durant une saison.
C'est là qu'il a réussi à attirer l'attention d'une poignée d'équipes de la LNH.

« Ce fut certainement une bonne décision, a déclaré Jerabek dans un anglais approximatif. J'ai décidé de jouer pour une équipe qui n'était pas très populaire pour obtenir plus de temps de jeu. J'ai joué beaucoup et j'ai obtenu du temps en avantage numérique. »
Fort d'une récolte de cinq buts et 19 aides en 59 matchs, Jerabek a alors suscité l'intérêt des Jets de Winnipeg, des Bruins de Boston, des Hurricanes de la Caroline et des Canadiens de Montréal.
Un peu plus de quatre mois après avoir paraphé une entente d'un an à deux volets avec le Tricolore, le gaucher de 5 pieds 10 pouces et 182 livres lutte désormais pour un poste au sein de la brigade défensive de l'une des organisations les plus prestigieuses du sport professionnel.
Un dénouement dont il n'aurait jamais osé rêver.
« Quand j'étais jeune, mon rêve était de jouer pour Plzen, a relaté Jerabek à sa première rencontre avec les médias montréalais, vendredi. Ensuite, j'ai pensé au repêchage, mais c'était trop difficile. J'ai par la suite voulu jouer pour l'équipe nationale et quand je l'ai fait, j'ai voulu franchir une autre étape. Pour moi, ç'a toujours été étape par étape. »
Le voilà à l'étape ultime de la carrière d'un hockeyeur.
Mais avant de penser à se tailler un poste avec le grand club, le défenseur de 26 ans devra d'abord et avant tout s'adapter au style de jeu plus physique de la LNH ainsi qu'aux patinoires de plus petites dimensions.
« C'est difficile à dire, a répondu Jerabek lorsque questionné au sujet de l'adaptation que nécessite sa venue dans la LNH. Tout va dépendre de moi, de la manière dont je vais travailler. Ce sera dur au début, dans la première semaine, mais je pense pouvoir le faire. »
Montréal ou Laval?
Il est encore trop tôt pour tenter de prédire le rôle qu'occupera Jerabek au sein de l'organisation montréalaise bien que la situation actuelle de l'équipe à la ligne bleue laisse entrevoir une ouverture pour lui.
Les départs des défenseurs réguliers Andrei Markov, Alexei Emelin et Nathan Beaulieu au cours de la saison morte le placent évidemment dans une position avantageuse. Surtout qu'il est reconnu comme un défenseur à caractère offensif capable de relancer l'attaque, un élément dont les Canadiens auraient bien besoin.
Et le Tchèque semble en être fort conscient.
« C'est une des raisons pour lesquelles je suis venu ici au départ », a-t-il lancé sans hésitation quand on lui a demandé si l'aspect offensif de son jeu pourrait l'aider à percer la formation.
À l'entraînement vendredi, Jerabek avait été jumelé à Brett Lernout, un défenseur qui amorcera fort probablement la saison avec le Rocket de Laval dans la Ligue américaine.
Même si l'entraîneur-chef Claude Julien a dit de ne pas tenter de lire entre les lignes en évaluant ses trios et ses paires défensives, le Tricolore pourrait fort bien décider d'envoyer Jerabek à Laval pour amorcer la saison.
« Je me battrai pour un poste à Montréal, a dit Jerabek. Mais je serai patient. Au début, ça n'a pas d'importance Montréal ou Laval, mais je veux jouer dans la LNH et faire partie de cette équipe. »