Trevor Timmins Ryan Poehling Montreal Canadiens 2017 Draft

CHICAGO -- Pour la première fois de leur histoire, les Canadiens de Montréal n'ont pas pigé dans le bassin d'espoirs québécois pour deux années de suite. Ça n'entachait pas l'enthousiasme du responsable du recrutement de l'équipe Trevor Timmins qui se frottait les mains de satisfaction, samedi, à l'issue de la deuxième journée de la séance de repêchage 2017 de la LNH au United Center.
Très heureux des sept sélections de l'équipe, Timmins se targuait particulièrement de la prise du joueur de centre Ryan Poehling en 25e position du premier tour vendredi ainsi que de celles du défenseur Josh Brook au 56e échelon, au deuxième tour, et du gardien Cayden Primeau au 199e rang, au septième tour, samedi.
Les quatre autres espoirs ont été trois défenseurs et un joueur de centre.

Le centre finlandais Joni Ikonen - une émule selon Timmins de son compatriote Artturi Lehkonen qui vient de disputer sa première saison chez le CH -- a été choisi à l'aide du deuxième choix de deuxième tour de l'équipe, en 58e position.
Les trois acquisitions en défense proviennent de la Ligue junior de l'Ouest : Scott Walford (68e) des Royals de Victoria, Cale Fleury (87e) du Ice de Kootenay et Jarret Tsyzka (149e) des Thunderbirds de Seattle.
Timmins a admis que du groupe Ikonen, qui a évolué en Suède chez l'équipe de Frolunda la saison dernière, est l'espoir au talent le plus brut.
« Je soupçonne des équipes d'avoir voulu nous le chiper parce que nous avons eu de l'intérêt pour le choix de repêchage », a avancé Timmins.
« Il me fait beaucoup penser à Lehkonen. C'est un passionné. Il peut fabriquer des jeux, c'est un marqueur. Il fonce vers le filet. C'est un féroce compétiteur. Le talent est le plancher dans son cas. Le plafond c'est sa force de caractère. Il a toujours fait partie des équipes nationales de son pays. Nous adorons son potentiel. »
Ikonen emprunte le même parcours que Lehkonen en jouant pour l'équipe de Frolunda, réputée pour son professionnalisme.
Deux rangs plus tôt, le CH a été ravi de mettre la main sur le défenseur Brook des Warriors de Moose Jaw.
« Il est passé sous le radar. Il a été un des espoirs qui ont le plus progressé la saison dernière. Nous le voyons comme John Carlson des Capitals de Washington. Son coup de patin est son principal atout. Nous projetons qu'il puisse manger plusieurs minutes dans les rangs professionnels. Il pourra être utile dans toutes les situations et être en mesure de s'adapter à n'importe quel partenaire. »
Pour ce qui est des trois autres défenseurs, on apprécie leurs aptitudes et leur coup de patin.
« Ils sont de bonne taille. Ils patinent bien et ils sont habiles à faire sortir la rondelle de leur zone », les a décrits Timmins. « C'étaient les principales qualités que nous recherchions. »
Fleury est le frère du défenseur Haydn Fleury qui a été le choix de premier tour des Hurricanes de la Caroline en 2014 - septième au total.
Chou blanc
Interrogé à savoir si le CH avait tenté d'obtenir un espoir québécois, Timmins a expliqué que le directeur général Marc Bergevin avait tenté de devancer le premier choix de l'équipe de la journée, le no 56.
« Il a peut-être contacté sept équipes, mais c'est difficile d'améliorer son sort en deuxième ronde. Nos recruteurs avaient dans leur mire un espoir répertorié au premier tour. Il y en avait deux en fait qui nous intéressait. »
On peut présumer qu'il s'agissait de l'attaquant Maxime Comtois et du défenseur Zachary Lauzon, qui ont été repêchés aux 50e et 51e rangs respectivement. Comtois a été choisi par les Ducks d'Anaheim et Lauzon par les Penguins de Pittsburgh.
Timmins a admis qu'on croyait pouvoir mettre la main sur Lauzon à l'aide d'un des deux choix de deuxième tour.
« Ç'a quelque peu été une surprise qu'il parte aussi tôt », a-t-il dit.
Timmins a dit être bien au fait des reproches qu'on adresse à l'organisation au sujet du manque de recrutement fait au Québec.
Il a souligné qu'il y avait peu de bons candidats cette année - seulement neuf Québécois ont trouvé preneur - et que l'équipe avait fait de son mieux afin d'obtenir un des joueurs ciblés.
Le fils de Keith Primeau
Les Canadiens ont complété une transaction avec les Flyers de Philadelphie afin d'avoir un choix de septième tour. C'est qu'ils tenaient à repêcher le gardien Cayden Primeau des Stars de Lincoln dans la USHL aux États-Unis.
Primeau est le fils de l'ancien hockeyeur Keith Primeau, qui a disputé 909 matchs dans la LNH entre les années 1990 et 2006, et le neveu de Wayne Primeau, qui a joué 774 rencontres dans la LNH.
« La journée a été encore plus stressante à vivre que pour mon propre repêchage », a dit Keith Primeau, qui a été le choix de premier tour des Red Wings de Detroit en 1990 - 3e au total. « C'est un formidable sentiment. Nous savions que les Canadiens s'intéressaient à Cayden. »
Primeau n'aurait jamais cru qu'un de ses anciens coéquipiers chez les Red Wings en 1995-96, le directeur général des Canadiens Marc Bergevin, sélectionne son fils à une séance de repêchage de la LNH.
« Surtout pas 'Berge' », a-t-il lancé à la blague.
Primeau a dit bien savoir que la vie de gardien à Montréal n'est pas commode. Il était au Forum le soir du 2 décembre 1995 quand Patrick Roy a été humilié par les Red Wings, avant de retraiter au banc et d'annoncer au président Ronald Corey qu'il venait de disputer son dernier match avec l'équipe.
« Je n'ai pas encore relaté l'incident à Cayden », a-t-il évoqué avec le sourire.
Cayden Primeau va poursuivre son cheminement dans les rangs universitaires américains, avec l'Université Northeastern de Boston.
Keith Primeau sait qu'un gardien met plus de temps à se développer qu'un autre joueur et la famille ne veut pas brûler les étapes.
Poehling : top-9
Pour revenir à Poehling, réclamé vendredi, Timmins a dit qu'il représente un beau projet en raison du potentiel qu'on lui décèle.
« Il est de bonne taille, il s'applique tant en défense qu'à l'attaque, s'implique dans les quatre coins de la patinoire, a énuméré Timmins. Il est plus talentueux qu'on peut le croire malgré la fiche modeste qu'il s'est forgé la saison dernière en jouant dans les rangs universitaires américains à l'âge de 17 ans. »
« Nous projetons en lui un attaquant du groupe des premiers neuf pour nous. »