1983 New York Islanders_glossarycc

Note de la rédaction : La liste des meilleures équipes de la LNH est réduite à 10 à la suite de trois rondes de scrutin auprès des partisans. Au cours de la Finale de la Coupe Stanley, les 10 meilleures équipes championnes de la Coupe Stanley de tous les temps seront dévoilées. Au septième rang, on retrouve les Islanders de New York de 1982-83.

Lorsque la saison régulière 1982-83 s'est conclue, les Islanders de New York ne semblaient être qu'une pâle copie des triples champions de la Coupe Stanley qu'ils étaient. Avec un dossier de 42-26-12, les Islanders étaient ex aequo à la sixième position du classement général avec 96 points, comparativement à 118 en 1981-82. Ils avaient compté 83 buts de moins que l'année précédente (302 contre 385) et ils en avaient compté 122 de moins que les Oilers d'Edmonton de Wayne Gretzky, la puissance en devenir de la LNH.

Selon plusieurs observateurs, les Islanders paraissaient vulnérables pour une équipe qui n'avait pas perdu une seule ronde des séries éliminatoires depuis 1979. Cependant, cet avis n'était pas partagé dans le vestiaire de l'entraîneur Al Arbour.

« Ne sous-estimez jamais des champions », a déclaré Ken Morrow, un des piliers de la brigade défensive de la dynastie des Islanders qui agit maintenant à titre de directeur du recrutement professionnel de l'organisation. « Quand on l'a fait une fois, on gagne en confiance et on est capables d'élever notre niveau de jeu d'un cran quand c'est nécessaire. »

Élever leur niveau de jeu, c'est justement ce qu'ils ont fait. Dans le dernier mois du calendrier régulier, du 3 mars au 3 avril, les Islanders ont conservé une fiche de 10-4-0 en dominant leurs adversaires 62-36. Selon Morrow, cette fin de saison remarquable n'était pas un accident.

« Après le mois de février, notre état d'esprit a changé, a-t-il révélé. Al s'est assuré qu'on joue notre meilleur hockey à l'aube des séries éliminatoires. »

Les Islanders n'ont pas ralenti. Ils ont défait les Capitals de Washington en quatre matchs dans la demi-finale de la section Patrick, puis ils ont éliminé les Rangers et les Bruins, en six parties dans les deux cas, en route vers la finale de la Coupe Stanley. Leurs adversaires étaient les jeunes Oilers, qui avaient eux aussi le vent dans les voiles. Edmonton avait inscrit 74 buts pour remporter 11 de ses 12 matchs en séries.

Grâce à leur arsenal offensif (ils comptaient sur cinq joueurs ayant amassé 96 points ou plus pendant la saison : Gretzky, 196; Mark Messier, 106; Glenn Anderson et Jari Kurri, 104; Paul Coffey, 96), les Oilers semblaient invincibles avant le premier affrontement au Northlands Coliseum.

Or, Billy Smith, le tenace gardien des Islanders, et son intimidante brigade défensive, menée par Denis Potvin et Morrow, ont réduit cette redoutable menace au silence. Pour ce faire, ils ont obtenu l'aide précieuse des centres Bryan Trottier et Butch Goring, qui n'ont pas lâché Gretzky d'une semelle.

Le pointage final du premier match a été de 2-0, grâce à un but hâtif de Duane Sutter et à un but dans un filet désert de Morrow. C'était la première fois de l'année que les Oilers étaient blanchi.

« Leur défense nous a complètement muselés », a admis Gretzky, le meilleur marqueur des séries avec 38 points (12 buts, 26 aides) qui a été blanchi sur 16 lancers en finale. « Quand on réussissait à percer leur défensive, Smith était là pour faire un gros arrêt. »

Morrow convient que Smith a réussi ses meilleures performances contre les Oilers.

« Billy a été extraordinaire, surtout lors de la première partie à Edmonton, a mentionné Morrow. Sans lui, on n'aurait probablement pas gagné ce match. »

Smith a réalisé 35 arrêts dans le premier affrontement et 30 dans le deuxième deux jours plus tard, une victoire de 6-3 grâce à deux buts du petit frère de Duane, le centre Brent Sutter, et à un de l'attaquant Mike Bossy, qui allait terminer au sommet des francs-tireurs en séries avec 17 buts. Cinq jours plus tard, Smith recevait le trophée Conn-Smythe remis au joueur par excellence des séries éliminatoires et les Islanders remportaient un quatrième championnat consécutif en balayant les Oilers. Peu nombreux étaient ceux qui auraient pu prédire ce résultat obtenu grâce aux efforts des 16 joueurs qui ont participé à ces quatre conquêtes de la Coupe Stanley.

Les Oilers, qui avaient marqué 424 buts en saison régulière, ont été limités à six en finale.

Soudainement, on ne parlait plus de la prétendue vulnérabilité des Islanders. Dès le début de leur dynastie, les Islanders étaient une équipe tenace avec une mentalité de cols bleus. « On n'est pas les Yankees de New York, avait lancé Goring. On ne se pavane pas en disant à tout le monde qu'on est les meilleurs. On se présente sur la glace tous les soirs et on le prouve. »

Le mot de la fin revient à Arbour.

« Aucune autre équipe, tous sports confondus, n'a autant de caractère que celle-ci », avait-il déclaré.