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BROSSARD - La voix est différente, mais le message est le même. Claude Julien n'est pas différent de Michel Therrien en ce sens qu'il souhaite voir les Canadiens de Montréal afficher plus de fermeté dans leur zone, dans le but avoué de favoriser des relances plus rapides et conséquemment plus d'attaque.
Il reste à voir maintenant si les stratégies qu'il préconise afin d'y parvenir ainsi que le niveau de réceptivité des joueurs permettront au Tricolore de stopper l'hémorragie.

Julien s'est en tout cas évertué à resserrer les boulons d'une défense trop poreuse dernièrement, au cours des deux dernières journées d'entraînement.
Le successeur de Therrien à la barre a soumis les joueurs à une rigoureuse séance truffée de beaucoup d'enseignements, lundi, avant le départ de l'équipe vers Manhattan, où elle retrouvera les Rangers de New York, mardi (19h HE; RDS, SNE, MSG, NHL.TV).
Un duel, en passant, qui mettra en présence des adversaires qui sont actuellement aux antipodes du succès. Les Canadiens (31-20-8) ont subi la défaite dans sept de leurs huit derniers matchs (1-6-1). Les Rangers (38-19-1) ont signé sept victoires dans leurs huit derniers matchs.
« Nous voulons que les joueurs développent l'habitude de travailler fort dans les séances d'entraînement pour que ça devienne comme une seconde nature pour eux dans les matchs », a commenté Julien.
Au moment du congédiement de Julien comme entraîneur des Bruins de Boston le 7 février, le directeur général Don Sweeney avait laissé entendre que les séances d'entraînement de l'équipe n'étaient pas suffisamment intenses.
Lundi, l'accent a clairement été mis à redorer le jeu en défense qui est l'épine au pied de l'équipe depuis plusieurs semaines.
« Travailler le jeu défensif, ce n'est pas avec le seul objectif d'éliminer les buts contre et les chances de marquer des rivaux, a élaboré Julien. C'est aussi pour récupérer la rondelle plus rapidement et être capable de passer plus de temps à l'attaque. »
C'est exactement la philosophie que martelait Therrien, avant d'être remercié de ses services mardi dernier.
La façon de faire est différente d'un entraîneur à l'autre. Julien a multiplié les directives au cours des deux dernières journées, en disant ne pas avoir tenu trop compte de la contre-performance du CH contre les Jets de Winnipeg, samedi -- une défaite de 3-1 au retour d'une pause de cinq jours.
« Les gars ont à cœur les succès de l'équipe. Ils sont très réceptifs à ce qu'on tente d'inculquer et ils y croient », a-t-il avancé.
Julien continue de tenir un discours positif, même si le spectre de la dégringolade de la saison dernière est bien présent.
« Personne ne veut retourner dans le passé, à moins qu'il n'ait gagné. C'est le seul moment que vous vivez dans le passé, sinon vous allez de l'avant », a-t-il réagi quand on a abordé les déboires des Canadiens en 2015-16.
« J'arrive ici et tout ce qui me préoccupe, c'est le présent. Ce n'est assurément pas le passé. Vous ne voulez pas également projeter dans l'avenir. Si c'était le cas, ça voudrait dire qu'on penserait aux Islanders de New York ou aux Maple Leafs de Toronto (les deux prochains adversaires du Tricolore), et ce serait mauvais. Nous devrions n'avoir la tête que pour les Rangers. »
Leçon du passé
Rester dans le moment présent, c'est essentiellement la principale leçon que les joueurs qui ont vécu la descente aux enfers de la saison dernière disent avoir retenue.
« Nous avons appris que peu importe le résultat du match de la veille, on doit se présenter à l'aréna avec une bonne attitude, a souligné l'ailier Brendan Gallagher. C'est un cliché, mais il faut aborder les journées une à la fois tout en demeurant fidèle au plan établi, si on y croit. »
Contrairement à Julien, Gallagher a dit croire qu'on apprend davantage d'un échec que d'un triomphe.
« Vous apprenez sur vous-mêmes et sur l'équipe. Ç'a été une saison très difficile, mais formatrice. Il nous faut avoir la mémoire très courte parce que tout peut vite changer dans le sport. Une bonne première présence dans un match peut faire tourner le vent. Il s'agit de demeurer dans un bon état d'esprit. »
Sentiment d'urgence
Avec le début de saison-canon qu'ils ont connu, les Canadiens n'ont pas eu à regarder derrière eux au classement de la section Atlantique. Maintenant, ils ressentent le souffle chaud dans leur cou de plusieurs prétendants, à commencer par les Sénateurs d'Ottawa qui pointent à deux petits points avec deux matchs en main.
« Il y a un sentiment d'urgence », a reconnu Gallagher.
« Nous regardons un peu (derrière), a renchéri l'ailier Paul Byron. Nous n'avons pas été à notre mieux dernièrement, et des équipes ont gagné du terrain. »
Le vétéran défenseur Shea Weber a mentionné qu'on tente de ne pas s'attarder au classement.
« La priorité est de remettre de l'ordre dans notre jeu, entre autres dans notre zone parce que nous accordons trop de chances de marquer, a-t-il soumis. C'est d'autant plus important parce que nous misons sur le meilleur gardien au monde et que le jeu se resserre en défense à travers la ligue dans le dernier droit de la saison. Nous obtiendrons des points de classement si nous jouons de la bonne façon. »
Julien devrait faire appel à la même formation que samedi puisque les attaquants Sven Andrighetto et David Desharnais ainsi que le défenseur Greg Pateryn étaient les joueurs en trop à l'entraînement.
L'entraîneur ne l'a pas confirmé, mais Carey Price devrait être son gardien de confiance.