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TORONTO - L'ailier gauche Brad Marchand a accepté une prolongation de huit ans au montant de 49 millions $ avec les Bruins de Boston, lundi. L'entente représente une valeur annuelle de 6,125 millions $ et sera échue à l'issue de la saison 2024-25.

« Boston est devenu mon deuxième chez moi, a déclaré Marchand. J'adore ça ici. Je suis très content de ce qui s'en vient avec notre équipe. Je crois vraiment en notre équipe, en notre groupe et dans les objectifs que nous avons établis. Je suis très heureux de me retrouver dans une situation aussi enviable en vue des prochaines années et, peut-être aussi, en vue du reste de ma carrière. »
En raison de la chimie que Marchand a affichée avec Sidney Crosby et son coéquipier des Bruins Patrice Bergeron avec Équipe Canada à la Coupe du monde de hockey 2016, la question a commencé à être soulevée : les Penguins de Pittsburgh pourraient-ils représenter une destination de choix pour Marchand à l'échéance de son contrat, à la fin de la saison 2016-17 ?
Même Bergeron a lancé une blague à ce sujet, lundi, après que les Bruins eurent annoncé la nouvelle : « Vous savez, a-t-il dit, j'étais un peu inquiet à force de le voir jouer avec Sid… »
Mais ce n'était pas vraiment le cas. Bergeron, qui était au courant de ce qui se passait, savait qu'une prolongation de contrat était dans les plans ; il était heureux d'entendre que c'était officiel et que ç'avait été annoncé. Bergeron et Marchand ont développé une impressionnante complicité au fil des cinq dernières saisons, devenant un des meilleurs duos d'attaquants dans la LNH ; ce duo a brillé plus que jamais, la saison dernière, quand Marchand a inscrit 37 buts, un sommet en carrière, et que Bergeron en a enfilé 32.
« Je suis vraiment content, évidemment, a commenté Bergeron. C'est un joueur incroyable et un joueur avec qui j'aime beaucoup jouer. Il s'est installé une belle chimie entre nous. Je ne peux le vanter assez. C'est fort bien mérité.
« Évidemment, il adore ça à Boston. Je voulais qu'il reste ici encore longtemps. Je suis juste content qu'ils aient pu compléter l'entente et qu'on puisse rester ensemble. »
Marchand n'a pas voulu trop s'étendre sur sa situation contractuelle, préférant se concentrer sur Équipe Canada et la Coupe du monde, où il a excellé jusqu'ici. Marchand est le deuxième marqueur de la Coupe du monde derrière Crosby, avec trois buts et cinq points. Équipe Canada affrontera Équipe Europe en finale, une série deux de trois qui commencera mardi (20h HE ; TVA Sports, CBC, ESPN).
L'athlète de 28 ans a remercié la famille Jacobs, propriétaire des Bruins, ainsi que le directeur général Don Sweeney, le président du club Cam Neely, l'entraîneur Claude Julien, sa famille et les partisans de l'équipe.
Il aura 37 ans à la fin du contrat et la valeur annuelle de l'entente représente un montant fort raisonnable. C'est là un élément que Julien a souligné, en plus du fait qu'il pourrait miser sur la combinaison Marchand-Bergeron pendant six autres saisons au moins.
« Je trouve que c'est formidable pour tout le monde », a dit Julien, qui agit présentement comme entraîneur adjoint avec Équipe Canada à la Coupe du monde. « Selon moi, ce contrat, c'est une situation gagnante pour les deux parties. C'est un contrat que Brad mérite amplement, en raison de la façon qu'il a évolué comme joueur, et aussi comme personne et tout le reste. Il est devenu un véritable joueur de premier plan, et maintenant on l'a récompensé pour ça. En même temps, je trouve que c'est avantageux pour notre club au niveau du plafond salarial, en tenant compte du genre de joueur qu'il est. Je pense que les deux côtés en sortent gagnants, je le pense vraiment. »
Tout cela est attribuable au fait que Marchand s'est fait une place au sein d'un club restreint de joueurs qui trônent au sommet de la LNH. Cinq joueurs ont marqué plus de buts que lui la saison dernière, ce qui est venu compléter une transformation qui l'a vu amorcer sa carrière dans le rôle d'une petite peste utilisée au sein d'un quatrième trio, pour ensuite devenir un franc-tireur et un pilier du premier trio.
Et il a évolué comme être humain aussi.
« On est passé d'une situation où il était surveillé par les arbitres, par la Ligue, et ses agissements était suivis de près, a noté Julien. Même en tant qu'entraîneur, il y avait des moments où on ne savait jamais ce qui allait arriver avec lui, mais il a vraiment pris la direction opposée depuis. Il est devenu un membre à part entière de notre groupe de meneurs dans le vestiaire. Il a évolué à ce point-là. »
À ce sujet, Julien a indiqué que Marchand est un joueur qu'on pourrait considérer pour le rôle d'adjoint au capitaine Zdeno Chara avec les Bruins cette saison. Bergeron est adjoint au capitaine à tous les matchs tandis que l'équipe a attribué le 'A' en alternance à Chris Kelly et David Krejci la saison dernière. Kelly n'est plus avec l'équipe.
« Ce que j'aime de Brad, et je vais être très honnête avec vous, c'est qu'il agit tellement en professionnel que, selon moi, il n'a pas encore fini de s'améliorer, a affirmé Julien. Il ne va pas s'asseoir sur son contrat et dire, 'c'est fait, je peux me la couler douce maintenant'. Il vise de plus grandes choses encore et je le sais parce que je l'ai sous mes ordres depuis plusieurs années. »
Julien a vu Marchand jouer dans différentes compétitions, à différents moments de sa carrière - du quatrième au premier trio, en matchs préparatoires d'avant-saison jusqu'en séries éliminatoires de la Coupe Stanley en passant par la saison régulière, et maintenant avec Équipe Canada.
« Je crois que ç'a permis aux gens à l'extérieur de l'équipe de voir à quel point il est bon et à quel point il ne mérite plus la réputation qu'il s'était bâtie en début de carrière », a affirmé Julien en faisant allusion à la sélection de Marchand au sein de la formation canadienne qui participe présentement à la Coupe du monde. « Il est honnête à ce sujet, il va vous dire la même chose, mais il commence vraiment à se défaire de cette réputation. Il a commencé à obtenir le respect des gens qui le voient jouer, mais je crois aussi que les gens dans notre vestiaire ont pu découvrir à quel point c'est une bonne personne ; ce sont des choses qu'on sait depuis longtemps à Boston. »
Et en plus, il a mérité sa place sur la glace. Il est à sa place, en fait. Il était parmi les 16 premiers joueurs que les dirigeants d'Équipe Canada prévoyaient sélectionner en vue de la Coupe du monde de hockey, même s'il n'a été officiellement nommé que dans un deuxième temps afin d'éviter d'en offusquer certains. Son niveau de jeu l'a amené jusqu'ici. Son nouveau contrat en est maintenant le reflet aussi.
« Juste à le voir jouer avec des joueurs de premier plan, on voit qu'il est vraiment aussi bon que les autres en ce moment, a souligné Julien. Il est devenu ce genre de joueur. »