Deux éléments supplémentaires, encore une fois fournis par le site Corsica.hockey, me mènent à croire que Yakupov n'a tout simplement pas eu les mêmes opportunités que ses collègues de jouer avec de bons joueurs, dans un contexte favorable à la production offensive. Au cours de la seule dernière saison, les trois autres prennent plus de 50 pour cent de leurs mises en zone offensive, alors que Yakupov accroche à peine la barre des 48 pour cent. En taux horaire, cela veut dire qu'on l'envoie dans ces situations 18 fois par heure, contre 21 pour Hertl, 25 pour Forsberg et 24 pour Galchenyuk. C'est un peu le fait de jouer avec une meilleure équipe, évidemment.
Deuxièmement, la formule de buts théoriquement possibles (Expected goals for) du site, qui cherche à distinguer les performances des joueurs en soustrayant les séquences de chance ou de malchance, indique que les coéquipiers de Yakupov obtenaient en moyenne 48 pour cent des buts lorsqu'ils sont sur la glace, contre 52 à 53 pour cent pour les trois autres.
Yakupov, donc, a déçu. Mais le contexte dans lequel on l'a précipité dans la LNH n'a pas été idéal, loin de là. Les Oilers ont donc une part de responsabilité dans tout ce gâchis. On a amené un jeune joueur pour, manifestement, propulser l'équipe vers le seuil de respectabilité, alors que les jeunes qui s'établissent bien dans la LNH à l'adolescence le font pour ainsi dire toujours au sein de bonnes équipes, c'est-à-dire dans des formations où on n'a pas nécessairement besoin d'eux, où, donc, on peut les utiliser lorsque leurs forces sont mises en valeur, sans pour autant les exposer à ces situations ou leurs faiblesses deviennent apparentes.
Aujourd'hui, Yakupov s'en va justement dans une de ces équipes. Il sera intéressant de voir comment on l'utilisera. Il est encore si jeune, la page n'a pas à être immédiatement tournée dans son cas.