Fla-35

Les Panthers de la Floride étaient, à l'amorce de leur congé de 5 jours en janvier, une équipe à la dérive.
Leur récolte de 42 points les situait à sept points d'une qualification et, au retour de cette pause, une série de trois défaites laissait craindre le pire. Et puis, tout bonnement, les Panthers se sont réveillés, alignant 13 victoires contre 13 défaites depuis ce temps, dont une série encore vivante de six victoires.
Ont-ils enfin trouvé la recette magique?

Contrairement à des équipes comme les Ducks d'Anaheim, ou encore les Devils du New Jersey, les Panthers ne semblent pas avoir trouvé le moyen d'améliorer leurs performances fondamentales de manière substantielle depuis le passage de la nouvelle année.
Certes, l'équipe a connu un début de saison catastrophique à forces égales, mais à partir du mois de novembre, elle a oscillé entre 48 et 51 pour cent de part des tirs obtenus dans cette situation. Je note que, en décembre comme en janvier et en février, les séquences favorables et défavorables correspondent de manière inversée aux séquences de victoires et défaites. Entendre par là que l'équipe cède l'avantage aux tirs lorsqu'elle mène (et gagne) et le reprend lorsqu'elle tire de l'arrière (et perd).

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En fait, les succès des Panthers sont, depuis un moment, essentiellement le fait de l'opportunisme remarquable de certains joueurs.
Du côté des gardiens, tout d'abord, on doit souligner les performances de Roberto Luongo, plus particulièrement depuis son retour de blessure au mois de février. Le vétéran de 38 ans est tout simplement formidable en 2018, avec un taux d'arrêts de 0,947 à forces égales et 0,867 en désavantage numérique. James Reimer tient aussi le coup en désavantage, mais il marque le pas à forces égales.

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Qu'importe ces manquements de Reimer, Harri Sateri a pris le relai en janvier. Cette recrue de 28 ans, qui a brillé dans la KHL ces dernières saisons, a connu une séquence du tonnerre pendant la blessure subie par Luongo, dépassant les performances de Reimer et accumulant quatre victoires en neuf matchs.
C'est du côté des attaquants qu'on retrouve d'autres efforts individuels dignes de mention. Tout d'abord, Evgeni Dadonov, après un début de saison hésitant et grevé par les blessures, a vraiment pris les choses en main depuis le mois de janvier. Il a même, au cours de cette période, surclassé Aleksander Barkov pour les points obtenus à 5-contre-5.

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Quand même, la force du tandem Dadonov-Barkov ne doit pas faire oublier des performances plus inquiétantes de Vicnent Trocheck et Jonathan Huberdeau. Il faut dire qu'on a associé ces deux joueurs au retour de Dadonov et, présentement, les buts ne viennent guère à forces égales. Mais il s'agit surtout de malchance plus que de véritable manque d'opportunités, ces deux joueurs continuant à aider leur équipe à amasser sa part de tirs vers le filet.
Surtout, on constate bien qu'ils n'ont pas perdu leur touche offensive lorsqu'on regarde du côté de l'avantage numérique, où ils ont fait aussi bien, sinon mieux que Barkov et Dadonov.

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La situation des Panthers est donc plus ou moins encourageante. Leurs jeunes meneurs de jeu à l'attaque font le travail et traînent l'équipe sur leurs épaules. Mais le fait de s'appuyer sur un gardien qui aura bientôt 39 ans ainsi que l'absence de contributeurs réguliers à l'attaque une fois passés les quatre attaquants de pointe rend le sort de cette équipe incertain.
Vu le talent des meilleurs éléments de l'équipe, les Panthers ont le potentiel d'être une équipe Cendrillon s'ils se faufilent dans le tournoi printanier. Mais, un peu à l'image des Sénateurs d'Ottawa cette saison, un tel conte de fée au printemps n'annonce pas nécessairement des lendemains qui chantent.