Toews

Les Blackhawks de Chicago sont encore au plus fort de la lutte dans la section Centrale. Mais les oiseaux semblent avoir du plomb dans l'aile depuis l'an dernier, alors qu'ils ont été expulsés dès la première ronde du tournoi printanier par les Blues de St. Louis.

Cette saison, l'équipe semble plus que jamais dépendre de l'excellence de quatre joueurs : Artemi Panarin, Patrick Kane, Duncan Keith et Corey Crawford. Le capitaine Jonathan Toews semble enfin reprendre son élan, recueillant 10 points en 14 matchs en janvier et, surtout, un total remarquable de 16 points en neuf matchs en février.
L'apport de Crawford en début de saison ne saurait être sous-estimé. Les Blackhawks commencent à peine, lorsqu'on regarde l'équipe sur une fenêtre de 25 matchs, à redresser la barque de manière soutenue.

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La différence entre part prévue et réelle des buts obtenus en début de saison est essentiellement le fait de Crawford et son adjoint Scott Darling, qui sauvent pas moins de 21 buts à 5 contre 5 au cours des 25 premiers matchs disputés par l'équipe. Leur contribution se lisse depuis, alors qu'ils offrent en gros des performances égales à la moyenne de la LNH. L'amélioration récente de la part des buts, prévue comme réelle, est essentiellement attribuable à l'augmentation graduelle de la part des tirs obtenus par l'équipe à 5 contre 5.

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Après avoir oscillé autour de la barre des 50 pour cent, on voit la courbe décrocher vers le haut, une tendance encore plus affirmée sur 10 matchs. Cette séquence correspond entre autres à une organisation de plus en plus précise du groupe d'attaquants, plus particulièrement depuis le retour au jeu de Marcus Kruger. Le troisième centre des Blackhawks joue encore avec Dennis Rasmussen, son ailier le plus stable depuis le début de la saison, mais on a choisi de leur associer Marian Hossa au lieu de Richard Panik.
Le vétéran slovaque connaît une certaine renaissance cette saison, ayant marqué pas moins de 21 buts jusqu'ici. Mais ce total est trompeur. Hossa obtient désormais à peine plus de deux tirs par match, alors que sa moyenne en carrière se situe à trois, un signe évident qu'à 38 ans, il a bel et bien ralenti. Seul un taux de conversion de 17 pour cent (son score en carrière est de 11 pour cent) fait illusion. Sa place est bel et bien sur ce troisième trio défensif aux côtés de Kruger.
En mutant Panik aux côtés de Toews en compagnie du jeune Nick Schmaltz depuis une douzaine de matchs, on a enfin réussi à construire une deuxième unité capable de compléter le top-6 à forces égales.

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Toews, depuis le début de la saison, a fait son pain et son beurre en attaque lorsqu'on jugeait nécessaire de le jumeler à Panarin et Kane. Confiné à des situations ciblées (en 110 minutes de jeu, ils ne disputent que huit mises en zone défensive!), ce trio a outrancièrement dominé. Mais on ne peut se permettre, chez les Blackhawks, de dénuder le reste de l'alignement de toute menace offensive réelle en les gardant ensemble. Anisimov reste donc le centre attitré aux deux ailiers de premier plan des Blackhawks.
L'unité formée avec Schmaltz et Panik permet à Toews d'imposer le rythme du jeu à un rythme digne des meilleurs trios de possession de la ligue. On l'avait déjà vu associé à Panik en début de saison, mais c'est l'émergence définitive de Schmaltz, 21 ans seulement, rappelé à la mi-janvier de la Ligue américaine de hockey qui semble faire la différence.
Si cette unité tient le coup et s'affirme définitivement d'ici la fin de la saison, les Blackhawks seront, une fois de plus, une des équipes à surveiller en séries éliminatoires de la Coupe Stanley. C'est d'autant plus vrai cette saison, alors que peu d'équipes de l'Association de l'Ouest semblent afficher une forme étincelante, les puissances de la ligue étant surtout dans l'Est.