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Les équipes de la LNH connaissent tour à tour de bonnes et de mauvaises séquences. Celles-ci sont parfois le résultat d'un niveau de jeu déficient, parfois imputables à une simple séquence malchanceuse. Peu importe, les mauvais débuts de saison sont, depuis l'arrivée des troisièmes points attribués en prolongation, souvent mortels pour les espoirs de faire les séries. Voici les équipes ayant connu des débuts de saisons heureux et malheureux.

Du côté des malchanceux
Plus que toute autre formation, les Oilers d'Edmonton ont été frappés par la guigne depuis le début de la campagne. Le problème est le suivant : même s'ils ont obtenu la plus haute part de tirs vers le filet de la LNH à forces égales, avec un score de 56,3 pour cent depuis le début de la saison, l'horrible taux de conversion de l'équipe (seulement 5,5 pour cent des tirs au but ont trompé les gardiens adverses) fait qu'ils n'ont obtenu que 45 pour cent des buts à forces égales. De plus, leurs gardiens, qui ont pourtant obtenu un excellent pourcentage d'arrêts de ,920 à forces égales, ont coulé à ,806 en désavantage numérique. Résultat, avec sept points de retard sur les Blackhawks de Chicago, les Oilers ont, malgré leurs deux matchs en main, une pente escarpée à remonter. L'équipe doit désormais gagner au rythme d'une formation obtenant 102 points par saison pour se rendre au seuil de 95 points. Sachant que pas moins de quatre équipes sont à deux points ou moins des Blackhawks, c'est à peu près impossible à at
teindre. Les Oilers viennent probablement de perdre la dernière saison peu coûteuse de Connor McDavid.
Une deuxième équipe qui a beaucoup souffert aux pourcentages nous permet de comprendre comment on peut être chanceux même dans sa malchance. Les Penguins de Pittsburgh ont obtenu 51 pour cent des tirs tentés, mais seulement 34 pour cent des buts marqués à forces égales. Pourtant, les Penguins sont confortablement installés en deuxième position de la division Métropolitaine! En fait, l'équipe traîne ici les stigmates de trois sensationnelles implosions : une de 10-1 contre les Capitals de Washington et deux de 7-1, contre les Jets de Winnipeg et le Lightning de Tampa Bay. Outre ces épisodes catastrophiques, tout baigne.
La troisième équipe la plus malchanceuse depuis le début de la saison, les Canadiens de Montréal, est, elle aussi, en train de remonter la pente. Contrairement aux Oilers, les Canadiens ne sont pas trop loin derrière, à quatre points seulement de la qualification aux séries éliminatoires. Même si l'équipe affiche jusqu'à présent un des meilleurs taux de tirs obtenus à forces égales (un peu moins de 54 pour cent), le 29e pire taux d'arrêts et le 19e pire taux de conversion de la ligue ont jusqu'ici complètement torpillé les chances du club. L'attaque semble se réveiller, 18 buts à leurs quatre derniers matchs (malgré un blanchissage!). Reste à voir quand Carey Price retrouvera ses marques.
Du côté des chanceux
L'équipe la plus chanceuse de la ligue a, jusqu'à présent, été les Kings de Los Angeles. C'est d'abord et avant tout le fait des gardiens de l'équipe, qui sont sur une séquence sensationnelle. Leur pourcentage d'arrêts de ,938 est le quatrième de la LNH à forces égales, et l'extraordinaire taux de ,969 en désavantage numérique les place loin devant le reste de la ligue. Tout ça va revenir à la normale éventuellement, mais si les gardiens demeurent supérieurs à la moyenne, leur contribution devrait suffire à ramener l'équipe en série. Avec 48 pour cent des tirs obtenus à forces égales, les Kings ne sont pas une puissance, mais ce score a été généré en jouant très souvent avec une avance. On doit donc comprendre de cette équipe que, si elle n'est pas la puissance que sa position annonce au classement, elle n'en est pas moins un groupe coriace et efficace.
L'histoire est similaire au New Jersey, où les Devils ont aussi été portés par leurs gardiens, un cheveu moins efficace qu'à Los Angeles. Mais les Devils n'ont jusqu'ici obtenu que 46 pour cent des tirs vers le filet. Dans leur cas, si les gardiens redeviennent ordinaires, la baisse de production pourrait être beaucoup plus brutale.
La troisième équipe la plus chanceuse l'a été à forces égales, mais pas sur les unités spéciales. Les Blues de St. Louis ont vu leurs gardiens sous-performer lorsqu'un avantage numérique se joue pour ou contre eux. Mais tireurs et gardiens ont été magnifiques à forces égales. Le pourcentage d'arrêts de ,947, le pourcentage de tirs de 10,1 pour cent et le fait que l'équipe obtient 53 pour cent des tirs ont, ensemble, permis aux Blues d'obtenir 67 pour cent des buts marqués à forces égales. Ce total sensationnel n'est pas éternellement reproduisible, mais le fait que les Blues soient une équipe capable de déclasser ses adversaires fait qu'ils ne sont pas vraiment susceptibles de s'écraser, pour peu qu'ils n'aient pas, à l'image des Canadiens, à passer en même temps à travers une disette offensive et des gardiens sur une mauvaise séquence. Encore là, les points mis en grange sont précieux. Les Blues sont là pour rester.