Le manque de profondeur, donc, est l'autre élément qui retient les Oilers. Ici, la présence de Ryan Strome en queue de peloton fait particulièrement mal. Obtenu en retour de Jordan Eberle l'été dernier, Strome ne s'est jamais établi comme contributeur autonome derrière le tandem McDavid-Leon Draisaitl. Si Strome peut enfin prendre son envol l'an prochain, les Oilers pourraient redécoller rapidement. S'il continue à stagner, on va devoir se poser des questions embêtantes.
Il y a, déjà, une question qui se pose de manière de plus en plus pointue pour cette équipe. Que faire de Ryan Nugent-Hopkins? Le centre de 24 ans est présentement le seul à pouvoir tenir son bout sans l'aide de McDavid et il a, pour une deuxième fois en trois ans, raté une portion importante de sa saison en raison de blessures.
Il tombe sous le sens, vu les salaires déjà engagés pour l'an prochain, mais aussi vu la nécessité de donner un nouveau contrat à Strome, que l'on échange Nugent-Hopkins cet été. Sa production offensive ne justifie pas nécessairement son salaire actuel comme troisième centre, et une équipe ayant besoin de renforts à cette position pourrait chercher à l'acquérir pour lui donner un poste sur l'un des deux premiers trios.
Mais est-ce que Strome peut le remplacer? Et est-ce que Leon Draisaitl peut enfin, avec plus de 250 matchs et près de 200 points inscrits dans la LNH, s'imposer définitivement comme deuxième centre de l'équipe? Si on décide plutôt de continuer à associer le colosse de Cologne à McDavid, on ne peut pas vraiment se débarrasser de Nugent-Hopkins.
Et cette question du passage définitif de Draisaitl doit se poser. En compagnie de McDavid, il a aidé les Oilers à marquer 30 buts contre 18 accordés à 5-contre-5, cette saison. Sur les 30 buts, il a obtenu 21 points, un rythme astronomique de près de trois points par heure jouée.
Aucune équipe ne peut raisonnablement renoncer à ce genre de production sans avoir un gros doute sur la suite des choses. Aménager un alignement compétent, capable de tenir le jeu égal pendant que McDavid et Draisaitl reprennent leur souffle est probablement le chemin le plus productif à court terme.
Si on s'en tient à ça, les Oilers pourraient rebondir rapidement l'an prochain. Mais on devra éviter les pièges des dernières saisons, où on a échangé des joueurs de premier plan (Taylor Hall, Eberle) sans les remplacer. Nugent-Hopkins parti, on va commencer à être vraiment à court de joueurs capables de tenir le coup sans McDavid. Pour une équipe qui n'a jamais su trouver ce genre de talent autrement que par le repêchage, cela impose une certaine prudence.