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Les Penguins de Pittsburgh ont soulevé la Coupe Stanley au cours des deux dernières années sur la force de leur attaque, on le sait trop bien. Les probabilités que la bande à Mike Sullivan répète le scénario des deux derniers printemps semblaient moins grandes en début de saison, mais force est d'admettre que les Penguins ont repris du poil de la bête juste à temps.
Une question restait particulièrement en suspens : la défensive suffirait-elle cette fois-ci à la tâche? Après avoir accordé 199 et 229 buts lors des deux précédentes saisons, les Penguins ont cette année accordé pas moins de 248 buts, huit de plus que les Devils du New Jersey, la deuxième pire formation à ce chapitre parmi celles qualifiées pour les séries éliminatoires.

Contre l'une des bonnes attaques du circuit, les Penguins ont réussi à fermer la porte. Est-ce qu'on doit en conclure que les ennuis de l'équipe sont, après une saison d'expérimentation, résolus? Ça reste à voir.
Sullivan a gardé ses duos défensifs bien stables lors de cette série. Brian Dumoulin et Kris Letang ont suivi Claude Giroux à la trace, Olli Maatta et Justin Schultz ont formé la deuxième paire la plus utilisée, alors que Chad Ruhwedel et Jamie Oleksiak ont fermé la marche sur le plan du temps de glace.
Letang et Dumoulin, par la difficulté des tâches défensives qui leur ont été assignées, ont fait jeu égal aux tirs, mais terminé avec un bilan largement positif aux buts, terminant avec neuf buts marqués contre trois accordés en leur présence.

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Les Penguins ont largement bénéficié, au cours de cette première ronde, de l'efficacité de Maatta et Schultz, qui ont déclassé l'adversaire 38-32 aux tirs tentés et, surtout, 5-0 aux buts marqués.
Il faut le dire, s'ils ont été fort utilisés, Maatta et Schultz n'ont pas, à proprement parler, été utilisés comme une paire de top-4. Lorsqu'on regarde sur quelles confrontations on a mis l'accent au fil de la série, on constate que Wayne Simmonds et Travis Konecny sont surreprésentés dans la part de temps de jeu donné à Ruhwedel et Oleksiak.

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Plus surprenant encore, on ne semble pas avoir mis l'accent outre mesure sur Jakub Voracek. Résultat, Maatta et surtout Schultz ont pu faire valoir leurs talents à l'attaque sans avoir à se concentrer sur la couverture d'un groupe de joueurs spécifique. Je trouve intéressant de voir qu'on a ainsi fait confiance à Ruhwedel et Oleksiak. Il faut le dire, si Simmonds et Konecny ne sont pas des clients commodes, Valtteri Filppula n'est plus l'ombre du joueur qu'il fut à l'époque. Que ce soit Lars Eller à Washington ou Alex Wennberg à Columbus, le troisième trio des prochains adversaires des Penguins va être bien moins commode.
La recette des Penguins reste encore la même : on table sur un groupe d'attaquants extrêmement polyvalents pour compenser une brigade défensive qui, à l'exception de Letang, ne peut pas vraiment être assignée à des tâches précises. Phil Kessel et Evgeni Malkin ont tous deux obtenu cinq points en première ronde, un rythme honorable malgré le fait qu'ils ont été manifestement ralentis par les blessures.
Ça n'a pas été un gros problème jusqu'ici parce que Sidney Crosby est tout simplement en feu. 14 des 21 buts des Penguins à forces égales ont été marqués en sa présence sur la glace et il a obtenu des points sur 10 de ceux-ci.
Si Malkin, Kessel et Derick Brassard sortent de leur torpeur en deuxième ronde, les Penguins pourraient rapidement monter en régime. Sachant que la défensive, suspecte en saison régulière, n'apparaît plus aussi problématique, une troisième conquête de suite de la Coupe Stanley n'est pas du domaine de l'impossible.