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On n'y échappe pas, les déboires des Canadiens de Montréal alimentent les discussions. Déjà en octobre, pour le premier #BobVousRépond, des lecteurs avaient soumis des questions sur Facebook. Pierre Lévesque demandait ce qui manquait au CH afin d'être des aspirants aux grands honneurs. Tom Ratelle était curieux de connaître des éléments de solution à suggérer pour la défense. Cette semaine, Frédéric C. Moreau sur Facebook demande si le directeur général Marc Bergevin va bouger.
Ouf! Par où commencer? Disons d'abord qu'à la lumière du piètre rendement de l'équipe au cours du premier quart de la saison elle a beaucoup de croûtes à manger, du moins en apparence, avant de pouvoir même commencer à lorgner le trône des Penguins de Pittsburgh. Mais trop de choses clochent en même temps, ça embrouille l'analyse rationnelle.
Le Tricolore n'est pas aussi mauvais qu'il le montre. Je n'adhère pas à la thèse draconienne du « on efface tout et on recommence ». J'élaborerai plus loin. En attendant, revenons à nos moutons : la défense.

Bergevin souhaiterait sans doute ravaler la déclaration qu'il a faite à l'ouverture du camp d'entraînement en regard du meilleur potentiel du groupe de défenseurs cette saison. Pour être honnête, on doit admettre que même si on ne croyait pas que la défense puisse être meilleure, on ne pouvait pas prévoir qu'elle soit bric-à-brac de la sorte. Comme on ne pouvait pas penser que Carey Price connaisse un horrible début de saison. Ou comme on ne pouvait pas imaginer que l'équipe puisse être autant fragile. Le Tricolore ne peut pas être aussi mauvais, je vous le dis.
Comment diantre Jeff Petry peut-il avoir désappris à jouer de la sorte? Karl Alzner est sûrement meilleur que ce qu'il montre. Brandon Davidson et Joe Morrow n'ont pas ce qu'il faut pour évoluer dans un troisième duo sur une base régulière. Ce n'est pas normal que le jeune Victor Mete leur soit supérieur.
L'arrivée de David Schlemko peut-elle s'avérer un élément stabilisateur? Ça reste à voir, mais permettez-moi d'en douter.
Ce qui nous ramène à la question au sujet de Bergevin. Elle n'est pas de savoir s'il va bouger, mais quand? Le DG va probablement tenter quelque chose, mais va-t-il prolonger l'attente, ou bouger très bientôt?
Il sera intéressant de voir s'il va déroger de la philosophie qu'il prône depuis son arrivée en poste. Résistera-t-il à la tentation d'échanger des espoirs ou des choix de repêchage pour des joueurs aguerris, genre un défenseur et/ou un attaquant de premier plan, dans une ultime tentative de sauvetage de la saison? Il dispose de la marge de manœuvre financière pour le faire.
Vous vous rappellerez peut-être que j'avais demandé aux partisans de l'équipe de « prendre leur pouls », l'été dernier. Eh bien, plus de quatre mois plus tard, je leur permets maintenant de péter quelques plombs, vu la tangente que prend la saison du CH.
Plusieurs observateurs suggèrent que le CH rende les armes pour cette saison. Qu'il fasse table rase et qu'il rebâtisse sur de nouvelles bases. Pendant le temps qu'il faudra. Je m'inscris en faux face à cette proposition de grand ménage.
Tout peut changer rapidement, ce n'est pas qu'un cliché du hockey. Aussi mauvais soient-ils, les Canadiens sont à quelques ajouts de réintégrer le groupe du premier tiers des équipes de la ligue. Disons qu'on grefferait à l'équipe un défenseur de la trempe d'Andrei Markov et un attaquant comme Alexander Radulov, on parlerait d'une tout autre mouture.
La question est de savoir s'il est trop tard pour cette saison, en ce 23 novembre. Si c'est le cas, est-ce que les dirigeants vont regretter leur inaction du début de saison?

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Eric Lavoie sur Facebook revient sur la mégatransaction réalisée par Joe Sakic de l'Avalanche du Colorado et il s'interroge à savoir si elle peut faire bouillonner les directeurs généraux de plus de créativité à l'avenir.
Il y a effectivement belle lurette que s'était produit un échange majeur du genre impliquant trois équipes (l'Avalanche, les Sénateurs d'Ottawa et les Predators de Nashville), en pleine saison de surcroît.
Il faut souligner ici qu'elle a été l'aboutissement de plusieurs mois de tergiversations, voire presque un an. Le départ de Matt Duchene était plus que prévisible, c'était un secret de polichinelle. L'Avalanche ne pouvait pas se permettre d'accoucher d'une souris. Ça n'enlève rien au mérite du directeur général Joe Sakic. Il a démontré que l'attente en valait le coût.
Pour un seul joueur, l'attaquant Matt Duchene, Sakic a obtenu au final trois espoirs, incluant le défenseur robervalois Samuel Girard, trois choix élevés de repêchage et le gardien Andrew Hammond. On peut qualifier la récolte de solide retour sur l'investissement.
Est-ce que ça pourrait donner l'idée à d'autres? C'est à souhaiter. Je crains malheureusement que le coup d'éclat de l'Avalanche ne soit que l'exception qui confirme la règle. La règle dans la LNH étant qu'il est très difficile de conclure des échanges longtemps avant la date limite.
Cela dit, peut-être y aura-t-il d'autres transactions à trois équipes à l'avenir. Ce sont des échanges qui nécessitent plus de temps et de réflexions, mais qui peuvent s'avérer profitables pour les équipes impliquées, comme on a pu le constater dernièrement.
Loin de moi l'idée de susciter le débat, mais je ne peux m'empêcher de penser que Marc Bergevin a dû forcément s'interroger à savoir ce qu'il pourrait recevoir advenant qu'il décide de marchander son capitaine.
Max Pacioretty est dans une situation contractuelle semblable à celle de Duchene. Il vient à un prix beaucoup plus avantageux que Duchene au salaire annuel de 4,5 millions $ pour cette saison et la saison prochaine.
C'est le premier nom qui me soit venu à l'esprit, disons.