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La motivation de Sergei Bobrovsky était plutôt simple.
« J'essayais de faire les bonnes choses », a-t-il simplement dit.

Joueur autonome sans compensation, le gardien a signé un contrat de sept ans avec les Panthers de la Floride le 1er juillet dernier.
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Après que la LNH ait mis sa saison en pause le 12 mars en raison des inquiétudes entourant le coronavirus, Bobrovsky a fait un don de 100 000 $ pour venir en aide aux employés à temps partiel du BB&T Center qui étaient affectés par la situation. Ses coéquipiers ont égalé la somme en groupe. Le propriétaire a également contribué.
« Les travailleurs dans les amphithéâtres sont des acteurs importants pour nos événements, ils contribuent à notre soutien, et ils risquaient de perdre leurs emplois et ainsi manquer possiblement d'argent pour nourrir leurs familles », a soutenu Bobrovsky lors d'une vidéoconférence organisée par les Panthers, mardi. « En ce moment, c'est difficile pour tout le monde, pour le monde entier et pour le hockey aussi. »
Bobrovsky a également fait don de milliers de masques N95 aux hôpitaux du sud de la Floride, tout comme l'ont fait Artemi Panarin des Rangers et Semyon Varlamov des Islanders de New York dans leurs régions respectives.
Il a dit qu'il voulait « s'assurer que les premiers répondants aient les bons masques » et que c'était « bien de soutenir ces personnes. »
Ceux qui connaissent Bobrovsky savent qu'il cherche toujours à tirer du positif. Cette situation ne fait pas exception, d'un point de vue humain ou d'un point de vue hockey.
Ni Bobrovsky ni les Panthers ne répondaient aux attentes élevées avant la pause.
Le Russe, qui a mis la main sur le trophée Vézina - remis au meilleur gardien dans la LNH - en 2013 et en 2017 avec les Blue Jackets de Columbus, montrait une fiche de 23-19-6 avec une moyenne de buts alloués de 3,23, un pourcentage d'arrêts de ,900 et un blanchissage.

Les Panthers, qui ont embauché Bobrovsky dans l'espoir de participer aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley pour la première fois en quatre saisons, ne figuraient pas parmi les équipes qualifiées pour l'après-saison.
« Les chiffres ne sont pas là, a admis Bobrovsky. Ce n'était pas une saison facile pour moi. C'était une nouvelle équipe, un nouvel entraîneur, un nouvel environnement. Tout est nouveau. »
Évidemment, la pause n'est pas l'idéal, particulièrement pour un gardien qui tente de retrouver ses moyens.
« Oui, pour un gardien c'est un peu plus difficile de s'entraîneur seul, particulièrement à l'extérieur de la glace, a expliqué Bobrovsky. Vous avez besoin de quelqu'un pour lancer sur vous. Vous avez besoin de voir des rondelles, de lire des jeux, ce genre de choses. En ce moment, je n'ai pas cette possibilité, alors je peux seulement travailler sur mon corps pour devenir plus fort, plus rapide. »
Mais c'est la chance de prendre un peu de repos avant que, espérons-le, l'action reprenne.
« Tout le monde est dans la même situation, a soutenu Bobrovsky. Vous devez trouver des avantages et profiter de ce temps. Ça vous donne peut-être un peu plus de temps pour travailler sur votre force physique, votre vitesse ou votre cardio. C'est l'occasion de s'améliorer. »
Bobrovsky a raté les quatre derniers matchs en raison d'une blessure au bas du corps, mais son retour au jeu était imminent avant la pause. Il a été en mesure de s'entraîner dans sa toute nouvelle salle de conditionnement à la maison.
Sa routine en quarantaine : se réveiller, déjeuner, passer un peu de temps dehors, s'entraîner, dîner, se reposer, s'entraîner à nouveau, souper et peut-être regarder un film. (Sa femme est celle qui choisit normalement le film.)
« Je dois m'assurer que mon corps est prêt à reprendre le travail », a-t-il résumé.
Bobrovsky comprend les problèmes de logistique que la LNH éprouve alors qu'elle tente de se préparer à tout scénario pour reprendre ses activités. Il garde contact avec ses coéquipiers par le biais d'applications.
« Personne ne sait ce qui va se passer, ou quand nous allons jouer, a-t-il dit. Nous verrons. Pour la Ligue, je crois que ce sont de gros maux de tête. Comment organiser et approcher cette situation. »

Il ne veut pas que la LNH passe directement à un tournoi de 16 équipes pour les séries éliminatoires.
Bien sûr que non.
Les Panthers (35-26-8) sont à trois points des Maple Leafs de Toronto et du troisième rang dans la section Atlantique, et sont également à trois points des Hurricanes de la Caroline et des Blue Jackets de Columbus, qui occupent les deux places de quatrième as dans l'Association de l'Est.
La Floride a encore 13 matchs à disputer.
« C'est beaucoup de parties, et nous sommes dans la course, nous avons la chance de nous qualifier, a noté Bobrovsky. S'ils ne font que nous couper, je ne pense pas que c'est juste. »
Ce n'est pas encore terminé.
« C'est entre nos mains. Le plus important, c'est le succès de l'équipe, et nous avons l'occasion de faire les séries. C'est ce qui est le plus important pour moi aussi », a conclu le gardien.
Le journaliste de NHL.com Tom Gulliti a contribué à ce reportage.