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SUNRISE- L'histoire ne dit pas si le 'coach' se réveille la nuit tout en sueur en y repensant, mais Rod Brind'Amour a des 'flashs' de Dominik Hasek en 1998 en voyant Sergei Bobrovsky multiplier les prouesses face à ses troupiers des Hurricanes de la Caroline en finale de l'Association de l'Est.

« Je me souviens de cette série contre les Sabres de Buffalo que j'ai jouée, et Dominik Hasek m'avait fait ressentir exactement le même sentiment », a évoqué Brind'Amour, mardi, en se remémorant la série de premier tour que les Flyers de Philadelphie et lui ont perdue en cinq matchs face aux Sabres et à Hasek, il y a 25 ans.

Le Tchèque avait été fabuleux en affichant un pourcentage d'arrêts de ,949. Bobrovsky fait encore mieux cette année devant le but des Panthers de la Floride avec son mirobolant taux d'arrêts de ,978 après trois matchs - 132 arrêts sur 135 tirs.

« Ça se voit, des gardiens qui partent sur des lancées du genre, a poursuivi Brind'Amour. Vous avez beau tout essayer, ils arrêtent tout. Vous terminez les matchs en vous disant que vous auriez pu marquer quatre ou cinq buts, mais vous n'en avez aucun. »

C'est le même sentiment d'impuissance qui anime les Hurricanes à moins de 24 heures d'essayer de sauver leur peau une première fois. S'ils y parviennent, ils devront le refaire trois autres fois. Face à un gardien au sommet de son art, la tâche paraît tout simplement illusoire. Pour la petite histoire, aucune équipe n'a surmonté un retard de 3-0 en finale d'association dans l'histoire de la LNH (0-en-46).

« Il est incroyable, il faut lui lever notre chapeau », n'a pu que concéder le jeune attaquant des Hurricanes Seth Jarvis, en parlant de Bobrovsky.

« Notre groupe d'attaquants doit lui compliquer la tâche en envahissant davantage la façade du but. N'importe quel gardien au monde ne peut pas arrêter les lancers qu'il ne voit pas. La rondelle peut frapper une jambière ou n'importe quoi, ou encore provoquer un retour. »

Au FLA Live Arena mercredi (20h HE; TVAS, CBC, SN, TNT), les Hurricanes seront confrontés à la même situation qu'il y a quatre ans, en retard 3-0 en finale de l'Est. En 2019, ils avaient plié l'échine en quatre matchs face aux Bruins de Boston.

« Les deux situations ne sont pas comparables », a argué le défenseur Jaccob Slavin. « En 2019, nous avons été battus par des adversaires qui nous étaient nettement supérieurs. Cette année, nous venons de jouer trois matchs ultras serrés. Les deux premiers ont requis du surtemps et le troisième s'est terminé par un écart d'un but. Nous jouons du bon hockey. Le sentiment dans l'équipe est différent parce que nous ne sommes pas déclassés. »

On se demande bien quel mauvais sort s'acharne sur les Hurricanes en finale d'association depuis leur conquête de la Coupe Stanley en 2006. Victimes de balayages dans leurs deux présences précédentes en finale de l'Est, en 2009 et en 2019, ils pourraient subir une 12e défaite en succession.

« Je bourlingue dans le hockey depuis suffisamment longtemps, a évoqué Brind'Amour. Peu importe à qui vous parlez ou encore les mots d'encouragement et de motivation que m'envoient les gens de mon entourage, il n'y a rien d'autre à faire que de gagner un match.

« Nous ne pouvons pas gagner quatre matchs dans la même soirée. Il faut commencer par un. »

C'est exactement ce que l'entraîneur des Maple Leafs de Toronto Sheldon Keefe disait au moment où les Panthers les avaient dans les câbles 3-0 au tour précédent. Les Maple Leafs ont réussi à sauver leur peau une première fois, avant de rendre les armes à domicile dans le match no 5.