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BOSTON -Patrice Bergeron joue dans la LNH depuis assez longtemps pour savoir que l'occasion qui vient de lui filer entre les mains, mercredi, pourrait bien ne plus jamais se présenter.

L'attaquant québécois de 33 ans avait de la difficulté à trouver les mots pour expliquer ce qui lui passait par l'esprit, quelques instants après la défaite de 4-1 des Bruins de Boston face aux Blues de St. Louis lors du septième match de la Finale de la Coupe Stanley.
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« Pas mal tout le monde avait les larmes aux yeux », a dit le vétéran qui a avoué avoir aggravé une blessure à l'aine en Finale. « Nous avons travaillé tellement fort pour nous rendre jusqu'ici. Quand ça fait autant d'années que tu es dans la Ligue, tu te rends compte que ces opportunités-là ne viennent pas souvent.
« Pour des gars comme Zdeno (Chara) et moi, pour les plus vieux, je pense que c'est encore plus une claque dans la face. »
Encore plus douloureux que la défaite que les Bruins ont subie lors de la Finale de 2013 face aux Blackhawks. Parce que les années passent et que Bergeron ne rajeunit pas. Il soufflera ses 34 bougies dans un peu plus d'un mois et il ne pourra probablement pas attendre six autres années avant de retourner à ce stade.

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C'est encore moins le cas pour Chara qui, à 42 ans, prolonge sa carrière une saison à la fois.
« Je pense que les deux défaites sont assez similaires dans un sens, a-t-il ajouté. Ça nous brise le cœur. Nous avons travaillé si fort, vous savez. C'est difficile. Il y a des gars ici pour qui c'était probablement leur dernière chance. Ça fait encore plus mal de penser à ça. »
Après 15 saisons dans la LNH, une conquête de la Coupe Stanley et une autre présence en Finale, Bergeron aurait ajouté encore davantage à son héritage en agrandissant sa collection de bagues. Il fait déjà partie des grands joueurs de sa génération, mais il serait entré dans la même catégorie que les Sidney Crosby et les Jonathan Toews en soulevant la Coupe pour la deuxième fois.
Malgré la vive déception, le pilote des Bruins Bruce Cassidy n'a pas manqué de souligner le grand leadership du Québécois et du capitaine Chara.
« Je l'ai dit tout au long de l'année; ils n'ont pas leur égal dans la LNH à mon avis, a-t-il déclaré. Ils sont l'une des raisons pour lesquelles nous nous sommes rendus aussi loin. La manière dont ils se comportent et leur approche, c'est exactement ce dont tu as besoin pour être un professionnel.
« Ils font de leur mieux pour passer le flambeau aux plus jeunes et bien honnêtement, j'espère que la prochaine génération de Bruins sera à leur hauteur. »
Si près
On ne peut pas dire que Bergeron est passé bien loin d'un second triomphe. Les Bruins auraient facilement pu prendre le contrôle du match ultime en première période alors qu'ils ont complètement dominé les Blues, mais ils se sont butés à un Jordan Binnington en très grande forme.
Ils ont eu l'avantage 12-4 aux tirs, mais ont retraité au vestiaire avec un retard de 2-0.

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« Ça fait encore plus mal en raison de la manière dont on a joué en première période, a-t-il analysé. Nous avons eu beaucoup de chances et les choses n'ont pas tourné en notre faveur. Le deuxième but nous a fait mal, nous avons perdu le momentum.
« On va leur donner, ils méritent ce qui leur arrive. Je ne commencerai pas à trouver des excuses. Ils ont très bien joué et ils ont su fermer le jeu. »
Bergeron et les Bruins étaient à une victoire de réussir l'exploit. Il est peut-être dur de le voir de cette manière à chaud, mais tout deviendra plus clair avec un peu de recul et lorsque le temps fera son effet.
« Ce soir, c'est difficile de faire le bilan, a conclu Bergeron. Je suis fier de tout le monde, de tout ce qu'on a accompli. Mais en ce moment, ça fait extrêmement mal. »