Babcock-Matthews

TORONTO - L'entraîneur-chef des Maple Leafs de Toronto Mike Babcock sait très bien qu'Auston Matthews ne sera pas toujours heureux de son approche « qui aime bien, châtie bien ».
Du même coup, Babcock a souligné que des visites récentes au domicile de Matthews en Arizona et à celui du gardien Frederik Andersen au Danemark se sont très bien déroulées et ont permis aux deux joueurs de comprendre l'état d'esprit de leur entraîneur.
Et vice-versa.

« Durant la carrière d'Auston, lorsque ce sera moi son entraîneur, il y aura des moments où il ne sera pas heureux. C'est la vie », a expliqué Babcock à NHL.com, lundi du Danemark où se déroule le Championnat du monde de hockey 2018 de la FIHG.
« Quand il est prêt à être poussé, c'est qu'il veut atteindre son plein potentiel à titre de joueur. C'est ce que je veux faire. On va continuer de dialoguer ensemble. C'est la même chose pour Freddie, pour tous les joueurs. Ils veulent être meilleurs, je veux qu'ils le deviennent. Nous sommes tous dans le même bateau.
« Est-ce que ça veut dire que les choses vont être roses tous les jours? Non. »
Au lendemain de l'élimination des Maple Leafs en sept matchs face aux Bruins de Boston en première ronde, le réseau Sportsnet a rapporté qu'il y avait friction entre Babcock et Matthews. Ce dernier, qui a accumulé 63 points (34 buts, 29 passes) en saison régulière, n'a récolté qu'un but et une passe face aux Bruins. Il a été sur la glace pendant six séquences - un total de 4:05 - lors de la deuxième période du match no 7, une défaite de 7-4, et il semblait particulièrement frustré sur le banc en troisième période. Son temps de jeu y a été de 8:16, mais Toronto a permis quatre buts.
Babcock et Matthews ont insisté qu'il n'y avait pas de problème entre eux après qu'ils en aient discuté lors de leur réunion de fin de saison, le 27 avril au Air Canada Centre.
Babcock ne déroge pas de ce qu'il a déclaré cette journée.
« Je n'hésite pas à dire que cette histoire est une tempête dans un verre d'eau. Présentement, ça n'a pas d'importance. Ce qui est important, c'est que l'oncontinue de s'améliorer. »

Cette progression ne se limite pas aux performances sur la patinoire. Des progrès doivent être réalisés en matière de communication, ce que tente de faire Babcock durant la présente saison morte. En plus de rencontrer Matthews et Andersen à leur domicile respectif, il a aussi discuté avec le défenseur Nikita Zaitsev et l'attaquant Kasperi Kapanen au Championnat du monde.
Babcock estime que ces quatre rencontres se sont déroulées à merveille.
Il a semblé particulièrement encouragé par ses discussions avec Matthews et Andersen, qui a établi un nouveau record de concession avec 38 victoires en saison régulière, mais qui a connu des difficultés en séries éliminatoires, particulièrement lors du match no 7 où il a permis six buts sur 35 tirs.
« C'est différent et spécial quand tu te rends au domicile du joueur et que tu en apprends beaucoup de qui il est et son environnement : les photos sur les murs, le bureau de son père, sa maison et comment les choses s'y déroulent. C'est bien mieux », a dit Babcock.
« Je pense qu'ils ont été fantastiques. Les deux gars sont des piliers de notre équipe. Les quatre à vrai dire et on doit continuer de s'améliorer. Ils sont tous jeunes et ils ont une chance d'avoir un impact important pour notre concession. »

Babcock devra aussi faire face aux changements qui se profilent chez la direction des Maple Leafs.
Kyle Dubas a été promu directeur général, lui qui était adjoint à ce poste, par le président de l'équipe Brendan Shanahan vendredi. On ne sait pas encore si Mark Hunter, qui était dans la course pour le rôle de DG, restera avec l'organisation, tout comme Lou Lamoriellio, qui a été rétrogradé à titre de conseiller après trois ans de règne comme directeur général. Babcock aimerait que les deux restent dans le bateau.
« Quand j'ai été engagé par Shanahan, Hunter, Dubas et Lou n'étaient pas encore arrivés, a rappelé Babcock. Nous avons fait appel à Lou pour nous permettre d'être meilleurs. J'espère que Lou va rester, mais je ne suis pas certain qu'il le fera.
« La réalité, c'est que nous sommes meilleurs ensemble que séparés. Plus tu as des atouts de qualité avec toi, meilleures les choses vont être. On doit trouver de bons rôles pour tout le monde afin qu'ils soient importants et pousser notre programme plus loin pour qu'il soit encore meilleur. »
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Babcock connaît une saison morte en demi-teinte. Même s'il se montre optimiste à la suite des rencontres avec ses quatre protégés, il a dû dire au revoir à son mentor, l'entraîneur-chef Clare Drake, qui a fait sa marque avec le programme de l'Université de l'Alberta et qui a fait son entrée au Temple de la renommée à l'automne dernier.
Drake est décédé dimanche à l'âge de 89 ans.
« Il va nous manquer, mais on va pouvoir continuer de rire pendant longtemps en pensant à toutes nos histoires, a dit Babcock. Tu étais important pour lui et il faisait de toi un meilleur homme.
« Tout le monde parle de lui comme un innovateur au niveau technique, mais sa capacité de pouvoir s'entendre avec les gens était une de ses plus grandes forces. »
C'est ce que tente de faire Babcock en visitant le domicile de ses joueurs clés. Parfois, son approche pragmatique peut nuire à sa relation avec les joueurs, mais au moins, il fait un effort. »