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OTTAWA - Les Canadiens de Montréal ont pu s'entraîner en fin d'après-midi vendredi dans des conditions météorologiques se rapprochant le plus du froid de canard qu'on prévoit pour la Classique 100 de la LNH que présente les Sénateurs d'Ottawa au Stade du parc Lansdowne, samedi (19 h HE; TVAS, CBC, SN, NBCSN).
Dans la ville où la LNH a vu le jour en 1917, on annonce que la température ressentie oscillera autour de moins-21 degrés Celsius au dépôt initial de la rondelle.

« On risque de garder les présences courtes s'il fait froid comme prévu », a énoncé l'entraîneur du CH Claude Julien qui s'y connaît en matière de froidure et de hockey. « La raison n'est pas pour que les joueurs restent réchauffés, mais plutôt pour ménager leurs voies respiratoires. »
Julien a expliqué que le plan établi comporte plus de volets que pour un match à l'intérieur.
« Le temps a forcément une incidence directe sur les stratégies que vous élaborez. La qualité de la surface glacée également, a-t-il indiqué. Aujourd'hui, la glace était dans un état impeccable. On espère que ce soit le cas samedi. Le vent et la neige sont d'autres facteurs. Vous devez adapter le plan, parfois même une fois le match commencé. »
Julien a insisté sur l'importance de ne pas compliquer les choses inutilement et de faire progresser la rondelle rapidement vers l'avant.
« C'est la principale leçon que j'ai tirée de mes expériences personnelles », a-t-il avancé.
Julien était derrière le banc de l'équipe pour la toute première Classique Héritage qui a lancé la mode des matchs en plein air, le 22 novembre 2003. C'était à Edmonton, au Stade du Commonwealth. Le prétexte était les 25 ans d'existence des Oilers dans la LNH, et il faisait très froid -- moins-18, moins-30 avec le facteur éolien. La tuque de José Théodore, vous vous rappelez. Les Canadiens l'avaient emporté 4-3.
« Je me rappelle que les gars effectuaient des présences d'une trentaine de secondes max », a-t-il évoqué.
Julien a par la suite été impliqué dans deux autres rencontres présentées à l'extérieur à la barre des Bruins de Boston - au Fenway Park et au Gillette Stadium - les Classiques hivernales de 2010 et de 2016. Il a savouré la victoire face aux Flyers de Philadelphie le 1er janvier 2010 (2-1 en prolongation) avant de subir la défaite contre les Canadiens le 1er janvier 2016 (5-1).
« Le plus beau souvenir que tu peux avoir d'un match semblable, c'est la victoire. Quand tu le gagnes, ça reste de bons souvenirs. »
D'ici à ce que le duel fasse un vainqueur, les Canadiens tentent de joindre l'utile à l'agréable. Les joueurs ont pu passer la journée avec leur famille qui les accompagne dans la capitale nationale. Après la séance d'entraînement, tout ce beau monde a pu patiner sur la patinoire du Stade.
« Il faut s'assurer d'avoir du plaisir, tout en se préparant adéquatement pour le match à venir, a affirmé Julien. C'est ce que nous avons fait aujourd'hui. Nous nous sommes familiarisés avec la glace et les bandes. Nous avons fait du jeu simulé afin de nous familiariser avec le nouvel environnement.
« L'ambiance sur la glace était agréable avec la fine neige qui tombait, mais ça n'a pas empêché les gars de bien pratiquer. Il ne faut pas perdre de vue l'aspect 'business' du match. L'enjeu est très important pour les deux équipes. »
Le rebondissement de la rondelle sur les bandes est peut-être la plus grande différence par rapport aux patinoires des amphithéâtres de la LNH. Les bandes sont beaucoup moins vives, ce qui pourrait affecter la tâche des gardiens.
« La rondelle réagit quelque peu différemment, a noté Carey Price. Il y a également l'éclairage qui est différent. Ce sera plus facile de bien repérer la rondelle que pour un match joué en plein jour. Je me rappelle qu'à Calgary (Classique Héritage 2011) la première période s'était déroulée à la lumière du jour et j'avais trouvé ça différent. »
Les gardiens ne pourront en tout cas pas faire de courtes présences, contrairement à leurs coéquipiers.
« Je vais voir à ce que la circulation sanguine se fasse bien », a dit Price qui pourrait être tenté de sortir davantage de son filet afin de maîtriser la rondelle. « Je vais m'habiller en conséquence et ça ne devrait pas poser problème. »
Le froid pourrait lui occasionner des maux de tête quand il tentera de saisir le disque à l'aide de sa mitaine.
« La rondelle sera plus dure et mon gant sera gelé. C'est plus difficile dans ce temps-là de bien le refermer. Je vais essayer de garder les choses simples et la rondelle devant moi », a-t-il résumé.