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Antoine Crête-Belzile avait fait son choix. Enfin, presque.
À quelques jours du repêchage de la LHJMQ, le jeune homme originaire de Québec avait informé les équipes de la Ligue de hockey junior majeur qu'il avait choisi de poursuivre son développement dans les collèges américains.

Mais ça en prenait plus pour convaincre Joël Bouchard de ne pas repêcher le meilleur défenseur de la cuvée 2015. Sans trop connaître la suite, le président, directeur général et entraîneur-chef de l'Armada de Blainville-Boisbriand a jeté sans hésiter son dévolu sur l'arrière de 6 pieds et 191 livres avec son premier choix de la séance, le 11e au total.
Et comme le destin fait bien les choses, une visite des installations et une rencontre avec Bouchard ont suffi pour convaincre Crête-Belzile d'évoluer dans la LHJMQ.
« Pendant l'été, j'ai pu discuter avec Joël des valeurs de l'organisation et ça m'a vraiment charmé, a expliqué le défenseur de 17 ans. Je ne regrette pas du tout mon choix. »
Et Bouchard non plus. En Crête-Belzile, le pilote de l'Armada compte sur un défenseur fiable qui transporte bien la rondelle et qui limite les erreurs malgré qu'il en soit seulement à sa deuxième campagne dans le circuit Courteau. Il peut lui confier d'importantes missions défensives contre les meilleurs trios adverses en plus de lui offrir du temps de jeu sur les unités spéciales.
En retour, Crête-Belzile bénéficie des conseils d'un entraîneur qui a roulé sa bosse dans la Ligue nationale et qui y a disputé 364 matchs à la ligne bleue. Il s'agit d'un argument non négligeable pour l'arrière qui en est à son année de repêchage et qui pointe au 66e rang des patineurs nord-américains sur la liste du Bureau central de dépistage de la LNH.
« Il a passé à travers les mêmes étapes pour se rendre là, il me donne beaucoup de conseils, a dit le réservé jeune homme. C'est certain que ç'a penché dans la balance quand j'ai dû choisir, d'avoir un entraîneur qui a vécu l'expérience de la LNH. »
Il suffit de discuter quelques minutes avec Bouchard pour cerner sa philosophie - et celle de l'équipe par la bande. L'homme de hockey veut non pas former un choix de premier ou de deuxième tour, il veut avant tout préparer « des joueurs de hockey ».
Lorsqu'on pense aux joueurs issus de l'organisation qui ont récemment fait le saut dans la grande ligue, comme Cédric Paquette avec le Lightning de Tampa Bay et Xavier Ouellet avec les Red Wings de Detroit, il faut croire que cette approche porte ses fruits.
« Le repêchage, ce n'est qu'un laissez-passer, a argué Bouchard. Pour atteindre le niveau suivant, il faut que tu sois un vrai joueur de hockey. Mon travail c'est de les préparer pour qu'ils aient tous les outils pour performer dans le hockey professionnel.
« Je travaille avec les attentes que les professionnels ont. Quand mes joueurs arrivent dans la LNH, ils sont prêts. Souvent, quand ce sont de bons joueurs juniors, on coupe les coins ronds. Antoine et les autres le savent, ici il n'y a pas de marge de manoeuvre. »
Pas flamboyant
Crête-Belzile fait partie des défenseurs que l'on ne remarque pas nécessairement sur la patinoire. Il n'amasse pas beaucoup de points, il ne réalise pas de jeux spectaculaires, mais surtout, il ne se retrouve que très rarement en mauvaise posture.
En 34 rencontres cette saison - il a été blessé pendant une longue période - il a amassé deux buts cinq mentions d'aide en plus de maintenir un différentiel de plus-4. Rien de très flamboyant. Mais c'est son style de jeu qui charmera les dépisteurs des équipes de la LNH.
« Il a un style de jeu de la LNH dans le hockey junior, a illustré Bouchard en le comparant au défenseur des Sharks de San Jose, Marc-Édouard Vlasic. Il joue de façon simple, il fait les bonnes actions, il limite les erreurs et il est très responsable.
« C'est plus sexy qu'on pense. Les dépisteurs aiment ça parce qu'ils savent ce qu'ils achètent. »
Le principal intéressé est bien conscient que les observateurs ne pourront pas l'apprécier à sa juste valeur en ne regardant que les feuilles de pointage. Et ça ne semble pas le déranger outre mesure.
« Tu vas te faire remarquer en jouant bien avec ton équipe, a-t-il fait valoir. À un certain point, ça peut-être plus dur (d'attirer l'attention), mais je pense que les recruteurs aiment mon style qui peut être différent de celui des autres.
« C'est peut-être moins "flashy", mais je ne préoccupe pas de ce que les autres pensent. »