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MONTRÉAL -Quand il a quitté le vestiaire des Canadiens de Montréal au terme de sa 16e saison dans l'uniforme bleu-blanc-rouge, le défenseur Andrei Markov était certain d'y remettre les pieds au mois de septembre même si son contrat venait de prendre fin.
C'est pourquoi il a décidé de se représenter lui-même dans les négociations, bien confiant que son statut de général au sein de la brigade défensive de l'équipe allait être suffisant pour lui permettre de poursuivre son association avec la formation montréalaise, d'atteindre le plateau des 1000 matchs dans la LNH et de terminer sa brillante carrière à Montréal.

Mais rien de cela ne se produira - du moins pas cette année - puisque les deux parties n'ont pas réussi à en venir à une entente, forçant Markov, père de quatre enfants, à opter pour la KHL dès maintenant pour y établir sa famille avant le début de la saison.
Il aurait déjà une entente avec une équipe en particulier, mais ne pouvait pas en faire l'annonce puisque rien n'est encore officiel.
« Pour en arriver à une entente, ça prend deux personnes. Je ne veux pas entrer dans les détails, a déclaré le Russe de 38 ans lors d'une conférence téléphonique émotive. Pour être honnête, je demandais deux ans au départ pour avoir plus de sécurité pour ma famille. Je me sens en pleine forme et je ne prévois pas prendre ma retraite, ne vous inquiétez pas.
« Mais à la fin, j'étais prêt à signer une entente d'un an. Ça ne s'est pas produit. [...] Je regarde vers l'avenir. C'est difficile de voir que je ne jouerai pas 1000 matchs pour les Canadiens... Du moins pas cette année. »
Visiblement attristé de quitter l'organisation qui l'a repêché au sixième tour (no 162) lors du repêchage de 1998, Markov a dû prendre plusieurs pauses au cours de l'entretien et a pris soin de remercier tous les membres de l'équipe qu'il a côtoyés au fil du temps en glissant quelques mots en français ici et là.
Il a ajouté avoir eu des discussions avec d'autres formations de la LNH, mais il dit n'avoir jamais envisagé la possibilité d'enfiler un autre chandail que celui des Canadiens. Il a même laissé la porte ouverte à un éventuel retour avec le Tricolore.
« On ne sait jamais, je ne ferme pas la porte à la LNH, surtout pas à Montréal, a expliqué le défenseur qui a obtenu sa citoyenneté canadienne en 2010. Je ne me vois pas jouer avec aucune autre équipe de la LNH. »
Le Russe occupe une place prestigieuse dans le livre d'histoire de l'organisation montréalaise. Il a égalé Guy Lapointe au deuxième rang de l'équipe au chapitre des points amassés par un défenseur à la fin de la saison 2016-17, incidemment avec son dernier dans l'uniforme tricolore. Il est également le troisième meilleur marqueur chez les défenseurs dans l'histoire du club.
Au total, Markov a disputé 990 matchs de saison régulière avec les Canadiens, amassant 119 buts et 453 mentions d'aide. Il a ajouté cinq buts et 27 aides en 89 rencontres éliminatoires.
« Je ne peux pas vraiment imaginer les Canadiens de Montréal sans Andrei Markov à la ligne bleue, a déclaré son ancien coéquipier et ami, P.K. Subban. Même quand je ne jouais pas pour l'équipe, je le regardais et il était le meilleur défenseur.
«Même quand j'étais là, il l'était toujours même si plusieurs personnes croyaient que c'était moi en raison de mon salaire. On ne peut pas mettre de prix sur sa façon de jouer parce qu'il est tellement intelligent, la façon dont il voit la glace. Tous les joueurs qui ont joué avec lui savent à quel point il est bon. »
Les yeux sur les Jeux olympiques
En optant pour la KHL, Markov s'assure d'avoir l'occasion de se tailler une place avec la formation nationale russe en vue des Jeux olympiques de Pyeongchang, qui se tiendront l'hiver prochain. Les joueurs de la LNH ne pourront y participer puisque la ligue a décidé de ne pas inclure de pause dans son calendrier.
L'ancien défenseur des Canadiens y a pris part à trois occasions, mais il n'a jamais été en mesure de mettre la main sur une médaille olympique puisque la Russie a été écartée du podium lors des trois derniers tournois.
« Ce serait un rêve de gagner la médaille d'or, mais nous verrons bien, a-t-il dit. Je vais faire de mon mieux et espérer faire partie de l'équipe. C'est un objectif important pour tout le monde, autant pour les Canadiens, les Américains, les Européens et les Russes »
Avec la collaboration d'Arpon Basu