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MONTRÉAL - On ne saura jamais si les Canadiens auraient sélectionné Alex DeBrincat avec l'un des deux choix de deuxième ronde offerts aux Blackhawks en retour d'Andrew Shaw.
Ce que l'histoire retiendra cependant, c'est que le 39e choix de l'encan 2016 a profité de son premier passage à Montréal, mardi, pour offrir au Tricolore un bon aperçu de ce qu'il aurait pu obtenir en sa présence.

Le petit mais talentueux attaquant de 5 pieds 7 pouces et 165 livres a inscrit le tout premier but de sa carrière face à Carey Price en première période et a ajouté une brillante mention d'aide sur celui d'Artem Anisimov en avantage numérique au deuxième tiers.

« C'est assez cool, a lancé un DeBrincat détendu après le match. [Price] est un grand gardien et j'ai été assez chanceux pour le battre. C'est un rêve devenu réalité. Tu penses à ce moment toute ta vie et il se produit finalement. »
DeBrincat aura tout fait pour forcer la main de ses patrons.
Après avoir connu un excellent camp d'entraînement, l'entraîneur-chef Joel Quenneville a choisi de garder le rapide patineur de 19 ans à Chicago et de lui confier l'aile droite du troisième trio en compagnie de Tanner Kero et de Patrick Sharp.
Il lui offre aussi des minutes sur la deuxième vague de l'avantage numérique où il est jumelé à Richard Panik et à Artem Anisimov. Face aux Canadiens, le no 12 des Blackhawks a été utilisé durant 12:15.
« Nous voulons que tout le monde soit à l'aise de jouer à leur manière et de jouer en équipe également, a déclaré Quenneville. DeBrincat est arrivé ici et joue avec beaucoup de confiance et il a une bonne vision du jeu. Vous devez faire confiance à votre instinct lorsque vient le temps de prendre des décisions cruciales. »
Il faut toutefois avouer qu'il est un peu moins difficile de se fier à son instinct lorsqu'on parle d'un jeune qui a amassé 332 points, dont 167 buts, en 191 matchs répartis sur trois saisons avec les Otters d'Erie dans la Ligue de l'Ontario.
Un flair offensif aussi évident est difficile à ignorer. Et ses compagnons de trio expérimentés ne manquent pas de le remarquer.
« Il ouvre le jeu et trouve les espaces libres, donc il me force à lui faire la passe, a déclaré Sharp, qui a participé au but de la recrue. Il a un très bon tir. De marquer ici à Montréal contre un gardien incroyable, [...] je sais à quel point ça peut amener de la confiance à un jeune joueur. »
Des détracteurs
À l'instar de plusieurs joueurs de petite stature, DeBrincat a toujours dû répondre aux critiques malgré l'effarant total de points qu'il a récolté dans la OHL.
Leur argument principal : DeBrincat amassait les points à vitesse grand V parce qu'il jouait avec des joueurs dominants comme Connor McDavid - à sa première saison - et Dylan Strome.
Même les dirigeants de la formation américaine des moins de 20 ans l'ont retranché en décembre dernier alors qu'il avait pourtant participé au Mondial junior l'année précédente.
Mais en perçant l'alignement des Blackhawks et en gagnant la confiance de Quenneville à son âge, disons que le jeune homme originaire du Michigan est en train d'envoyer un message drôlement puissant.
« C'est énorme, a-t-il répondu lorsque questionné à propos de la confiance témoignée à son endroit. Ils m'enseignent où je dois me positionner en zone défensive et c'est une partie importante du jeu, donc ça m'aide à prendre de l'assurance.
« Dans la zone offensive, je peux être créatif et faire mes propres choses. [...] Et vous savez, l'attaque c'est assez facile. »
Assez facile... Il serait en effet difficile de le contredire là-dessus après une soirée pareille.