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BOISBRIAND - Joël Bouchard avait prévu le coup et il n'avait pas l'intention de déroger de son plan. Le point de presse qu'il a tenu, mardi, était pour faire le bilan de la saison de l'Armada de Blainville-Boisbriand et non pas pour parler de son avenir.
Le président, directeur général et entraîneur-chef de la formation junior n'a quand même pas pu échapper aux questions concernant les rumeurs qui le lient de plus en plus à l'organisation des Canadiens de Montréal.

« Si je ne réponds pas aujourd'hui, ce n'est pas parce que je ne vous aime pas, mais moi je contrôle l'environnement que je peux, a-t-il expliqué. Et je trouve ça plate pour mes gars. Je n'ai pas besoin de plus de couverture médiatique, je me promène avec une casquette, je vais faire mon épicerie... Je ne fais pas ça pour les kodaks. J'aime ça, je suis passionné et je fais ça pour les bonnes raisons.
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« Je comprends que tu poses la question, je ne suis pas fou, je comprends la situation. Mais pour moi, ce serait un manque de respect envers mes joueurs. Si je faisais ça aujourd'hui, je me mentirais à moi-même. Je ne serais pas authentique. [...] Ce n'est pas le Joël Bouchard Show. »
Depuis l'élimination de sa troupe lors du sixième match de la Finale de la Coupe du Président face au Titan d'Acadie-Bathurst, dimanche, les rumeurs ne font que s'intensifier. Surtout que le directeur général des Canadiens, Marc Bergevin, a confirmé son intérêt envers Bouchard, il y a quelques semaines.
Il y a présentement quelques postes à combler au sein de l'organisation montréalaise - comme adjoint à Montréal et comme entraîneur-chef du club-école à Laval - et Bouchard semble être la personne toute désignée pour faire le saut chez les professionnels.
« Pour être franc, peux-tu être prêt à quelque chose? », a-t-il répondu quand on lui a demandé s'il était prêt à passer au prochain niveau.
« La vie, elle t'amène des bonnes choses et, des fois, elle t'amène des citrons. Je pense qu'il faut le prendre un peu avec un grain de sel et sauter dans l'eau des fois. Tu n'es jamais prêt à rien dans la vie. Tu y vas ou tu n'y vas pas. »
Jamais Bouchard n'a évoqué la possibilité de quitter l'organisation qu'il a mise sur pied il y a sept ans, pour la saison 2011-12. Mais sa feuille de route laisse croire que son passage au niveau junior tire à sa fin.
L'Armada a participé à 19 rondes éliminatoires en sept ans sous sa gouverne, d'abord comme directeur général pendant trois ans et lorsqu'il a occupé les doubles fonctions ensuite. Il a mené sa troupe à la finale des séries au cours des deux dernières années en plus d'être nommé entraîneur de l'année, cette saison.
Il a aussi occupé le poste de directeur général de la formation canadienne junior qui a remporté l'or au dernier Championnat mondial et occupe un poste influent au sein de Hockey Canada depuis plusieurs années, ce qui fait de lui l'une des personnes les plus qualifiées pour identifier les jeunes talents.
La flamme brûle
Une chose est certaine, que ce soit à Montréal, Laval ou Boisbriand, Bouchard sera impliqué au sein d'une équipe l'an prochain. L'homme de 44 ans vit pour le hockey et ça se sent lorsqu'il en parle.
Pas pour rien qu'il a généreusement répondu aux questions des médias pendant tout près d'une heure avec une authenticité qui se fait de plus en plus rare de nos jours.
« Quand je me lève des fois dans l'autobus, je me mets en avant et je regarde en arrière et je vois mes boys, a-t-il raconté. Je me dis : ''On a eu une belle fin de semaine et je suis fier des boys. Ce n'était pas parfait, mais ils ont répondu quand je les ai mis au défi.'' Pour moi, ça c'est de la passion.
« La paie se trouve là. C'est d'être avec du monde de qualité, des jeunes qui se donnent, des gens qui ont le même but. Je suis chanceux, c'est le fun. Autant ça fait mal (quand on se fait éliminer), autant il y a du bon dans ce qu'on vit. »
Reste maintenant à savoir s'il est prêt à « sauter à l'eau ».