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À peu près tout le monde s'entend pour dire que le fait de se mesurer aux Canadiens de Montréal dans le carré d'as des séries éliminatoires de la Coupe Stanley sera un élément de motivation supplémentaire pour l'ancien capitaine Max Pacioretty.

Tout le monde, sauf le principal intéressé.
« Je ne pense pas que ça fasse une différence en séries éliminatoires, a lancé l'attaquant des Golden Knights de Vegas, dimanche. On approche chaque match de la même manière. On vient de gagner deux séries émotives, et on s'attend à la même chose contre les Canadiens. »
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Il y a probablement un fond de vérité dans cette réponse. Les Golden Knights ont survécu à un match ultime contre le Wild du Minnesota au premier tour, avant de freiner l'Avalanche du Colorado - la meilleure équipe de la LNH - en deuxième ronde. Émotif, certes.
Il est toutefois assez facile de penser que de jouer contre l'équipe qui l'a repêché en 2007 et avec laquelle il a passé dix saisons - dont trois comme capitaine - ajoutera une petite saveur plus personnelle à cette confrontation. On peut toujours se tromper, mais disons que les liens sont assez faciles à faire.
« Ce sera assurément une motivation supplémentaire pour lui, a lancé son coéquipier Jonathan Marchessault. Il va vivre différentes émotions, mais je pense que les choses vont se placer avec le temps. Ce sera un bon défi, et nous voulons être là pour lui.
« Il a passé 10 ans de sa carrière là-bas, il a été le capitaine et un leader exemplaire. On le voit ici. On veut batailler pour lui parce qu'il a fait la même chose quand on s'est retrouvés dans cette position. Nous nous attendons à de grandes choses de sa part. Il joue pour les grandes occasions. »
Si le noyau des Canadiens a passablement changé depuis son départ, en 2018, Pacioretty risque de ne pas être trop dépaysé. Il y a de fortes chances que son trio soit confronté à celui de son ancien centre Phillip Danault et de Brendan Gallagher, son ancien voisin de casier dans le vestiaire du Tricolore.
C'est donc contre eux - et accessoirement face à Carey Price - qu'il tentera de poursuivre sur sa lancée, lui qui totalise quatre buts et autant d'aides en sept matchs éliminatoires.

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« Phil est un excellent joueur et il a connu beaucoup de succès dans différents rôles, a vanté Pacioretty. C'est un véritable couteau suisse. Il est très fiable dans son territoire et il a le coup de patin nécessaire pour diriger l'attaque. J'ai beaucoup aimé jouer avec lui et c'est pourquoi il est si important pour son équipe.
« Je vais sûrement le croiser assez souvent sur la glace dans cette série, et j'ai bien hâte. »
Il ne faut tout de même pas s'attendre à ce que l'amitié qui lie les trois joueurs prenne le dessus dans les prochaines semaines. En fait, les sentiments ont déjà été envoyés aux oubliettes.
« 'Patch' a vécu beaucoup de choses à Montréal, a dit Gallagher. Je suis content pour lui avec le succès qu'il connaît à Vegas. Avec la série, ces relations se retrouvent au second plan pendant quelques semaines. Ce sera émotif pour lui, mais nous nous concentrons sur le hockey. C'est du sérieux, maintenant. »
« C'est ça le hockey, a renchéri Danault. On perd de bons amis. Maintenant, on se retrouve dans le carré d'as. Il n'y a plus d'amis. Nous allons batailler ferme. Ce qui se passe à l'extérieur de la glace n'a plus d'importance. Nous voulons gagner, et c'est la même chose pour lui. »
Pas d'animosité
Même si on ne peut parler d'un divorce acrimonieux parce que leurs chemins se sont séparés alors que les deux parties étaient visiblement prêtes à passer à autre chose, on ne peut pas dire que toute cette histoire s'est nécessairement bien terminée. Bien qu'on la sentait venir, la fin a été plutôt abrupte.
Trois ans plus tard, la poussière est retombée et tout le monde semble y avoir trouvé son compte. Pacioretty vient de connaître la saison la plus productive de sa carrière - 51 points, dont 24 buts, en 48 matchs - et le Tricolore a mis la main sur son centre d'avenir en Nick Suzuki.
« Je suis dans la LNH depuis longtemps, et j'ai apprécié chaque saison, qu'importe où je jouais ou ce qui s'est produit, a expliqué Pacioretty. Si c'était une mauvaise saison, c'était une occasion d'apprendre. Si c'en était une bonne, c'était quelque chose sur laquelle je pouvais bâtir. »
Dans tous les cas, le fameux changement d'air a été bénéfique des deux côtés.
« Les gens aiment dire que la vie est beaucoup plus facile pour un joueur à Vegas qu'à Montréal, et ça fait de bonnes histoires, a amorcé Pacioretty. Mais j'ai connu beaucoup de succès là-bas et je suis très heureux de la manière dont j'ai joué quand j'étais là.
« Je ne vois aucune différence. Que je sois sous la loupe ou pas, je me mets la même pression sur les épaules pour être à mon mieux tous les jours, et c'est ce que font tous les meilleurs joueurs. »