Victor Mete

MONTRÉAL - Bien malin celui qui aurait pu prédire que Victor Mete serait encore dans l'entourage des Canadiens à quelques jours du premier match de la saison.

Le jeune, grâce à son sang-froid et son jeu efficace à la ligne bleue, en a impressionné plus d'un. À commencer par l'entraîneur-chef Claude Julien, qui a visiblement eu la main heureuse en le jumelant dès le départ à Shea Weber en tout début de camp.
L'expérience semblait plutôt anodine au départ. Plusieurs se sont demandé ce qu'un jeune de 19 ans faisait aux côtés d'un vétéran de la trempe de Weber. Mais Mete, lui, savait qu'il n'avait «rien à perdre, tout à gagner». Ç'a été son leitmotiv chaque jour du camp.
«J'ai pris ça au jour le jour, sans penser au prochain avant que la journée soit finie, alors je me suis levé chaque matin en me disant que je devais tout donner et que je n'avais rien à perdre, que je devais aller sur la glace et faire tout ce que je pouvais pour rester une journée de plus. Il y a eu des retranchements presque tous les jours, alors c'était de faire ce que j'avais à faire, chaque match, chaque entraînement», a indiqué Mete après la victoire de 9 à 2 samedi soir, alors qu'il a inscrit son premier but du camp d'entraînement.

Il voulait rester le plus longtemps possible au camp et on peut dire «mission accomplie». Reste à voir maintenant s'il a été assez convaincant pour être de la formation lors du match de jeudi à Buffalo.
«Il a tout fait, c'est certain, a répondu Julien lorsqu'on lui a demandé si Mete en avait assez fait pour l'impressionner. Il a connu un bon camp et on a aimé la façon qu'il s'est comporté, avec beaucoup de confiance. C'est un gars qui n'a pas peur de faire les choses qui l'ont mené jusqu'ici.»
Les vétérans de l'équipe l'ont rapidement pris sous son aile. En peu de temps, Mete a beaucoup appris des Weber et Jordie Benn. Des leçons qui lui serviront pour le reste de sa carrière, peu importe la route que celle-ci empruntera.
«Je pense que je joue très bien, je pense que j'ai été solide, mais même si je suis retranché, je dois en retirer du positif. J'ai pu apprendre beaucoup, évidemment en jouant avec Weber et Benn, deux défenseurs d'expérience dans la LNH qui m'enseignent beaucoup. Même si je suis retourné chez les juniors, je peux emmener là-bas ce qu'ils m'ont appris, et espérer le ramener l'an prochain», a dit celui qui appartient aux Knights de London, dans la OHL.

«Il est bon, c'est certain, a mentionné Weber. On a plusieurs joueurs différents à la défense et il apporte son propre aspect. Il est évident qu'on veut avoir le plus d'options possible, et il en est une nouvelle. Il joue bien, il joue avec confiance et j'espère qu'il maintiendra le rythme.»
Mete devra patienter encore quelque temps avant de savoir s'il sera ou non en uniforme face aux Sabres, mais si tel était le cas, l'Ontarien aurait de nombreux supporters dans les estrades, alors que sa famille et ses amis n'auraient qu'à faire environ deux heures de route pour s'y rendre.
Il pourra alors présenter à ses proches la famille qui l'a pour le moment adopté, soit celle des Canadiens.
«Je sens que j'ai ma place avec eux. Tout le monde m'a bien accueilli et a fait du très bon boulot pour que je me sente ainsi», a admis le numéro 53.
S'il parvient à causer la surprise, ce sera pas si mal pour un joueur qui a dû patienter au 100e tour en 2016 avant d'entendre son nom au repêchage et qui avait également été retranché d'Équipe Canada junior il n'y a même pas un an…