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Andreas Martinsen vient du pays de la neige, où le ski sous toutes ses formes est roi. Pourquoi donc est-il allé à contre-courant en choisissant le hockey, sport que personne d'autre que lui ne pratiquait à son école?

«Enfant, tout le monde skiait et je skiais aussi, mais ce n'était pas vraiment mon truc. J'ai toujours préféré les sports d'équipe. Mon sport préféré était le soccer jusqu'à ce que je commence à jouer au hockey à l'âge de huit ans», a-t-il expliqué.
Il a conjugué le soccer et le hockey, même l'hiver, jusqu'à 16 ans. Pas trop de temps donc pour le ski. Car quand on parle de ski de fond, c'est surtout la durée des randonnées qui n'enchante pas trop le hockeyeur qui fêtera ses 27 ans le 13 juin prochain.
«Pour être faire du ski de fond, il faut être un peu fou pour aller dans les bois et pousser le plus fort que tu peux. Ce n'était pas vraiment pour moi. Je ne voulais qu'avoir du plaisir à pratiquer mon sport et je ne voyais pas vraiment en quoi c'était amusant de skier alors que c'est si difficile, et ce, pendant des heures!» a-t-il admis.
À 6 pi 3 po et 220 lb, Martinsen n'a pas non plus le gabarit parfait pour rivaliser avec les fondeurs de ce monde…
«Ce serait difficile pour moi, je devrais perdre beaucoup de kilos! Je ne pense pas que je sois bâti pour le ski. Peut-être pour la descente, mais certainement pas le ski de fond», a noté le natif de Bærum, en banlieue d'Oslo.
Ce n'est toutefois pas parce qu'il n'aime pas pratiquer le sport qu'il ne l'apprécie pas. Dès qu'il le peut, il regarde les compétitions internationales de ski de fond ou de ski alpin.
D'ailleurs, le ski est le sport national de la Norvège. Les skieurs sont des grandes vedettes et les partisans sont rivés à leurs téléviseurs pour suivre leurs exploits.
«Le ski est comme le hockey au Canada. Tout le monde le regarde, aime ça. On dit que les Norvégiens naissent avec des skis à leurs pieds et on remporte habituellement les compétitions, alors c'est aussi une des raisons pour lesquelles les gens le regardent», a mentionné Martinsen.
Seulement deux joueurs de la Norvège ont fait leur chemin jusque dans la LNH, l'autre étant Mats Zuccarello des Rangers de New York. Ce dernier est aussi une vedette dans son pays, selon le numéro 37 des Canadiens.
«Zuccharello est maintenant aussi populaire que les skieurs. C'est bon pour le hockey là-bas. Mais je pense que les skieurs seront toujours les plus grandes vedettes, tout comme les joueurs de soccer. Les Norvégiens sont fiers de leurs skieurs», a-t-il précisé.
Si Martinsen est une exception en étant un joueur de hockey dans un pays de skieurs, son équivalent au Canada est certainement le fondeur Alex Harvey. Le Québécois a récemment remporté l'or aux 50 km des Championnats du monde de ski de fond. Le favori pour cette course était d'ailleurs un Norvégien, Martin Johnsrud Sundby, mais il a fini au pied du podium.
Martinsen a regardé cette course en direct et c'est pourquoi il était très heureux de rencontrer Harvey - même s'il a battu un de ses compatriotes pour devenir champion du monde - lorsque celui-ci a effectué une petite visite dans le vestiaire du Tricolore après un match, vers la fin de la dernière saison.
«Je savais qui il était. Il est très connu en Norvège. C'était plaisant de le rencontrer. Habituellement, ce sont les Norvégiens contre les Suédois, les Russes, les Finlandais, alors c'est bien de voir qu'un Nord-Américain performe aussi bien», a-t-il noté.
Et de quoi les deux athlètes ont-ils parlé? De ski ou de hockey?
«Les deux! Je lui ai demandé pourquoi il ne jouait pas au hockey et lui m'a demandé pourquoi je ne skiais pas. C'est amusant qu'on soit un peu à l'opposé l'un de l'autre. Au Canada, tout le monde joue au hockey au lieu de skier et je suis de la Norvège et j'ai préféré le hockey au ski, alors c'était drôle», a confié Martinsen.