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BROSSARD - Cinq petits mois se sont écoulés seulement depuis que nous avons officiellement fait connaissance avec Ryan Poehling, le marqueur de la LNH.

Aujourd'hui, l'athlète de 20 ans originaire de Lakeville, au Minnesota, est prêt à éclore aussi dans un autre rôle : celui de jeune meneur d'hommes.
Jeudi, cela était aussi clair que de l'eau de roche, Poehling nous a fait comprendre qu'il prévoyait se distinguer autrement que par sa propension à faire scintiller la lumière rouge derrière le filet adverse.
Être une source de soutien et un mentor pour les autres participants au camp des recrues, voilà une des priorités qu'il se donnera dans les prochains jours, quand il cherchera à gagner sa place au sein de la formation des Canadiens.
« Quand tu joues au tournoi des recrues, tu te retrouves avec des gars qui se battent tous pour des postes. Ce n'est pas évident en ce sens que si quelqu'un commet une erreur, il a tendance à s'apitoyer sur son sort. Cependant, il faut voir les choses dans leur ensemble, alors c'est important de lui dire, 'Hé, tu as fait une erreur, mais ce n'est pas grave'. C'est la nature même du hockey », explique Poehling, en faisant allusion au tournoi à trois équipes qui aura lieu à Belleville, en Ontario ce weekend et qui mettra aussi en vedette les meilleurs espoirs des Sénateurs d'Ottawa et des Jets de Winnipeg. « Je pense que je vais avoir un rôle important à jouer en ce sens au cours des prochains jours. »

Ryan Poehling sur le fait d'être un leader au camp

L'athlète qui a évolué à l'Université St. Cloud State ne chigne pas à l'idée de s'imposer ce fardeau supplémentaire, et d'être celui qui cherchera à inspirer les autres à élever leur niveau de jeu. Cela même si ça pourrait se faire à ses dépens puisque ces mêmes joueurs chercheront ensuite à le ralentir sur la glace.
En fait, il s'attend à ce que ce soit comme ça et il l'accepte sans réserve.
« Je pense que tout le monde me voit comme un point de référence ou quelqu'un qu'ils peuvent chercher à imiter, et aussi quelqu'un qu'ils chercheront à déloger. C'est ce genre de compétition que tu veux avoir », insiste Poehling, qui est impatient d'impressionner à nouveau les dirigeants du Tricolore après avoir connu des débuts épiques dans la LNH le 6 avril dernier au Centre Bell. « Tu vois que les joueurs ciblent les gros noms. C'est un peu là le défi que j'ai hâte de relever à ce camp-ci, à savoir que tout le monde me considère comme un modèle, mais aussi un modèle qu'ils veulent essayer de surpasser. »
Fait intéressant, Poehlingagit déjà comme mentor auprès d'un jeune qui ne sera pas présent au camp des recrues cette fois, soit le plus récent choix de premier tour Cole Caufield, qui lancera sa carrière dans la NCAA avec l'Université du Wisconsin à Madison le mois prochain.
Étant lui aussi passé par les rangs universitaires, Poehling a pu certes s'identifier à tout ce que son compatriote américain a vécu depuis qu'il a été réclamé au 15e rang au total en juin dernier.
« Je pense que ce que j'avais fait, c'était de regarder trop loin dans l'avenir. Nous avons beaucoup échangé sur Snapchat. Je lui ai dit d'y aller tout simplement une journée à la fois. Tu dois savourer ton passage à l'université. Je sais qu'il s'agit ici de son avenir et tu peux y penser et te dire que ça augure bien, mais si tu y penses trop, tu ne réaliseras pas à quel point c'est formidable d'être à l'université et de s'y faire d'aussi bons amis », s'est confié Poehling en révélant la teneur des propos qu'il a échangés avec l'espoir des Canadiens. « Quand tu réalises tout ça, tu commences à savourer davantage le moment présent. »

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Partager des conseils du genre, ça vient avec la maturité, évidemment, et on ne peut nier que l'expérience de vie a porté ses fruits chez Poehling à ce titre.
Son approche réaliste au camp des recrues est une belle indication qu'il ne prend rien pour acquis en ce moment.
« Je crois que je reste simplement qui je suis. C'est comme ça que je suis arrivé jusqu'ici et c'est ainsi que je crois pouvoir rester dans la Ligue. C'est quelque chose que je me répète souvent dans la journée, raconte Poehling. J'essaie seulement de rester calme et d'être le même gars que j'étais l'an dernier et l'année d'avant. C'est une fierté pour moi de continuer de progresser de cette façon. »
Certes, de vivre dans le présent et ne pas se soucier de son avenir au hockey a été extrêmement bénéfique pour le joueur réclamé au 25e rang du Repêchage de la LNH en 2017.
« Je n'ai que 20 ans alors rester dans le moment présent est quelque chose que je pratique depuis deux ou trois ans années après avoir pris conscience de ce que je faisais, explique Poehling. C'est très utile et cela rend la vie beaucoup plus amusante. »
Relativement à la pression qui vient avec le fait d'avoir de très nombreux regards fixés sur chacun de ses mouvements sur la patinoire, cela ne lui fait pas perdre une minute de sommeil.
« C'est la pression, mais il faut aimer faire face à la pression. En général dans le monde des athlètes, les meilleurs sont ceux qui peuvent surmonter la pression quand elle est la plus forte, indique Poehling. Être à Montréal où la passion pour le hockey est tellement élevée et où on la ressent tellement ajoute de la pression, mais un véritable athlète se démarquera dans ce contexte. »
Le fait qu'il soit rempli de confiance va certainement aider sa cause pour la suite aussi.
« J'ai toujours cru être prêt et c'est pourquoi j'ai fait le saut », a conclu Poehling avant de poursuivre sur l'importance de sa performance étincelante contre les Maple Leafs de Toronto avant d'entreprendre l'été. « Je sens aussi que cela m'a énormément rassuré. Quand tu réalises quelque chose du genre, tu dis : 'D'accord, voici ce que je peux faire dans la Ligue. Je suis prêt et je veux jouer dans cette Ligue.' Bref, c'est très rassurant. »
Des nouvelles de Nick
Quant au bon ami de Poehling, Nick Suzuki, l'athlète de 20 ans originaire de London, en Ontario vise rien de moins qu'un poste à Montréal lui aussi.
« C'est vraiment difficile de ne pas penser à la possibilité de percer la formation. Je vois beaucoup de propos en ce sens à la télé. Il y a beaucoup de reportages sur l'équipe et tout le monde est optimiste face à l'avenir », a déclaré Suzuki à la suite de la séance sur glace de jeudi, d'une durée de 45 minutes environ. « C'est vrai que c'est difficile de ne pas me voir là. »

Avec cet objectif en tête, Suzuki a patiné en compagnie de quelques vétérans de la LNH au cours de la saison morte pour peaufiner son jeu.
Sa ville d'origine est un des milieux les plus fréquentés du hockey, si bien que Suzuki a eu l'occasion de patiner en compagnie de joueurs comme Drew Doughty, Corey Perry, Travis Konecny et Lawson Crouse, parmi d'autres.
Doughty, tout particulièrement, a beaucoup aidé Suzuki ces derniers mois.
« Il m'a tout simplement dit, 'Tu es jeune et tu dois mériter ton poste tous les jours'. Mais en ce début de camp, je n'ai pas de poste, alors j'essaie de ravir un poste à différents joueurs et je tente de montrer que je suis du calibre de la LNH. Il l'a fait à un jeune âge et il a tout fait, a expliqué Suzuki. Il y a une bonne raison pour laquelle il a remporté le trophée Norris. J'ai pu lui parler souvent parce qu'il a joué à Guelph et il est venu nous voir jouer pendant notre parcours en séries éliminatoires. Puis, j'ai appris à le connaître encore mieux cet été. »
Suzuki entend exploiter tout ce travail qu'il a fait pour améliorer son coup de patin pendant le tournoi des recrues, où il jouera à deux positions.
« Je pense qu'à ce camp-ci, je vais jouer à l'aile droite et au centre, afin de m'habituer aux deux positions dès maintenant, et pour qu'ensuite je puisse être à l'aise d'occuper les deux postes au camp principal, a confirmé Suzuki. J'ai le sentiment d'être un bon joueur aux deux positions et de pouvoir bien faire, peu importe l'endroit où on me place. Ça ne me dérange pas du tout. J'ai grandi en jouant surtout au centre, mais j'ai joué à l'aile à de nombreuses occasions chez les juniors, et je suis à l'aise dans les deux cas. »

Nick Suzuki sur le fait d'apprendre des pros cet été

Les statistiques affichées par Suzuki la saison dernière indiquent qu'il est capable d'être menaçant, peu importe la position qu'il occupe sur la glace.
Et il aimerait bien qu'on lui donne l'occasion de le montrer à l'occasion des matchs préparatoires de la LNH.
« Disputer les gros matchs, sous les feux de la rampe et quand nous sommes au centre d'une couverture importante [en séries éliminatoires de la Ligue de l'Ontario et à la Coupe Memorial], le simple fait de vivre tout ça a eu une incidence énorme sur moi », a conclu Suzuki, qui a inscrit 16 buts et 42 points en 24 matchs en route vers une saison où il a aidé le Storm à décrocher le titre dans la Ligue de l'Ontario. « J'ai vraiment hâte de retourner au Centre Bell, en espérant que je pourrai jouer sous des feux la rampe d'une intensité encore plus élevée. »