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Oui, il y a des matins où Tomas Plekanec consulte encore les résultats de la veille pour se tenir au courant de ce qui se passe chez les Canadiens de Montréal.
« C'est naturel de le faire quand tu as joué pour la même équipe pendant 15 ans », a déclaré la nouvelle acquisition des Maple Leafs de Toronto. « Tu ne peux pas tout oublier du jour au lendemain. »

Après seulement sept matchs avec l'équipe torontoise, voilà que Plekanec affrontera son ancien club pour la première fois, samedi soir au Air Canada Centre (19 h HE, NHLN, TVA Sports, CBC, SN, NHL.TV).
« C'est la première fois que je vais vivre quelque chose du genre, alors j'ai moi-même hâte de voir comment je vais réagir », a dit Plekanec du rendez-vous en question. « Mais ça fait partie du hockey. Je ne suis pas le premier joueur à le vivre, et je ne serai pas le dernier. »
Même si l'attaquant tchèque de 35 ans a encore des sentiments pour ses anciennes amours, ça ne l'empêche pas de se consacrer entièrement aux Maple Leafs.
Reste que l'adaptation se fait lentement. Plekanec n'a aucun point en sept rencontres jusqu'ici, mais il y a surtout qu'il affiche un différentiel de moins-2 et que son temps de glace a été limité à moins de 10 minutes à ses trois dernières sorties. On lui en donnait de 13 à 18 par match à Montréal cet hiver.
Mais ça fait partie du processus et l'entraîneur des Maple Leafs Mike Babcock le comprend fort bien, lui qui a surtout donné le mandat à son vétéran joueur de centre de faire en sorte qu'il soit prêt à donner sa pleine mesure une fois que les séries éliminatoires de la Coupe Stanley seront commencées.
« Il y a peut-être eu deux matchs qu'il aimerait ravoir, mais globalement, je suis plutôt content, a indiqué Babcock. Il nous donne une profondeur dont nous avions grandement besoin le long de la ligne du centre. Il peut écouler les pénalités et il est utile dans le cercle des mises en jeu. »
Donc, si Plekanec ne joue que neuf minutes, ce sont à tout le moins neuf minutes solides. Et ce sont neuf minutes qui peuvent avoir un impact énorme en séries, dans un contexte où chaque petit détail peut faire basculer le résultat d'un match.
Et ce sont surtout des minutes axées résolument sur la défensive. Babcock délègue Plekanec pour des mises en jeu dans sa propre zone encore plus souvent que Claude Julien le faisait avec les Canadiens.
Mais reste que dans le cours du jeu, la réalité c'est que Plekanec doit apprendre de nouveaux automatismes. Même si le hockey reste le hockey d'une équipe à l'autre, comme le vétéran joueur de centre se plaît à répéter depuis quelques jours, il y a certains petits détails qui changent. Et quand ces petits détails, on les fait de la même façon depuis 15 ans, le cerveau n'y pense même plus tellement le corps s'est habitué à bouger de cette façon. Mais voilà qu'avec les Maple Leafs, Plekanec doit y penser avant de le faire.
« Peu importe combien de fois au départ tu montres quelque chose à un joueur, quand tu as joué aussi longtemps que lui, ça ne va pas lui venir naturellement tout de suite, a expliqué Babcock dans des propos publiés vendredi par Athlétique. Avec le temps, il va s'habituer à jouer avec nous. »
Quant à l'adaptation en dehors de la patinoire, Plekanec a pu compter sur l'aide d'un compatriote, d'un ancien coéquipier, autant à Montréal qu'avec l'équipe nationale tchèque, et surtout d'un vieux pote puisqu'ils ont joué ensemble à Kladno durant leur adolescence : Tomas Kaberle.
Kaberle, qui est à la retraite et habite toujours à Toronto, fait tout pour permettre à Plekanec de se sentir chez lui. Ils ont pris le souper ensemble quelques fois et Kaberle a prêté sa voiture à Plekanec, par exemple.
Car Kaberle sait comment on se sent quand on est déraciné de la sorte. Ça lui est arrivé quand, après 13 saisons avec les Maple Leafs, il a été échangé aux Bruins de Boston.
« Je sais à quel point c'est difficile quand on se retrouve à un nouvel endroit, avec de nouveaux coéquipiers et tout, a souligné Kaberle, qui a ensuite évolué pour les Hurricanes de la Caroline et les Canadiens. Les gens ne comprennent pas à quel point c'est difficile.
« Il va être correct avec les Maple Leafs, a-t-il ajouté. Les gars jouent bien et il s'avère un bon ajout à la formation.
« Ça va être dur pour lui (samedi soir), par contre. Quand tu as fait partie d'une équipe aussi longtemps qu'il l'a été avec les Canadiens, ce n'est pas facile de devoir soudainement les affronter. »