Paul Byron

MONTRÉAL - Il y aura bientôt 10 ans que Paul Byron a déjoué les pronostics en étant repêché au 179e rang au total par les Sabres de Buffalo lors du repêchage 2007, présenté à Columbus.

Peu de gens croyaient en ses chances de trouver preneur. En fait, même le principal intéressé n'y croyait pas. La journée du repêchage, l'attaquant l'a passée dans un chalet pour le «bachelor party» de son frère.
Ce n'est que le lendemain qu'il a appris qu'il appartenait désormais à une équipe de la LNH.
«Je me disais «je ne serai pas repêché». Je n'ai même pas suivi le repêchage et puis quand je me suis réveillé le lendemain, j'ai regardé mon téléphone et c'était fou. Des messages, des appels manqués. Je n'avais aucun de ses numéros dans mes contacts alors je n'avais juste aucune idée de ce qui se passait», s'est remémoré le numéro 41 des Canadiens.
Une fois la surprise passée, il a évidemment ressenti un grand sentiment de fierté.
«Le feeling que tu ressens quand tu apprends que tu es repêché, particulièrement quand tu ne penses pas que ça va arriver, c'est le meilleur qui soit dans la vie. À ce moment-là, c'était 14 ans de travail, puisque j'avais commencé à jouer à l'âge de quatre ans. C'est tout un feeling de réaliser que tu arrives à faire quelque chose que personne ne pensait que tu réussirais», a admis l'attaquant de 28 ans.
Avant le repêchage, Byron avait pris part à un «combine» à Montréal, mais on peut dire que cet événement ne l'a pas marqué.
«C'était plus pour vérifier les blessures, l'état de ton corps. Je ne me rappelle pas vraiment avoir parlé à des gens de la direction ou quelque chose comme ça», a-t-il dit.
Son agent lui avait dit que les Blues étaient peut-être intéressés et il a parlé à quelques personnes chez les Islanders, sans plus.
«Je n'avais aucune idée que les Sabres allaient me repêcher», s'est rappelé Byron.
À l'époque, Byron était tout frêle et n'était pas le plus attrayant pour les partisans et les médias.
«Il y a des gens à Buffalo qui disaient "Mais pourquoi les Sabres ont gaspillé un choix sur un gars qui pèse 133 lb?"» a mentionné le natif d'Ottawa.
De son propre aveu, le gym était loin d'être son endroit favori. En fait, il n'y mettait à peu près jamais les pieds.
«C'est le poids que je pesais au début de l'année et après avoir eu une discussion avec mon entraîneur, j'ai commencé à prendre de la masse. Je n'avais jamais été un gars de gym, alors que plusieurs autres gars y allaient. Au niveau midget, ça leur donnait un avantage, mais j'ai survécu en jouant avec mon talent naturel, a-t-il mentionné.
«Dès que j'ai commencé à m'investir dans cet entraînement hors glace, mon jeu a monté d'un cran. C'est le fun de repenser aux gens qui ne croyaient pas en moi et me dire que j'ai prouvé qu'ils avaient tort. Les gens ne te connaissent pas et ils ne font que des présomptions», a poursuivi l'ancien des Olympiques de Gatineau, dans la LHJMQ.
Chez les Sabres, Byron savait qu'il aurait sa chance.
«Je me souviens m'être dit qu'ils ont beaucoup de bons jeunes et des petits joueurs. Je me suis dit que ce serait une équipe qui allait me donner une chance légitime, qui ne m'avait pas repêché juste pour me repêcher. J'allais être un espoir et c'était une équipe reconnue pour laisser aller des joueurs sur le marché des joueurs autonomes pour laisser la chance à ses jeunes espoirs», a précisé celui que les Canadiens ont acquis au ballottage.
Repêché au sixième et avant-dernier tour, Byron n'aurait qu'un seul conseil à dire aux jeunes qui doivent attendre longtemps avant d'entendre leur nom lors de cette journée.
«Ne t'accroche pas à ton rang. Un nombre, ça ne veut rien dire parce que tant que tu te retrouves avec une équipe, tu auras une opportunité. Ton rang de repêchage n'affectera pas tes chances de faire la LNH. Ce qui compte, c'est ce que tu fais dans la Ligue américaine et au camp d'entraînement, pour montrer à la direction que tu mérites ton temps de glace et que tu mérites qu'ils investissent en toi pour t'en donner davantage. J'ai joué avec le club affilié de Buffalo et on avait des choix de premier tour, des choix de septième tour et personne n'a eu plus d'opportunités parce qu'ils avaient été repêchés avant moi. J'ai travaillé fort et les entraîneurs et la direction, m'ont donné ma chance», a-t-il dit.
Cette chance, ce sera aux joueurs de la cuvée 2017 de la saisir, comme Byron l'a fait 10 ans avant eux.