Sergachev Addison

MONTRÉAL - Mikhail Sergachev semblait encore être sur un nuage, 48 heures après la conquête de la coupe Memorial par les Spitfires de Windsor, qui ont vaincu les Otters d'Érié en grande finale dimanche.

«C'est irréel. Je ne peux toujours pas croire qu'on l'a fait. On a passé à travers tellement d'épreuves, tellement de petites choses... On s'est beaucoup rapprochés et je pense que ça nous a aidés à gagner la coupe. C'est une belle fin, parce que l'équipe a eu beaucoup de hauts et de bas cette saison, et moi aussi», a-t-il admis mardi après-midi.
Cette victoire devenue presque improbable après l'élimination de son équipe au premier tour des séries de la Ligue junior de l'Ontario plus d'une cinquantaine de jours plus tôt marquera à jamais l'espoir des Canadiens. Pour lui, il y aura un «avant» et un «après» coupe Memorial.
«Oui, ça va changer quelque chose [dans ma vie]. Je sens que je suis un champion, un vrai champion pour la première fois. C'est le trophée le plus difficile à gagner et on l'a gagné, alors tout le monde va me voir comme un champion parce que c'est ce qu'on est. Ce sont les meilleurs moments de ma vie», a dit le Russe de 18 ans.
Ces «meilleurs moments» s'ajoutent à une longue liste de grands événements vécus depuis qu'il a soufflé ses 18 bougies, le 25 juin 2016.
En fait, tout avait commencé la veille de son anniversaire, lorsque les Canadiens l'ont choisi au premier tour du repêchage, au neuvième rang au total. Puis il a amorcé la saison dans la LNH en disputant trois matchs dans la grande ligue. En janvier, il a remporté le bronze au Championnat mondial de hockey junior avec la Russie, à Montréal, et il a conclu cette saison mémorable en soulevant la coupe Memorial. Pas si mal tout ça, disons.
«Si tu m'avais dit ça il y a un an, je t'aurais répondu : "Je ne penserais pas… mais je l'espère", a dit Sergachev en riant.
«Cette année, avec Équipe Russie, les Canadiens et les Spitfires, j'ai joué pour trois équipes différentes et quatre entraîneurs différents (deux à Montréal, NDLR). C'est une belle expérience et j'ai beaucoup appris de ça. Je vais maintenant me préparer pour un nouveau chapitre de ma vie», a-t-il poursuivi.
Le défenseur a pu partager ces instants magiques avec un autre espoir des Canadiens en Jeremiah Addison. Ce dernier a connu un tournoi du tonnerre avec cinq buts et une mention d'aide. Il a d'ailleurs tenu à rendre hommage à ses compagnons de trio.
«Ils ont été spectaculaires dans leur façon de jouer, a-t-il dit. [Mes statistiques] ne m'ont pas surpris. J'ai juste pris ça une présence à la fois, un jour à la fois et je savais que de bonnes choses allaient arriver. Il suffisait de tout donner à chaque présence.»

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Comment se sont-ils sentis en soulevant cette fameuse coupe, emblème du hockey junior canadien?
«C'est incroyable. Je me dis la même chose chaque fois que je la revois. Tout le monde l'a soulevée et aussi de voir mon directeur général [Warren Rychel] si heureux, c'était fou, c'était génial», a raconté Sergachev.
«C'était bien, c'était un rêve. Tu veux réussir à conquérir le titre le plus important au niveau junior, de remporter la bataille ultime, gagner la coupe Memorial. Alors de le faire et de soulever ce trophée, c'était immense», a renchéri Addison.
En bon vétéran de 20 ans, Addison avoue qu'il n'était pas particulièrement nerveux pour le dernier match de sa carrière junior.
«Je ne dirais pas que c'était stressant, car de la façon qu'on voyait ça, c'était qu'on jouait notre dernier match et qu'on n'avait rien à perdre. On devait se présenter et tout donner pour nos coéquipiers», a indiqué l'attaquant.
Quant à Sergachev, il a trouvé un moyen d'utiliser la nervosité à bon escient.
«J'étais évidemment nerveux, mais il faut faire son boulot et on ne peut pas être super nerveux. Je l'étais, mais ça m'a aidé. Ma nervosité est devenue ma confiance. On n'a fait que notre travail, on les a muselés, on a marqué de gros buts en avantage numérique et pour plusieurs, c'est le meilleur match qu'on ait joué», a-t-il dit.
Que leur équipe ait été négligée les aura, en fin de compte, motivés au plus haut point.
«C'était notre aréna, nos fans et en étant les négligés, on était perçus comme l'équipe la plus faible. On espérait sortir en lion, montrer qu'on ne voulait pas que participer, mais qu'on voulait tout rafler», a souligné Addison, choix de septième tour du Tricolore en 2015.
Et c'est ce que les Spitfires ont fait, avec quatre victoires en quatre matchs.