Pacioretty

MONTRÉAL - Ce n'est pas un secret, le fait de jouer pour les Canadiens vient avec une certaine pression.

Et pour ceux qui défendent le filet des Montréalais ou qui arborent le légendaire «C» sur leur chandail, la pression est encore plus grande.
Donc lorsque vous êtes capitaine des Canadiens et que vous et votre équipe avez connu des difficultés - autant sur la feuille de pointage qu'au classement général - on pourrait penser qu'un changement de décor pourrait être nécessaire.
Mais pour Max Pacioretty, ce n'est pas du tout le cas.
Le 9 avril, lorsqu'il s'est adressé aux médias pour une dernière fois cette saison, il a réitéré son amour pour la ville qu'il considère son chez-soi depuis 2008-2009.
«J'aime ça ici. Je vais probablement toujours vivre dans cette ville d'une façon ou d'une autre. J'aime tout à propos de la ville et j'aime jouer au hockey ici, ma famille aime ça ici. On est très à l'aise avec la façon de vivre des gens d'ici, a souligné Pacioretty, qui a inscrit son 10e but en prolongation en carrière le 11 novembre contre Buffalo, enregistrant un nouveau record d'équipe.
«Ça m'a certainement pris du temps à m'y habituer au début. Je n'irais pas jusqu'à dire que c'était un choc culturel, mais c'est un endroit spécial avec un style de vie plutôt européen. Je n'ai pas vraiment compris ça lorsque je suis arrivé ici, étant plus jeune et venant des États-Unis et ses grandes villes comme Manhattan. Mais je suis tombé en amour avec cette ville - moi, ma famille, mes enfants, ma femme. Que je joue ici ou non, Montréal sera toujours chez moi.»

Les questions étaient légitimes. On a pu lire et entendre que les fans jetaient le blâme sur Pacioretty pour les difficultés de l'équipe, et utilisaient son rendement offensif cette saison - 37 points (17B-20A) en 64 matchs, son plus bas total depuis 2010-2011 - en évidence.
Mais de la façon dont Pacioretty le voit, sa relation avec les partisans montréalais est plus forte que jamais - et il n'a pas de problème à faire face à la musique lorsque les temps sont plus durs.
«Je suis dans la ville chaque jour, et si ce n'était pas positif, je ne serais pas en ville chaque jour. J'obtiens tellement de soutien des fans. Ils me disent qu'ils m'apprécient. Je n'ai jamais eu une rencontre négative avec un fan… Je sais que ç'a été une année très difficile pour l'équipe et pour moi-même, et je prends l'entière responsabilité pour ça, a dit Pacioretty, qui avec Alexander Ovechkin est le seul autre joueur de la LNH à avoir réussi au moins cinq saisons de 30 buts depuis 2011-2012.
«Je ne vais jamais chercher d'excuses pour moi-même ou essayer de me faire mieux paraître.»
«Si tu m'avais dit lorsque j'avais 10 ans que je serais un jour capitaine des Canadiens de Montréal, je ne crois pas que je t'aurais dit "Oui, mais je ne veux pas parler aux journalistes après une défaite." Ça fait partie du métier; j'aime ça, a ajouté Pacioretty, qui a atteint le plateau des 600 matchs disputés - tous avec les Canadiens - en décembre.
«J'ai toujours dit que je ne me souciais pas de la pression, de la critique ou du fait de devoir parler aux médias. Je peux en prendre.»

Le meilleur marqueur des Canadiens cette saison, Brendan Gallagher, a reconnu que la saison 2017-2018 ne s'est pas déroulée comme prévu pour Pacioretty, mais qu'il n'était pas le moindrement inquiet de sa capacité à rebondir et d'apprendre de ce qu'il a vécu.
«Ç'a n'a pas été facile pour lui, évidemment. Il va être le premier à le reconnaître, a admis Gallagher, coéquipier de Pacioretty depuis ses débuts dans la LNH en 2012-2013.
«Lorsque tu traverses des moments difficiles, tu apprends beaucoup à propos de toi-même et tu apprends beaucoup à propos de ton caractère. Je suis certain que Max va être correct.»
Pour rendre les choses encore plus difficiles, l'ailier de 29 ans a dû quitter le match du 2 mars face aux Islanders et n'est pas revenu au jeu par la suite, ayant subi une blessure au genou. Cette blessure est peut-être survenue après la date limite des transactions, mais les rumeurs à propos de son futur ont persisté - et Pacioretty a admis que tout ce bruit avait fini par l'épuiser.
«Tous les joueurs aimeraient dire qu'ils sont des superhéros, que ça ne les tracasse pas, mais on est tous humains. J'étais frustré à propos de mon jeu, au point où les rumeurs étaient tout autour de moi. Je l'ai dit plusieurs fois, j'aime jouer à Montréal, et je retire beaucoup de fierté à jouer ici, a indiqué Pacioretty, en ajoutant qu'il était apte à reprendre l'entraînement sans restriction pour sa préparation estivale.
«J'ai connu beaucoup de succès à Montréal et j'en suis très fier.»

Pacioretty entend maintenant voir ce qui n'a pas fonctionné alors qu'il passera l'été à se préparer pour une meilleure saison en 2018-2019.
«Je crois que la seule façon de s'en sortir, c'est de se regarder tout le monde dans le miroir et de juger honnêtement nos performances. On va avancer si tout le monde se met dans le même état d'esprit», a-t-il conclu.