Marc Bergevin

MONTRÉAL - Son équipe ne se trouve pas dans la situation espérée, mais il en faudra plus pour que le directeur général des Canadiens, Marc Bergevin, jette l'éponge.

C'est ce qui ressort du point de presse qu'il a tenu, dimanche, à la mi-saison.
«On n'a pas lancé la serviette, mais c'est certain qu'on a beaucoup de pain sur la planche», a-t-il dit.
Un tas de raisons explique la fiche du club, qui ne lui permettrait pas de participer aux séries éliminatoires si elles commençaient aujourd'hui. Mais Bergevin a refusé de montrer des joueurs du doigt. Il a surtout parlé d'inconstance généralisée.
«Il n'y a pas un facteur en particulier qui nous a menés là où on est aujourd'hui. En général, c'est une question de constance. On a manqué de constance dans notre jeu. On a eu quelques bons moments, de mauvais départs, d'autres bons moments puis on retourne à de mauvaises habitudes qui nous ont coûté des matchs. On est dans une situation difficile aujourd'hui, mais on n'a pas perdu espoir», a-t-il affirmé.
Oui, Carey Price a connu un début de saison difficile, oui Jonathan Drouin est encore en train d'apprendre au centre, oui, l'absence de Shea Weber fait mal et oui, les carences offensives de Max Pacioretty n'ont pas aidé. Mais le D.G. ne cherche pas d'excuse. Il croit en son équipe, car il l'a aussi vue faire de très belles choses.
«Est-ce que je crois que c'est possible (de faire les séries)? Oui. Mais il y a des choses qui doivent changer. J'ai vu des matchs qui démontrent qu'on peut le faire», a indiqué Bergevin.
Une chose est sûre, c'est que le jour où l'architecte du club voudra tout reconstruire est loin d'être arrivé. D'ailleurs, Bergevin préfère le mot «reset» au mot «reconstruction». Mais ni l'un ni l'autre n'est au menu pour le moment.
«Je suis un fighter, je vais me battre jusqu'à la dernière minute. Et j'ai entendu mes entraîneurs et joueurs dire la même chose», a-t-il mentionné.
Pour ce faire, les joueurs devront être à la hauteur des attentes, ce qui n'a pas été le cas pour certains jusqu'à maintenant, a admis le D.G. Mais ces joueurs n'ont pas été à la hauteur de leurs propres attentes également, a-t-il précisé.
La parité dans la Ligue ajoute aussi un niveau de difficulté à la tâche. Le manque de joueurs disponibles sur le marché également.
«Dans un monde idéal, est-ce que j'aimerais ajouter un morceau pour les aider? Évidemment. Mais de sacrifier le futur et prendre de grosses chances avec le plan à long terme de l'organisation, je ne suis pas prêt à le faire. Pour la solution à court terme, il n'y a personne à ma connaissance qui viendra et fera changer les choses», a poursuivi le directeur général, qui a également rappelé que si les séries commençaient aujourd'hui, sept des équipes qui y seraient ne l'étaient pas l'an passé, ce qui démontre la fine ligne entre chacune d'elles.
Bergevin n'a pas à regarder trop loin pour voir des équipes qui ont réussi à faire un virage à 180 degrés depuis l'an passé, sans tout changer leur formation.
«Je regarde Tampa Bay et les compare à l'an passé. Ils n'avaient pas Steven Stamkos pour la majorité de l'année. Ils n'ont pas fait grand-chose cet été, mais Stamkos est revenu et ils sont maintenant au sommet de la LNH. Ça ne prend pas beaucoup pour changer une équipe d'un côté ou de l'autre. On a de jeunes joueurs qui arrivent et qui s'améliorent, malgré notre première moitié de saison, a-t-il souligné.
«Je vois beaucoup de choses dans le jeu d'Artturi Lehkonen qui aident l'équipe. Charles Hudon a eu des hauts et des bas, mais il a démontré de belles choses et il est encore jeune. Nikita Scherbak, depuis son retour de blessure, s'en va dans la bonne direction. [...] On a beaucoup de jeunes joueurs qui s'en viennent et qui peuvent faire la différence dans cette organisation. Mais avec la parité dans la Ligue, c'est difficile pour moi de faire des promesses.»
Par ailleurs, Bergevin est allé voir Victor Mete à l'œuvre au Championnat mondial de hockey junior à Buffalo dans les dernières semaines et il a bien aimé ce qu'il a vu de lui.
«L'expérience qu'il a acquise là-bas restera avec lui pour toujours et l'aidera à progresser comme jeune défenseur, a-t-il dit.
«Il peut nous aider et on regarde autant à court qu'à long terme avec lui. Il ne faut pas oublier le début de saison qu'il a eu. On sera patient avec lui et on va essayer de lui donner le plus de temps de jeu possible pour l'aider à continuer son développement.»
Bergevin a indiqué que le jeune défenseur de 19 ans restera «probablement» à Montréal jusqu'à la fin de la saison.