Marie-Philip Poulin

MONTRÉAL - Les joueuses des Canadiennes de Montréal n'ont qu'un objectif cette saison : reconquérir la coupe Clarkson qui leur a glissé entre les doigts l'an dernier.

Balayant tout sur leur passage en 2015-2016 dans la Ligue canadienne de hockey féminin, les Canadiennes semblaient intraitables au cours de la dernière campagne. Après une récolte de 20 victoires en 24 sorties en saison régulière et une qualification passablement facile à la finale de la coupe Clarkson, une victoire de la formation montréalaise paraissait acquise selon plusieurs. Cependant, l'Inferno de Calgary avait d'autres plans et c'est plutôt les Albertaines qui ont quitté Ottawa avec le championnat.

Cette difficile défaite de 8 à 3 encore fraîche dans leur mémoire - même si elle est survenue il y a sept mois - les Canadiennes n'en peuvent plus d'attendre l'occasion de se reprendre. Et la première étape dans ce processus surviendra samedi lorsque les Montréalaises amorceront leur calendrier régulier à Brampton, face au Thunder.

« Nous avons très hâte de recommencer, surtout après avoir échappé le championnat de cette façon. C'est très motivant de revenir et de remettre toutes les pièces ensemble. Nous avons beaucoup de choses sur lesquelles bâtir de l'an dernier. Nous avons un bon mélange de joueuses d'expérience et de recrues. La chimie commence déjà à s'installer », mentionne la directrice générale des Canadiennes, Meg Hewings. « Nous avons très hâte d'affronter les autres formations de la Ligue pour voir ce que la compétition a à offrir. Le calibre de la Ligue a encore augmenté cette saison et toutes les équipes se sont améliorées. Je ne crois pas que nous avons déjà vu une ligue aussi forte dans l'histoire du hockey féminin. »

Lauriane Rougeau

Lorsque vous comptez encore dans vos rangs les quatre meilleures marqueuses du circuit [Marie-Philip Poulin, Ann-Sophie Bettez, Kim Deschênes et Caroline Ouellette], la détentrice du titre de joueuse la plus utile à son équipe de la ligue [Poulin], de même que la gardienne de but de l'année du circuit [Charline Labonté], tous les espoirs sont permis pour les Canadiennes de remporter cette saison un premier championnat depuis 2011-2012. De plus, avec 18 joueuses de retour cette année, ce désir de rédemption sera omniprésent dans le vestiaire et cette familiarité sera bénéfique autant sur la glace qu'à l'extérieur.

« Avec la fin de saison qu'on a connue, c'est une source de motivation de plus. Les recrues amènent une source d'énergie de plus au groupe de vétérans et tout le monde est excité pour la nouvelle saison. Avec les pratiques et le camp d'entraînement qu'on a eues, nous avions beaucoup d'énergie et nous avions toutes hâte de se revoir. On attend le début de saison avec impatience », atteste Marie-Philip Poulin, qui a mis la main sur l'Angela James Bowl à titre de meilleure pointeuse de la Ligue l'an dernier avec ses 23 buts et autant de mention d'aides pour un total de 46 points en 22 parties. « Chaque match va vraiment être important et difficile, on va avoir cette motivation supplémentaire venant du fait que chaque match sera un défi. On est tous conscientes que la Ligue s'est améliorée et chaque match contre chaque équipe sera important. »

Parmi les nouvelles joueuses au sein de la troupe de l'entraîneur-chef Dany Brunet, plusieurs d'entre elles proviennent de la dernière cuvée du dernier repêchage dont quatre de leurs cinq premières sélections : Sarah Lefort (1ère ronde), Cassandra Poudrier (2e ronde), Brittney Fouracres (4e ronde) et Marion Allemoz (5e ronde). D'ailleurs, Lefort retrouvera son ancienne coéquipière à l'Université de Boston, Marie-Philip Poulin, avec qui elle a évolué durant trois saisons dans le Massachusetts.

Meg Hewings & Sarah Lefort

Alors qu'elle sera la cadette de cette formation composée en grande majorité de joueuses possédant beaucoup de vécu, l'attaquante originaire d'Ormstown, au Québec, a bien hâte de démontrer qu'elle pourra poursuivre sur sa lancée dans ce nouvel environnement.

« Oui je suis la plus jeune dans l'équipe, mais je ne le ressens pas. Caroline Ouellette a 37 ans et ça ne parait même pas sur la glace. Elle m'a accueilli à bras ouvert dès mon arrivée. Je suis une joueuse qui peut toujours apprendre », souligne Lefort, qui est devenue l'an dernier la meilleure pointeuse de l'histoire des Terriers avec 183 points, brisant la marque précédente détenue par Poulin. « À chaque opportunité d'apprendre, je vois ça comme un défi. Les autres filles ont déjà de l'expérience, certaines de trois ou quatre Jeux olympiques. Aussi, juste le fait de jouer dans cette ligue-là, ça va être quelque chose de nouveau pour moi de voyager à presque chaque fin de semaine. Ça va être un apprentissage. L'éthique de travail est également différente parce que nous sommes sur la glace seulement que deux fois par semaine. »
Le signe de la stabilité sera également de mise à la ligne bleue des Canadiennes alors que cinq des membres de cette unité seront de retour en 2016-2017. Quelques changements ont toutefois été apportés à cette unité : Karrel Émard évoluera dorénavant à l'avant et trois recrues complèteront la brigade défensive, qui aura comme mission de freiner les attaques adverses devant Labonté et compagnie.

Les Canadiennes

« Nous avons un bon noyau de défenseures qui revient cette année avec Julie Chu, Cathy Chartrand, Carly Hill, Sophie Brault et moi. Nous avons aussi repêché trois bonnes jeunes en Cassandra Poudrier - qui a joué avec moi à Cornell - Brittney Fouracres et Mélanie Desrochers contre qui j'ai joué également à l'université durant une année », atteste Lauriane Rougeau, qui a amassé deux buts et 19 points l'an dernier, un sommet à la ligne bleue chez les Canadiennes. « Ce sont trois excellentes nouvelles joueuses qui se sont greffées au noyau qui viennent ajouter de la profondeur à la défensive que nous n'avions pas l'an passé. Pour nous, c'est sûr que nous sommes une équipe avec beaucoup de filles d'expérience, mais nous avons tellement une bonne chimie entre nous toutes. »

À une semaine de leur week-end d'ouverture locale au Centre Étienne-Desmarteau - les 22 et 23 octobre face aux Furies de Toronto - les Canadiennes sont prêtes à prendre d'assaut la LCHF de nouveau. Si les partisans ont autant de plaisir à les regarder jouer en observant les pièces de jeu qu'elles réalisent sur la glace, celles qui les exécutent sur la patinoire en ont tout autant. Trouver la recette de leurs succès ne nécessite pas de chercher de midi à 14 heures. Ce n'est donc aucunement surprenant de les voir autant dominer leurs adversaires match après match.
« À chaque fois que j'entreprends une nouvelle saison, je veux m'amuser et je veux m'améliorer à chaque match », conclut Poulin, qui a été nommée vendredi nouvelle capitaine des Canadiennes suite à un vote de ses coéquipières. « C'est ça la mentalité que j'aurai cette année et le fait de jouer avec des joueuses merveilleuses sera excitant. »