Radulov-Locker-Clearout

BROSSARD - La journée la plus difficile dans une saison - mis à part celle des tests physiques en début d'année, diront certains - est celle où l'on «vide le vestiaire». Un peu comme les écoliers qui vident leur pupitre et leur casier à la fin de l'année scolaire, les joueurs des Canadiens ont récupéré leurs effets personnels au Complexe Bell de Brossard et se sont réunis une dernière fois, lundi, deux jours après leur élimination aux mains des Rangers de New York.

Mais contrairement aux enfants, les porte-couleurs du Tricolore trouvent que leurs vacances commencent trop tôt. La déception et le sentiment d'inachevé étaient donc évidemment perceptibles chez tous les joueurs qui ont rencontré les médias pour la dernière fois de la saison 2016-2017 qui s'est terminée abruptement, alors que les attentes étaient si grandes.
«Je pense qu'on n'est même pas passé près d'où on aurait dû être. C'est une équipe qui était destinée à aller en finale, avec une bonne chance de gagner. Ce groupe est très, très proche de faire quelque chose de spécial et je pense qu'on le verra l'an prochain», a affirmé Steve Ott, qui aimerait bien être de retour l'an prochain.
Max Pacioretty admet pour sa part que la plaie est encore vive.
«Pendant la saison, on croyait sincèrement qu'on avait des chances. Et comme on y croyait vraiment, on sentait qu'on aurait pu gagner cette série. La pilule est difficile à avaler. On doit apprendre de ça et s'améliorer. La clé, c'est d'avoir la bonne mentalité, de travailler fort jusqu'à la fin et avec ça, ç'aurait pu tourner en notre faveur. Malgré tout, on ne doit pas trouver d'excuses et on doit accepter le fait qu'on n'a pas été à la hauteur. Comme groupe, on doit rebondir et affronter l'adversité de la bonne façon», a indiqué le capitaine.

Pacioretty, qui n'a pas trouvé le fond du filet en séries, a pris une partie du blâme pour la sécheresse à l'attaque de son équipe.
«Chaque fois que la rondelle ne rentre pas, les gens me disent de ne pas m'inquiéter du processus et que les résultats viendront d'eux-mêmes et j'ai réussi à le faire. Je dois tout de même faire un meilleur boulot avec ça, pour obtenir les résultats que je veux et que l'équipe veut. Je suis motivé à revenir, tout comme je le suis chaque année lorsqu'on n'atteint pas notre objectif ultime. Je serai prêt à revenir et prêt à devenir un meilleur joueur, un meilleur coéquipier et un meilleur capitaine», a ajouté Pacioretty.
Radulov reviendra-t-il?
Bien sûr, la grande majorité des questions posées à Alexander Radulov étaient en lien avec l'échéance de son contrat puisqu'il pourrait devenir joueur autonome sans compensation le 1er juillet.
Mais d'abord, est-ce que Montréal est la destination numéro un pour sa prochaine saison?
«En ce moment oui, c'est mon équipe», a répondu le Russe du tac-au-tac.
Radulov a adoré la ville qu'il a appris à découvrir au cours des derniers mois.
«J'aime vraiment ça ici. Les gens sont gentils quand je les rencontre, que ce soit parce qu'ils veulent une photo ou un autographe», a-t-il dit.
Mais l'attaquant vedette a aussi été impressionné par tout ce qui entoure les Canadiens.
«C'est une des meilleures organisations au monde. Pas juste au hockey, mais aussi pour ses installations, les voyages, c'est de première classe. C'est incroyable. Et quand tu sautes sur la glace et que tu as 22 000 personnes qui t'encouragent - et que c'est encore plus fort en séries -, c'est gros. Tu veux ça tous les soirs», a-t-il mentionné.

Radulov affirme ne pas encore avoir discuté de contrat avec son agent. Il rappelle que le 1er juillet est encore loin. Mais il admet qu'il aimerait jouer à nouveau avec son bon ami Shea Weber, qui avait aussi été son coéquipier à Nashville, avec les Predators.
«C'est mon ami, d'abord et avant tout, et ce, depuis longtemps. C'est le gars qui m'a aidé à venir ici - Marc [Bergevin] lui avait parlé avant de contacter mon agent. J'aime être dans la même équipe que lui, en espérant qu'on puisse arranger ça et que je serai ici [l'an prochain]», a dit Radu, qui a conquis le cœur des partisans en peu de temps.
Et il n'y a pas que les fans du Tricolore qui ont été conquis par l'électrisant Radulov. Ses coéquipiers aussi. C'est pourquoi ils espèrent tous son retour.
«J'ai vraiment aimé jouer avec Radu. Je ne pouvais demander mieux comme compagnon de trio. Il travaillait fort, faisait des beaux jeux et était capable de m'aider à marquer, particulièrement au début quand les choses n'allaient pas comme je le voulais. Radu a joué un rôle important au sein de notre équipe et on veut le ravoir l'an prochain», a indiqué Pacioretty.
Même son de cloche du côté de Phillip Danault.
«Oui, il a un talent incroyable, mais il apporte tellement d'énergie et d'émotions au jeu qu'il est impeccable. Des joueurs comme ça, il n'y en a pas à tous les coins de rue. Je souhaite qu'il revienne», a dit le Québécois, une des plus belles surprises de la saison chez les Canadiens.
Quant à Weber, il s'est donné comme mission de convaincre son ami Radu de rester à Montréal.
«Je pense honnêtement qu'il veut rester. Je crois qu'il aime vraiment ça ici. Il a évidemment été un morceau important de l'équipe. Je ne sais pas ce que l'été nous réserve, mais on va continuer à parler et je vais faire de mon mieux. Je vais voir ce que je peux faire et s'il ne revient pas, ce sera de ma faute!» a dit l'imposant défenseur en riant.
Markov, pour toujours
Le contrat du vétéran Andrei Markov expirera également le 1er juillet. Si ce n'était que de lui, il serait, disons, très longtemps à Montréal.
«J'aimerais jouer ici pour le reste de mes jours, s'est esclaffé le général à la ligne bleue. J'ai toujours été ici et je finirai probablement ma carrière ici. Ma famille aime la ville et moi aussi. Ma priorité est de terminer ma carrière à Montréal et je ne pense pas encore à y mettre un terme. J'ai hâte à la prochaine saison.»
Regard vers l'avenir
Le dernier chapitre de la campagne 2016-2017 a donc été écrit avec cette dernière journée des médias et les joueurs voudront rapidement tourner la page sur cette défaite difficile.
Du repos et des moments en famille seront probablement au programme de tous les joueurs pour les prochains jours, avant que ceux-ci ne retournent au travail, plus motivés que jamais à ne pas répéter cette fin de saison décevante dans un an.
Mais avec l'éclosion de joueurs comme Danault, Paul Byron et Artturi Lehkonen et un Carey Price au sommet de son art, ils n'auront pas à chercher bien loin pour trouver des points positifs qui les motiveront à se dépasser encore plus cet été et lors de la saison à venir.
«Plusieurs jeunes ont joint l'organisation au cours de l'année et ont très bien joué. Je crois que l'avenir de l'organisation est prometteur», a conclu Tomas Plekanec.