Le CH à coeur - Annakin Slayd
par Staff Writer / Montréal CanadiensL’auteur d’un trio d’hymnes sur les équipes sportives montréalaises maintenant très connus, ce n’est pas un secret pour personne qu’Annakin Slayd a le CH à cœur, tandis que ses vidéoclips ont atteint le cap du million en ligne depuis 2010. L’équipe du canadiens.com a récemment rencontré le rappeur montréalais pour savoir d’où vient sa passion pour le Tricolore, et nous n’avons pas eu besoin de sortir notre dictionnaire pour comprendre que créer des mélodies et demeurer aux côtés de ses équipes dans les bons et mauvais moments vont de pair pour lui.
Tu es partisan des Canadiens depuis quand?
ANNAKIN SLAYD : J’ai été partisan toute ma vie. Comme tout le monde au Québec, j’ai été élevé avec l’héritage des Canadiens. Mon père est comme n’importe quel père et il nous disait toujours : « Oh, vous ne connaissez rien sur les coupes Stanley! Je la voyais à chaque année! » Mais je me souviens enfant d’avoir regardé le parcours vers la coupe de 1986 et je me rappelle très bien de celui de 1993 parce que j’étais adolescent à l’époque. Je ne suis pas allé à la parade au centre-ville, mais je viens de Laval et une parade spéciale avait été organisée chez nous un mois plus tard avec tous les joueurs locaux. Je me souviens d’avoir touché la coupe, d’avoir rencontré certains des joueurs et d’avoir fait autographier mon chandail. Je crois que si vous avez grandi au Québec, il y a d’excellentes chances que vous deveniez partisan des Canadiens à un certain point. C’est dans notre sang, je crois.
Quel est ton plus beau souvenir des Canadiens?
AS : C’est drôle parce que depuis que j’ai commencé à écrire ces chansons, je me suis retrouvé dans des scénarios auxquels je n’aurais jamais imaginé être, j’ai rencontré des joueurs que je n’aurais jamais pensé rencontrer, j’ai appris à en connaître personnellement et j’ai même été en spectacle au Centre Bell. Lorsque vous êtes jeune et que vous devenez artiste, jamais vous ne vous diriez : « Un jour je serai à l’œuvre au Centre Bell durant un match de hockey et tous les partisans des Canadiens seront là. » Ce sont des choix faciles [pour mes plus beaux souvenirs] parce qu’ils sont incroyables. En plus de toutes les occasions où j’ai travaillé avec la Fondation des Canadiens pour l’enfance et où j’ai joué au hockey de rue avec les Anciens, ça a été très amusant.
Sur la glace, le retour de Saku Koivu après son cancer était gros. Pour notre génération, si vous enlevez les coupes, je crois qu’un moment comme celui-là a été un des plus importants. Mais même la saison dernière, je crois que le but en échappée de P.K. [Subban] contre Boston en séries a été un des plus excitants depuis que [Éric] Desjardins a marqué le but vainqueur lors du deuxième match de la finale en 1993. Ça a été mon but marquant pendant des années. Ça a été le meilleur but que j’ai vu, mais celui de P.K. est pas mal là aussi. Il y a eu quelques moments au cours des dernières années qui ont été très importants.
As-tu déjà un jour rêvé de jouer pour le Tricolore? Jouais-tu au hockey dans ta jeunesse?
AS : Non parce que je jouais plus au baseball quand j’étais jeune. Nous n’avions pas beaucoup d’argent et jouer au hockey est tellement cher, donc je n’ai pas joué souvent dans ma jeunesse. Mais j’ai commencé à le faire au cours des dernières années. Croyez-le ou non, j’ai appris à jouer à Los Angeles. (rires) Un de mes amis là-bas jouait dans une ligue de garage et il m’avait confié que c’était une excellente façon de rencontrer d’autres Canadiens qui travaillent dans l’industrie. Je lui ai répondu : « Je n’ai pas patiné depuis l’âge de huit ans. Je suis terrible! » Mais il m’a dit que ça ne dérangeait pas, qu’il me prêterait de l’équipement, d’aller sur la glace et que je m’arrangerais. C’était désastreux les premières fois mais au cours de la dernière année, j’ai commencé à jouer deux fois par semaine et maintenant je suis capable de suivre le rythme. Je ne suis pas bon, mais c’est un bon entraînement. Je suis capable de réussir quelques jeux, marquer quelques buts… C’est en réalité une des choses les plus amusantes que j’ai faites jusqu’à présent dans ma vie, commencer à jouer au hockey dans la trentaine – assez fou!
Quel était ton joueur préféré dans ta jeunesse?
AS : Je n’en ai jamais eu un seul en particulier. J’aimais Mats Naslund quand j’étais enfant, Chris Chelios aussi, mais j’ai toujours été un gars d’équipe. Autant j’apprécie les joueurs lorsqu’ils sont ici, selon moi c’est le logo et l’équipe qui compte réellement et les joueurs sont là pour ces deux choses. Au bout du compte, j’essaie d’éviter de m’attacher aux joueurs. Il y a certains gars qui ont été ici récemment que j’aime beaucoup, et je me sens privilégié de dire que P.K. est un ami. Non seulement est-il un ami, mais aussi un grand joueur - [Max] Pacioretty aussi. J’adore ces gars.
D’où t’es venue l’inspiration pour ta chanson « Rock The Sweater »?
AS : Les idées viennent d’un peu partout, mais pour « Rock the Sweater » en particulier, je savais que si je faisais une chanson pour la troisième fois [sur les Canadiens], elle devrait être très bonne. Je n’y pensais pas trop au début, ces choses surviennent souvent de nulle part, et tout d’un coup j’ai commencé à penser au Chandail de hockey, le film animé de Roch Carrier que nous aimions tous regarder dans notre jeunesse. Je me rappelle m’être dit que si je pouvais trouver un moyen de l’utiliser comme thème et créer une bonne trame sonore avec, je pourrais surement créer quelque chose d’intéressant. Quelque chose concernant l’importance du chandail parce que c’est ça l’histoire, comment le personnage se sent moins important lorsqu’il ne porte pas son chandail de Maurice Richard. Ça démontre à quel point le logo et le chandail sont légendaires et je voulais l’exprimer dans une chanson. J’ai donc envoyé le dessin animé à un de mes réalisateurs et il a créé cette incroyable mélodie. Le reste est venu naturellement comme le fait que porter ce chandail nous donne différents pouvoirs, tout dépendamment celui qu’on a. [Alex] Galchenyuk a vraiment aidé lorsqu’il a embrassé le logo après avoir marqué, parce que c’est exactement l’idée principale partagée dans ce vidéoclip.
Est-ce que cela a été facile de convaincre toutes ces différentes personnalités d’apparaître dans le vidéoclip?
AS : Pour la majorité oui. Certains ont répondu plus rapidement que d’autres, mais tout le monde est occupé. C’est drôle parce qu’un gars comme Viggo Mortensen, qui est une grosse vedette d’Hollywood, a été le premier à m’envoyer sa vidéo – il a été le premier à accepter et à m’envoyer son clip. Il y a des personnes en ville qui sont des amis proches et ils ont pris plus de temps à répondre que Viggo et Viggo ne me connaît aucunement. Peut-être connaissait-il mes chansons! Vous pouvez voir à quel point certains sont des passionnés.
Considères-tu tes chansons comme des porte-bonheur pour le Tricolore?
AS : Je ne mentirais pas, j’attendais de voir ce qui allait arriver contre Tampa avant de dévoiler la plus récente vidéo. Je savais qu’il y avait quelque chose de spécial avec cette équipe l’année dernière, donc lorsque nous avons éliminé Tampa, je me disais que l’équipe irait loin et qu’elle remporterait le championnat dans l’Est avec tous ces morceaux. En plus nous jouions contre Boston – c’était rendu une décision facile. J’allais dévoiler la chanson et peu importe si nous allions gagner ou perdre, ce serait bon pour tout le monde parce que les partisans l’aimeraient et je pourrais vivre de ça pendant quelques semaines. (rires) Honnêtement, je crois que si mes chansons étaient des porte-bonheur, nous aurions déjà remporté la coupe Stanley. (rires) La chose la plus importante est que les partisans l’aiment et les joueurs m’ont dit qu’ils l’adorent tout autant. C’est tout ce que je veux.
T’attendais-tu à ce que « Rock the Sweater » aille un tel impact sur les partisans?
AS : Je suis toujours surpris. « Feels like ‘93 » a été très gros pour moi aussi, alors je me disais que si je pouvais égaler ce succès avant « Rock the Sweater », je serais très chanceux. Et je crois que je l’ai fait, au moins d’une certaine façon. Je crois être chanceux que les gens embarquent dans ces chansons de la manière qu’ils le font. Vous devez être talentueux aussi, mais la chance et le timing sont tellement importants et ils l’ont été pour ces trois chansons. J’ai été très chanceux que les gens aient autant embarqué.
Propos recueillis par Hugo Fontaine.
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