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MONTRÉAL - En février dernier, Josh Gorges et Jake Evans se sont assis pour discuter autour d'une tasse de café au Centre Bell.

C'est au cours de cette conversation que Evans a révélé son admiration pour l'adjoint au capitaine Brendan Gallagher. D'ailleurs, Gorges est très bien placé pour en parler.

Gallagher a vécu avec Gorges et sa femme, Maggie, sur la Rive-Sud lors de ses deux premières saisons en carrière dans la LNH.

En écoutant Evans parler de son ancien colocataire, Gorges, aujourd'hui âgé de 35 ans et père de deux enfants, s'est remémoré plusieurs souvenirs de l'époque qu'ils étaient coéquipiers.

« C'est presque surréaliste d'être assis ici et d'avoir cette conversation avec toi à son sujet. Il est dans la Ligue depuis si longtemps et c'est quelqu'un que tu admires, et je comprends. C'est le genre de joueur que les jeunes devraient prendre en exemple et se dire ''C'est comme ça qu'on fait''», a déclaré Gorges, qui a récemment visité Montréal dans le cadre du Camp de rêve annuel des Canadiens. « C'est drôle parce que lorsqu'il est arrivé, j'étais le joueur le plus âgé. Et de penser qu'il a atteint ce statut, c'est un peu drôle pour moi, car je le vois toujours comme mon petit frère qui n'a toujours pas vieilli. »

Pause-café : Jake Evans et Josh Gorges

Évidemment, Gallagher a pris beaucoup de maturité, au point même d'être considéré l'un des joueurs les plus travaillants et courageux de la Ligue.

Et ses statistiques parlent d'elles-mêmes, alors qu'il a réalisé deux saisons consécutives de 30 buts lors des campagnes 2017-2018 et 2018-2019, et trois saisons consécutives de 20 buts ou plus, incluant cette saison.

Mais Gorges aura toujours un faible pour le Gallagher qui a réussi à percer l'alignement du grand club lors du camp d'entraînement il y a plus de sept ans.

« C'était l'un des meilleurs gars. Lorsque j'ai annoncé la nouvelle à ma femme, je lui ai dit: '' Il y a un jeune qui va faire l'équipe et il va habiter avec nous. '' J'avais déjà dit aux entraîneurs que c'était correct alors ma femme n'a pas vraiment eu le choix », a dit Gorges en riant. « Je ne sais pas ce qu'elle a ressenti à ce moment. Elle m'a toujours soutenu alors elle m'a dit: ''Ok, on va voir comment on se débrouille.'' Et il s'est très bien intégré. Il était comme un membre de la famille. »

Même si 4 200 km séparent les deux hommes durant la majeure partie de l'année, ce lien "familial" est toujours aussi présent aujourd'hui.

Ils ont toujours demeuré en contact.

« Ma femme lui parle encore tout le temps. On reste en contact avec lui. C'est drôle, on le voit comme un petit frère. Je lui envoie toujours des messages textes après les matchs si je vois quelque chose pour lui dire: ''Qu'est-ce que tu faisais sur ce jeu? Pourquoi as-tu fait ça? Pourquoi restes-tu plus de 30 secondes sur la glace? Débarque de la glace, je te l'ai déjà dit. '' On parle toujours de ce genre de choses », a mentionné Gorges. « C'est drôle de penser qu'il est le gars avec qui tu pourrais avoir cette relation. »

Gorges a expliqué à Evans à quel point il a été important pour lui d'être bien encadré par un vétéran lors de ses débuts avec San Jose en 2005-2006.

Il a eu la chance d'inverser les rôles et d'être le mentor de Gallagher.

« Je raconte cette histoire tout le temps. Lorsque j'étais une recrue, Scott Hannan m'a pris sous son aile et il m'a montré les rudiments du métier, comment agir et comment se préparer lorsque tu es jeune. Je pense avoir fait beaucoup de chemin grâce à ce genre de choses, et c'est important que les vétérans s'occupent des jeunes joueurs », a expliqué Gorges. « Tu vas bientôt le faire dans la LNH. Il y a des jeunes qui vont monter et tu vas te rappeler: '' Gally m'avait amené ici et il m'avait facilité la vie.'' C'est un devoir de le faire pour la prochaine génération. »

Gallagher et Gorges sous micro au tournoi de baseball

Selon le vétéran de 13 saisons dans la LNH, le fait de prendre un jeune sous son aile a une valeur inestimable.

« Je pense que c'est le genre de choses qu'on oublie, mais c'est important pour qu'une équipe connaisse du succès », a expliqué Gorges. « Il s'agit d'aider un nouveau venu ou un jeune pour l'aider à se sentir à l'aise. »

Et si quelques coéquipiers parviennent à se rapprocher autant que Gorges et Gallagher, peut-être auront-ils un jour leur propre histoire de "Jerry Rice" à partager.

Apparemment, c'était le surnom de Gorges à la maison…

« On avait l'habitude de plaisanter tout le temps lorsque j'étais beaucoup plus jeune à propos de pratiquer d'autres sports », a expliqué Gorges. « Je disais que s'il me laissait un peu de temps, je serais en mesure de jouer dans différentes ligues et pratiquer plusieurs sports. Il riait toujours de moi et il me disait: ''Tu es trop lent, tu es trop vieux, tes genoux ne fonctionnent pas. '' Et j'ai cité l'exemple: ''Regarde Jerry Rice. Il n'était pas le plus rapide, il n'était pas le plus grand.'' Et il me répondait: ''Tu te compares à Jerry Rice?'' Et je lui répondais: ''Non, je ne me compare pas à Jerry Rice.'' Alors chaque fois qu'on parle d'autres sports, il est comme: '' Ok, Jerry Rice! Ok, Jerry Rice!''. C'est donc de là que vient l'histoire. »

C'est le genre d'information qu'on aime apprendre.