Jakub Jerabek

MONTRÉAL - Jakub Jerabek n'a jamais mis les pieds à Montréal, mais il en a beaucoup entendu parler.

C'est parce que le défenseur tchèque de 25 ans, qui a signé un contrat d'un an à titre de joueur autonome avec les Canadiens lundi, a les dernières années à peaufiner son jeu sous la tutelle de son compatriote Jaroslav Spacek, qui a longtemps œuvré comme défenseur dans la LNH.

En fait, les deux arrières tchèques se connaissent depuis un bon bout, alors que leur amitié date du temps où Spacek jouait en Amérique du Nord, avant de retourner à la maison.
«Quand j'étais dans la LNH, je m'entraînais presque tout l'été à Plzen avec notre équipe locale, où Jakub a grandi et où il a également joué. C'est là qu'on s'est rencontrés», s'est rappelé Spacek, qui a joué un total de 880 matchs dans la LNH, dont 145 matchs avec le Tricolore.
«Il regardait nos entraînements. Je patinais avec [l'ancien de la LNH et actuel entraîneur-chef du HC Plzen] Martin Straka. Puis, quand j'ai fini ma carrière dans la LNH avec les Hurricanes de la Caroline en 2012, je suis revenu à la maison et j'ai travaillé avec les défenseurs. J'ai travaillé avec Jakub les quatre années suivantes, avant qu'il parte pour la KHL la saison dernière», a-t-il ajouté.
Spacek, qui est maintenant entraîneur adjoint avec Plzen et l'équipe nationale tchèque, est ravi de voir son ancien élève passer à la prochaine étape de sa carrière, alors qu'il se prépare à se battre pour une place dans la formation des Canadiens. Il croit fermement que le défenseur de l'année en 2016 dans la Ligue tchèque Extraliga a les habiletés et l'intelligence hockey pour gérer l'inévitable courbe d'apprentissage qui vient avec le fait de jouer sur une plus petite patinoire. C'est une chose que Jerabek n'a pas expérimentée depuis qu'il a pris part au Championnat mondial junior de 2011, à Buffalo.
«Il était l'un des candidats pour faire l'équipe pour la Coupe du monde de hockey l'automne dernier. Il peut être prêt. Il aime travailler et il apprend rapidement. Si on lui donne un peu de temps et qu'on lui fait confiance, il livrera la marchandise, a dit Spacek, avant de s'étendre sur quelques atouts de Jerabek sur la glace.
«Je crois qu'il a une très bonne première passe. Il a commencé à jouer de manière un peu plus physique. Il sait quoi faire avant que la rondelle vienne à lui. Ça fait de lui l'un des meilleurs jeunes défenseurs tchèques. J'ai vu de très grands progrès chez lui et il est au sommet de son art en ce moment.»
Selon Jerabeck, cela est dû en grande partie aux conseils de Spacek et de Straka à Plzen et à sa décision d'aller en Russie pour passer la saison 2016-2017 avec le Vityaz de Podolsk, dans le but de se frotter à une meilleure opposition.
«Après avoir passé six ou sept ans dans mon patelin, il était temps de lui dire au revoir et de passer au niveau suivant, car la KHL est différente. Quand j'y repense, je me dis que c'était le bon choix, a admis Jerabeck, qui a participé au Match des étoiles 2017 de la KHL et qui a amassé 34 points en 59 matchs la saison dernière.
«Les gars sont plus rapides et plus talentueux que dans la Ligue tchèque. Ç'a été la plus grande différence entre les deux.»
Est-ce que ce changement rapportera des dividendes à Jerabek lorsque viendra le temps d'impressionner la direction des Canadiens? Ça reste à voir. Mais il ne fait aucun doute qu'il souhaite se tailler une place avec le grand club cet automne.
«Je pense que la LNH est la meilleure ligue au monde, sans hésitation. Si j'ai une chance d'y aller et de jouer avec les joueurs d'élite, c'est la meilleure chose que je puisse faire. Quand la chance d'aller à Montréal s'est offerte, je n'ai même pas pris le temps d'y penser. Il y a beaucoup de bons joueurs dans cette équipe, par contre. Je vais me battre pour avoir ma chance, travailler fort et espérer y parvenir», a dit Jerabek.
D'ici là, Jerabek en sera à sa deuxième participation de suite au Championnat du monde de hockey ce printemps, alors qu'il représentera son pays avec un autre grand joueur tchèque en Tomas Plekanec. En tant que résident permanent de Montréal depuis 12 ans, le vétéran joueur de centre sera une belle ressource que Jerabek pourra consulter durant ce tournoi annuel.

Jakub Jerabek

«J'ai parlé de Montréal avec Jaroslav et j'espère en discuter avec Tomas également. Jaroslav a dit que c'était une organisation et une ville fantastiques avec de bonnes personnes», a mentionné Jerabek, qui a inscrit cinq mentions d'aide en huit rencontres lors de sa première présence avec l'équipe senior de la République tchèque en 2016.
Jerabek aura sans aucun doute une grande visite guidée à son arrivée au Canada, qui devrait être à la fin du mois d'août. Après les Championnats du monde, il prendra un repos bien mérité avant de reprendre l'entraînement à Plzen, en vue de son grand départ.
Avec quatre mois à faire d'ici le camp d'entraînement, il aura amplement le temps de se préparer pour le défi qui l'attend - un défi qu'il acceptera sans sourciller.
«Je suis vraiment excité parce que je pense que beaucoup de gens ne me connaissent pas encore. J'ai juste à m'assurer de faire une belle première impression», a conclu Jerabek.