Mark Streit

MONTRÉAL - À 39 ans, presque 40, Mark Streit aurait pu accrocher ses patins cet été, d'autant plus qu'il a remporté la coupe Stanley avec les Penguins de Pittsburgh en juin. Mais la possibilité de porter à nouveau l'uniforme des Canadiens et la passion du hockey qui est toujours en lui ont eu le dessus. C'est pourquoi le vétéran défenseur est plus qu'emballé d'être de retour après avoir signé un contrat d'un an, mardi.

«Je suis très heureux et très fier d'être un joueur des Canadiens encore une fois. C'est très spécial pour moi», a-t-il dit d'emblée lors de sa conférence téléphonique, en direct de la Suisse, où il passe l'été.
Lorsque son agent lui a fait part de l'intérêt des Canadiens, le Suisse a tout de suite su qu'il voulait retourner là où tout a commencé pour lui.
«Si quelqu'un m'avait dit il y a 10 ans que je jouerais pour les Canadiens encore une fois… c'est comme un rêve pour moi. C'est une organisation exceptionnelle», a laissé tomber le vétéran défenseur.
Comme le chante Ariane Moffatt, Streit «revient à Montréal», neuf ans après y avoir disputé son dernier match avec le Tricolore. Après avoir joué dans différentes villes, il est sincèrement heureux de retrouver ses anciens partisans.
«Je me suis ennuyé de tout de Montréal. J'ai eu la chance de jouer pour différentes équipes par la suite, mais Montréal a toujours eu une place spéciale dans mon cœur parce que j'ai commencé là. Je connais la folie, les médias et les nombreux bons partisans. J'ai réalisé que je m'ennuyais de jouer au Centre Bell. C'est un aréna unique, avec des fans uniques et une atmosphère unique. Si tu as la chance de jouer tous les soirs devant ces partisans et d'avoir cette atmosphère, cette vie dans une ville, c'est très motivant», a-t-il expliqué.
La folie dont il parle vient aussi avec une énorme pression dans la métropole québécoise. Mais à 39 ans, Streit sait très bien qu'il peut vivre avec ça.
«Je connais le marché, l'équipe et les fans. Il y a beaucoup de pression, mais je pense que les joueurs ont besoin de ça pour performer et être en mesure de bien jouer. J'aime la ville, les partisans. C'est un gros marché de hockey. Ç'a grossi depuis que je suis parti et je suis excité d'y retourner», a dit le natif de Berne, qui rejoindra de bons amis en Carey Price et Tomas Plekanec.
Streit a souligné que le jeu avait beaucoup changé depuis son premier passage à Montréal. Mais c'est une version améliorée du défenseur qui s'amène cette fois.

«J'ai plus d'expérience. Je pense être plus intelligent défensivement et je suis encore très bon en avantage numérique. C'était mon plus grand atout il y a 12 ans et ce l'est encore. Je crois que l'expérience en supériorité numérique et ma lecture, ma réaction au jeu sont ce qui m'a permis de m'établir dans la Ligue nationale. Quand tu vieillis, tu deviens plus intelligent. Le jeu est plus vite et tu apprends avec l'expérience, le positionnement sur la glace. J'ai saisi quelques petites choses et je suis devenu meilleur. Si je peux aider le jeu de puissance, j'adorerais ça. Si on me donne un autre rôle, je ferai de mon mieux pour aider l'équipe», a-t-il mentionné.
Son rôle, il n'est évidemment pas encore déterminé puisqu'il n'a passé que quelques minutes au téléphone avec le directeur général Marc Bergevin et qu'il devrait discuter avec l'entraîneur-chef Claude Julien - qui l'a dirigé lors de son premier séjour à Montréal - dans les prochains jours.
Évidemment, avec toute l'expérience acquise au cours de ses 784 matchs de saison régulière, 34 en séries et surtout sa conquête de la coupe Stanley, Streit pourrait avoir un rôle de mentor au sein de l'équipe. Il sait également qu'il est possible qu'il ne soit pas en uniforme pour les 82 rencontres de la saison.
«Tous les joueurs veulent jouer tous les matchs et beaucoup de minutes, mais j'ai appris au cours des quatre derniers mois à Pittsburgh que c'est très important que tous les joueurs dans l'équipe acceptent certains rôles. C'est ce que je fais. Je travaille très fort et si j'ai l'opportunité de jouer, je donnerai tout. Pour moi, maintenant, le succès de l'équipe est la chose la plus importante. Je suis très motivé, je veux jouer tous les matchs, mais c'est l'entraîneur qui prend les décisions et ce sont les joueurs qui doivent accepter, a-t-il sagement dit, ajoutant qu'il est aussi à l'aise de jouer à droite qu'à gauche.
Pour ce qui est de son âge, Streit considère qu'il n'est pas vraiment un «vieux» à quelques mois de fêter son 40e anniversaire de naissance. La raison est simple.
«J'ai commencé à jouer très tard dans la LNH, j'avais peut-être 27 ans, alors comme joueur de la Ligue nationale, je ne suis pas vieux, a-t-il lancé.
«J'ai encore beaucoup de passion pour le jeu et je veux pratiquer ce sport que j'adore le plus longtemps possible», a dit celui qui a porté les couleurs des Canadiens entre 2005 et 2008.