Cayden Primeau - Coach

MONTRÉAL - La relation entre Cayden Primeau et l'entraîneur des gardiens de but Chris Kanaly remonte à loin.

Près de 10 ans se sont écoulés depuis que l'espoir des Canadiens et étudiant de deuxième année de l'Université Northeastern, s'est illustré pour la première fois avec Kanaly dans le canton de Pennsauken, dans le New Jersey, afin d'amorcer une relation qui dure encore aujourd'hui.
Toutes ces années plus tard, Kanaly, 45 ans, garde encore un bon souvenir de la session sur glace qui a tout déclenché.
« Je me suis entraîné avec lui pendant environ une heure et le reste appartient à l'histoire », a déclaré Kanaly, qui avait été contacté au départ par le père de Primeau, l'ancien joueur de la LNH Keith Primeau, alors que Cayden n'avait que 10 ans. « Je me souviens tout de suite du calme et de la tranquillité de Cayden. La plupart des enfants de cet âge sont un peu agités et difficiles à contrôler sur la glace, mais il était extrêmement discipliné et concentré. J'avais l'impression qu'il voulait me faire plaisir, comme un petit chien qui voulait impressionner. »

Cayden-USA

Non seulement le jeune Primeau était-il mûr pour son âge, mais il était également solide sur le plan technique. Kanaly a été tout de suite interpellé.
« Ses compétences et ses capacités étaient incroyables pour quelqu'un de cet âge. C'était presque comme si vous pouviez voir l'avenir et dire «Wow! Ce gamin va devenir quelqu'un de spécial en vieillissant. Il a écouté, il était dirigeable et il a travaillé très dur », a expliqué Kanaly. « Il avait ce facteur spécial en ce qui concerne sa capacité à voir une rondelle. Vous ne pouvez pas vraiment enseigner cela. Vous pouvez enseigner la technique et le jeu de position, mais vous ne pouvez pas apprendre à trouver une rondelle. Je pouvais dire très tôt qu'il était un athlète spécial. »
C'est ce que nous avons pu constater lors de cette première année remarquable à NU la saison dernière et plus récemment au Championnat mondial de hockey junior de l'IIHF 2019 également. Dans les deux cas, Primeau n'a pas tardé à consolider son statut de gardien de grande qualité.
« Il est juste bon », a félicité Kanaly, qui savait très bien que si Primeau était appelé par le personnel des entraîneurs américains en Colombie-Britannique, il ferait tourner des têtes. « Il brille dans les grands moments. Il l'a toujours fait. En le regardant depuis son plus jeune âge, son comportement n'a pas changé du tout. Il se présente et fait son travail. C'est cette confiance tranquille qu'il a. Je n'ai jamais vu un enfant aussi réservé et tout ce qui est important pour lui c'est l'équipe et avoir du succès. Partout où il a été, il a gagné. »

« C'est un jeune homme qui parle peu, mais c'est aussi un jeune homme convaincu », a ajouté Kanaly. « Quand il dit qu'il est prêt, il est prêt et quand il dit qu'il va faire quelque chose, il le fait. »
Les statistiques du gardien de but âgé de 19 ans au Mondial junior étaient tout à fait remarquables. En cinq matchs, le cerbère originaire du New Jersey, a enregistré une fiche de 4-1-0, ainsi qu'une moyenne de 1.61 et un pourcentage d'arrêts de .937 avant de remporter une médaille d'argent.
« Je pense vraiment que la différence maintenant avec Cayden, c'est sa capacité en tant que gardien à traiter le match du point de vue du QI du hockey. Il peut voir les choses avant qu'elles ne se produisent. C'est un cadeau. Sa vision de la glace, qu'il s'agisse d'un 3 contre 2 ou d'un 2 contre 1, il réussit à anticiper le jeu et c'est ce qui le rend si bon », a expliqué Kanaly. « C'est ce qui fait déjà de lui un grand joueur au niveau de la NCAA. Sa conscience du jeu et sa façon de travailler le rend spécial et le sépare des autres gardiens. »

Retour sur le repêchage de la LNH
Kanaly était dans l'amphithéâtre lorsque les Canadiens ont choisi Primeau au septième et dernier tour lors du repêchage de la LNH à Chicago en 2017, le choisissant au 199e rang.
En conséquence, le surnom de Kanaly pour Primeau est devenu «199».
Au début, il n'était pas forcément d'accord avec ce diminutif.
« Il n'était pas content de ce surnom au début, mais il l'a adopté et l'a utilisé comme facteur de motivation », a mentionné Kanaly. « C'était une situation unique pour nous deux d'être assis à Chicago en attendant que son nom soit appelé, ce qui n'a presque pas été le cas. Il est férocement compétitif, ce que beaucoup de gens ne voient pas parce qu'il est tellement réservé. Mais je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi motivé. C'est son approche professionnelle à cet âge qui fera de lui un joueur de haut niveau dans la LNH. »

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Lorsque le nom de Primeau a finalement été annoncé, Kanaly a du mal à traduire ce moment en mots. C'était juste spécial.
« J'ai des frissons depuis ce jour-là. Cayden et ses frères Corey et Chase, et sa soeur Kylie, ils m'appellent « Fake Dad ». C'est l'un de ces moments de fierté. Ils m'appellent comme cela parce que je fais partie de leur famille depuis leur plus jeune âge. C'est la seule façon de le décrire. C'était une journée passionnante. C'était vraiment hors de l'ordinaire », a décrit Kanaly. « C'était un moment de fierté de le prendre dans mes bras et de le regarder revêtir un maillot des Canadiens. C'est quelque chose que je n'oublierai jamais. »
Entraînement d'été, points forts
Une fois la saison morte terminée, Primeau et Kanaly ont divisé leur entraînement deux à trois fois par semaine entre le Revolution Ice Gardens à Warminster, en Pennsylvanie et le Flyers Skate Zone, à Atlantic City, dans le New Jersey.
Mais ils profitent également au maximum de leur temps libre.
« Ce n'est pas juste une relation de gardien de but. Nous mangeons ensemble pour le plaisir. On va voir des matchs ensemble, passer du temps ensemble à la maison ou même jouer au ping-pong ensemble », a mentionné Kanaly. « C'est toujours une compétition, même entre nous. »

Cayden-Beanpot

Quant aux moments préférés de Kanaly avec son protégé au fil des ans, en choisir un seul est plutôt difficile.
« Être là quand il a remporté le tournoi « Beanpot ». Être là après sa première victoire au Mondial junior. Le jour du repêchage », a déclaré Kanaly. « Ce sont tous des bons moments où les câlins étaient un peu plus serrés. »