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[Veuillez noter qu'aucun des recruteurs cités dans l'article ci-dessous n'est affilié aux Canadiens de Montréal ni à l'équipe de recrutement du club, et les informations présentées n'ont pas été révisées ou approuvées par le département des opérations hockey de l'organisation.]
MONTRÉAL -- Le premier joueur de la LHJMQ à entendre son nom appelé, le 6 octobre, ne fait pas l'objet d'un grand mystère.

Les recruteurs s'entendent pour dire qu'Alexis Lafrenière possède le genre de talent qui promet de belles -- sinon très belles -- choses dans la LNH. Et bien que peu lui aient attribué l'étiquette de « talent générationnel », il y a de fortes chances que Lafrenière devienne un joueur d'impact au sein de la Ligue.
D'autant plus que la majorité des prédictions de repêchage semblent soutenir cette théorie, tel que le met en évidence sa
fiche de joueur
espoir.

Lafreniere FR

Mais il n'est pas le seul joueur issu de La Belle Province à avoir le potentiel de faire une différence dans la LNH.
En effet, l'un des Québécois les plus prisés s'avère le fils de l'ancien joueur des Canadiens Yanic Perreault.
Jacob Perreault ne possède peut-être pas le talent d'élite de son père pour les mises au jeu, mais il a l'un des meilleurs tirs de sa cohorte, comme l'ont prouvé ses 39 buts en 57 matchs avec le Sting de Sarnia (LHO) cette saison. Cette production élevée de buts nous donne bon nombre de vidéos pour soutenir l'idée qu'il a l'habileté de recevoir une passe moins-que-parfaite pour en faire une occasion dangereuse de marquer.

Pour une équipe comme les Canadiens, qui recherchent activement plus de tireurs talentueux, les aptitudes de Perreault semblent répondre à un mandat potentiel.
« Son talent est plus grand que nature », dit Jérôme Bérubé, recruteur en chef pour HockeyProspect.com. « Il n'est pas loin du top 5 au Repêchage,en matière de talent. »
Et bien que certains s'inquiétaient de son coup de patin, leurs préoccupations se sont vite dissipées pendant l'année, comme c'est souvent le cas pour les joueurs en développement. Une autre incertitude fréquente lorsque vient le temps de discuter d'espoirs est le manque de constance, caractéristique parfois utilisée pour décrire Perreault. Mais, pour être juste, cette caractéristique a servi à qualifier presque chaque joueur ne portant pas le nom d'Ovechkin, McDavid ou Crosby.
« Il est l'un des meilleurs marqueurs du Repêchage », affirme Mike Sanderson, recruteur dans la LHJMQ pour McKeen's Hockey. « Il a de petites choses à apprendre du côté de l'utilisation de sa vitesse pour battre les défenseurs dans certains scénarios, mais il a un grand potentiel. Un pur franc-tireur, vraiment. »

Perreault FR

Hendrix Lapierre fait également tourner des têtes, tant celles des recruteurs que celles des défenseurs.
Si Perreault est un tireur pur, Lapierre est un fabricant de jeux pur. Son sens du hockey de premier niveau lui permet d'exploiter les corridors de passe et d'anticiper le jeu bien avant qu'il ne se produise.
« Possiblement l'un des meilleurs fabricants de jeu du Repêchage. Ce n'est pas une exagération », dit Sanderson.
Il y a une certaine retenue, dans son cas, en partie en raison des besoins -- en buts -- plus pressants des Canadiens, mais aussi de la plus récente saison de Lapierre, qui a pris fin après 19 rencontres en raison d'une blessure, des problèmes qui affectent sa courbe de développement projetée. Cependant, il faut toujours se rappeler que, à moins de repêcher parmi les cinq premiers rangs, on renfloue généralement le bassin d'espoirs à long terme plutôt que de combler un besoin immédiat dans la formation.
Alors qu'il est vrai que Lapierre a tendance à préférer mettre la table pour ses coéquipiers plutôt que de profiter lui-même de chances de marquer, son jeu de passe et son QI hockey ne devraient pas être ignorés pour autant.
« Pour ce qui est des fabricants de jeu du prochain Repêchage, il est facilement parmi les 10 meilleurs, et l'on pourrait défendre sa place parmi les cinq meilleurs, dit Bérubé. Grâce à sa vision, il parvient à faire des jeux que d'autres ne peuvent pas faire. »

Lapierre FR

Les repêchages ne se valent pas tous. Certains contiennent une abondance d'étalons, alors que d'autres regorgent de demi-portions.
En ce qui a trait au Repêchage 2020, plusieurs raisons permettent de croire que, bien que le talent de haut niveau ne soit pas nécessairement aussi présent que certaines années passées, la profondeur, surtout aux premier et deuxième tours, est excellente.
Mavrik Bourque est l'une de ces raisons.
Doté d'un arsenal équilibré, Bourque rend toux ceux qui l'entourent meilleurs, démontrant une habileté à attirer les défenseurs, créant ainsi une ouverture et un corridor de passe dangereux pour l'adversaire.
« Lorsqu'il est sur la patinoire, chaque jeu passe par lui, dit Bérubé. Son QI hockey est incroyable. »

Avec 71 points en 49 matchs, Bourque a déjà démontré qu'il est capable de générer une importante dose d'attaque avec la rondelle, mais c'est son jeu loin de la rondelle qui a impressionné plusieurs recruteurs.
« Une détermination tenace, affirme Sanderson. Et quand il a la rondelle, il a une conscience aigüe de l'espace qu'il crée. »

Bourque FR

Il y a beaucoup à aimer dans le jeu de Thomas Bordeleau. Mais commençons par mettre quelque chose au clair : oui, il s'agit du deuxième joueur figurant dans cette liste à être le fils d'un ancien des Canadiens. Et, oui, vous risquez de prendre un coup de vieux.
Bien qu'il soit né au Texas alors que son père, Sébastien, jouait avec les Aeros, le développement de Bordeleau s'est fait au sein du programme de hockey bantam du Québec.
L'un des espoirs les plus intrigants du Repêchage, Bordeleau repose sur une impressionnante vitesse pour générer une offensive en entrée de territoire, une qualité qui agrémente son excellente vision et sa fantastique fabrication de jeu.
À 5 pi 9 po, sa grandeur en a alarmé certains, mais considérant que le nom d'Anthony Beauvillier retentit chaque fois que l'on fait mention du potentiel de Bordeleau, ce serait une erreur que de juger ce livre par sa taille.
Comme à l'habitude, les recruteurs souhaitent voir plus de constance de sa part, surtout à 5-contre-5, un aspect qu'il pourra améliorer une fois qu'il aura rejoint les rangs de l'Université du Michigan. Mais en tant que potentiel choix de milieu de tour, Bordeleau répond à tous les critères.
« Il a d'excellentes mains, affirme Sanderson. Il a un très, très bon maniement du bâton et il a un superbe sens du hockey. »

Bordeleau FR

Les chances de jouer dans la LNH sont relativement faibles pour les choix tardifs, mais, de temps en temps, il est possible de trouver une perle rare.
Il suffit de demander à Cayden Primeau (199e au total en 2017), Jake Evans (211e au total en 2014), Mark Streit (262e au total en 2004) ou Jaroslav Halak (277e au total en 2003).
L'une des cibles potentielles pour les Canadiens à la fin du Repêchage se trouve à être l'un des plus grands joueurs disponibles.
À 6 pi 8 po, la portée du défenseur Louis Crevier lui permet de couvrir une grande superficie, ce qui lui permet d'exceller en défense, en particulier devant le filet, à la fois à 5-contre-5 et en désavantage numérique.
Il n'a marqué que 10 buts la saison dernière, mais si l'on considère qu'ils ont tous été inscrits à égalité numérique, sa production est relativement notable.
« Sur le plan défensif, il est excellent, notamment en ce qui concerne le désavantage numérique, indique Bérubé. Son talent est encore très brut. »
Sa sensibilité défensive en désavantage numérique ne soulève qu'une question très importante : Hal Gill est-il disponible pour lui apprendre le fameux « Gill block » et, si oui, quand peut-il commencer?

Crevier FR

Notre dernier duo nous amène à Saint John, où une paire défensive de joueurs nés au Québec a attiré l'attention par son style contrasté et, par conséquent, sa chimie.
William Villeneuve n'est pas connu pour son flair offensif, bien qu'il ait inscrit 59 points en 64 matchs la saison dernière.
« Son sens du hockey est orienté vers le jeu défensif, compte tenu de son partenaire », explique Sanderson.
Grâce à son jeu de bâton actif et à son penchant pour le travail acharné, Villeneuve a consolidé sa position de potentiel espoir de troisième tour, avec la possibilité de monter un peu plus haut, selon le moment où commence la course aux défenseurs.
« Villeneuve ne s'arrête jamais, souligne Bérubé. Il se donne à fond, tout le temps. »

Villeneuve FR

Aux côtés de Villeneuve ne se trouve nul autre que Jérémie Poirier, auteur de 20 buts la saison dernière avec les Sea Dogs.
Il est également pressenti pour être sélectionné entre le deuxième et le troisième tour, et, bien qu'il soit un peu trop souvent battu de vitesse en revenant en zone défensive, il sait parfaitement diriger le jeu depuis la ligne bleue.
« La partie offensive de son jeu est excellente, déclare Bérubé. Il a de très bonnes mains, un très bon tir et il est excellent sur le jeu de puissance. »
Apprendre à jouer selon ses capacités sera un grand pas en avant pour Poirier, qui semble généralement enclin à choisir le jeu risqué plutôt que le jeu prudent, mais c'est exactement ce que les recruteurs ont tendance à rechercher en cette nouvelle ère de défenseurs qui déplacent la rondelle.
La patience, ça s'apprend, mais il y a un certain instinct offensif chez les défenseurs qu'on ne peut tout simplement pas enseigner, un instinct que Poirier a en abondance.
« Quand il joue avec confiance, il est excellent, ajoute Sanderson. Et c'est un très bon patineur. »

Poirier FR

Devon Levi, originaire de Dollard-des-Ormeaux, est un collectionneur.
Par exemple, la saison dernière il a élargi sa collection -- qui se trouve à être constituée de prix -- à un tout autre niveau.
Jouant pour les Canadians de Carleton Place de la CCHL, Levi a eu la meilleure moyenne de buts alloués de la ligue (1,47), le meilleur pourcentage d'arrêts (,941), il a été nommé meilleur gardien de but, joueur le plus utile et meilleur espoir.
De plus, il a obtenu le titre de meilleur joueur recrue, meilleur gardien et joueur de l'année de la CJHL.
Oh, et il était le joueur par excellence du tournoi des moins de 19 ans de la WJAC.
Mais à part cela, il n'a pas fait grand-chose...
Engagé à poursuivre ses études à Northeastern, Levi suivra la voie de Primeau, rejoignant les espoirs des Canadiens Jordan Harris et Jayden Struble pour tenter d'aider l'équipe à remporter un troisième titre Beanpot. Comme il a pris l'habitude de collectionner les trophées dans le passé, il devrait peut-être déjà commander une vitrine plus spacieuse.

Les fiches des joueurs proviennent de Mikael Nahabedian, analyste et recruteur pour les Martlets de McGill.